Ce jeudi soir, une assemblée générale citoyenne s’est tenue à Nîmes sur le parking du stade des Costières, qui est désormais considéré comme un véritable quartier général de mobilisation. L’objectif est de préparer la journée du 10 septembre annoncée comme une grève générale en France et qui prépare blocages d’écoles et d’institutions sous le mot d’ordre « Bloquons tout ».

Réunions citoyennes

Un peu plus d’une soixantaine de personnes se sont réunies ce soir sur le parking du stade des Costières. Pas de leader ni de liste de revendications claires, mais un mouvement citoyen en ordre de marche. Des mères de famille, quelques étudiants, une magistrate, des anciens gilets jaunes, quelques syndicats et beaucoup d’inconnus. Un groupe disparate qui s’agrandit et se structure un peu plus à chaque réunion, autour de discussions, de prises de paroles et de votes à main levées.

« C’est une assemblée de gens qui ont envie de faire bouger les choses », a résumé un participant, précisant que chacun est invité à venir avec ses sensibilités et ses différences. L’idée est de « bloquer le Gard à partir du 10 septembre » et de poursuivre les actions les jours suivants « jusqu’à faire reculer cette politique antisociale ».

Organisation collective

« Indignons-nous, bloquons tout le Gard », c'est le leitmotiv de ce mouvement populaire. Le tract annonce clairement la couleur de la désobéissance civile, de la grève générale et du blocus des institutions. L’Assemblée générale s’est structurée par commissions, chaque participant étant invité à contribuer afin de garantir la réussite du 10 septembre, et au-delà...

Un groupe Telegram a été mis en place dans le but de centraliser les informations. Des affiches « Bloquons le Gard » et des tracts seront disponibles dès demain au bar du Midi de Nîmes. Une cantine de lutte sera installée. On mange, on donne ce qu’on veut dans le but d’alimenter une caisse de grève ainsi qu’une caisse anti-répression. Un numéro de portable a été mis à disposition afin d'orienter les citoyens sur les événements à venir, il est à récupérer au parking du stade des Costières.

En effet, des documents d’information sur le droit de manifester et la conduite à tenir en garde à vue sont distribués. Les consignes sont claires, il ne faut pas s’opposer à l’arrestation, donner uniquement nom et prénom, ne rien signer et garder le silence.

Parmi les revendications : le retour à l’égalité sociale, une société solidaire, l’abolition des privilèges, … mais rien n’est figé, les discussions continuent.

Mobilisation terrain

La seule chose qui est à peu près figée, ce sont les futures actions. Un millier de tracts ont été distribués devant l’université Vauban de Nîmes dans la matinée et dès demain, devant les autres bâtiments universitaires. Une distribution de tracts sera effectuée sur le boulevard Jean-Jaurès nîmois, près de la brasserie Pantel, demain matin, jour de marché à 10h. Une nouvelle assemblée générale est prévue samedi 6 septembre à 11h au café Olive, devant le lycée Daudet. La prochaine réunion de coordination aura lieu le 9 septembre à 18h sur le parking des Costières, suivie d’un rendez-vous le matin du 10 à 7h afin de finaliser les préparatifs. Un participant affirme que les grandes surfaces nîmoises ont doublé leurs commandes pour les jours d’avant le 10 septembre, anticipant plusieurs jours de blocage.

10 septembre, mobilisation

Le 10 septembre, le lycée Daudet de Nîmes sera la cible d’un blocus de 5h30 à 12h, ponctué de prises de paroles, sans drapeaux syndicaux ni politiques.

Rendez-vous est donné sur le parking du stade des Costières à 7h afin de coordonner les actions et transmettre les informations. De 12h à 14h : un temps fort avec rassemblement. L’intersyndicale appelle à manifester au taureau du boulevard Jean-Jaurès à 14h, direction les Arènes en passant par l’avenue de la République. À 18h, une assemblée générale est prévue dans le but de partager, prendre des décisions pour la suite.

Si le mouvement se veut citoyen et apolitique, certains syndicats gardois comme Solidaires annoncent leur engagement. Un responsable FO a indiqué que ses adhérents seraient « massivement en grève » dans des entreprises comme Haribo par exemple. Les participants préviennent que l’action se poursuivra les jours suivants, « jusqu’à faire reculer » le gouvernement.