Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 29.11.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 789 fois

PONT-SAINT-ESPRIT La majorité se déchire en plein débat d’orientations budgétaires

L'adjoint communiste Jean-Marie Daver au micro, jeudi soir, lors du conseil municipal de Pont-St-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Cette fois, plus de doute : le divorce entre les élus communistes et le reste de la majorité municipale spiripontaine est bel et bien consommé.

Ainsi, jeudi soir se tenait le traditionnel débat d’orientations budgétaires. Une des réunions du conseil municipal les plus importantes de l’année, si ce n’est la plus importante, tenue dans une salle des fêtes de la Cazerne glaciale, tant par sa température que par l’atmosphère qui y régnait - on sait qu’il y a de l’eau dans le gaz au sein de la majorité sortante, entre le maire, Claire Lapeyronie, et ses élus communistes.

Le maire justement, présentera les orientations de 2020, « un budget de continuité des actions voulues et mises en place par mon équipe ». Un projet de budget construit autour de cinq axes, dont la maîtrise des coûts de gestion, la stabilité des impôts locaux - « même s’il serait très facile, en année électorale, d’annoncer une baisse, mais ce ne serait que de la pure démagogie », affirmera Claire Lapeyronie - ou encore la poursuite des investissements, malgré encore 1,4 million d’euros de dettes à rembourser sur l’exercice.

Côté investissements, 3,5 millions sont prévus, notamment pour finir la départementale 6086, commencer la réhabilitation de l’escalier Saint-Pierre ou encore lancer la rénovation de l’éclairage public. Côté fonctionnement, 13,5 millions sont prévus. « Pont-Saint-Esprit sera encore en 2020 sur les bons rails mais il faudra encore être vigilants sur les dépenses de fonctionnement et sur la masse salariale », rappellera la première édile.

Échanges tendus au sein de la majorité

Pour une fois, la première intervention ne viendra pas de l’opposition, mais de l’adjoint communiste Jean-Marie Daver. Lisant, parfois difficilement, un texte signé des communistes locaux, il ne retiendra pas ses critiques. Tout d’abord, l’élu s’étonnera que « pour la première fois depuis 2014, nous n’avons pas discuté des orientations budgétaires dans la majorité », avant de s’en prendre au Gouvernement, puis à l’Agglo du Gard rhodanien sur le versement transport, et de poser une question qui vient habituellement du groupe Aimons Pont-Saint-Esprit : « Pourquoi ne pas baisser les impôts ? »

Passant aux agents municipaux, Jean-Marie Daver dénoncera leur « précarisation inacceptable » et reprochera à la municipalité de, grosso modo, appliquer docilement ce que demande le Gouvernement en la matière. Et le communiste de conclure, sans surprise après la teneur des propos précédents que, « si vous ne revoyez pas votre copie, nous aurons de grandes difficultés pour voter votre budget 2020. » Ambiance.

« Tu pourras dire à la personne qui a écrit ce papier pour toi d’être plus claire pour que tu le lises, lui répondra Claire Lapeyronie, grinçante comme jamais. J’ai entendu des "nous" dans ce texte. Je pensais que ce "nous", c’était nous tous, autour de la table, mais visiblement, ça a changé. » Ambiance (bis).

Le débat reprendra une coloration plus classique avec l’intervention de Gérard Guillen (Aimons Pont-Saint-Esprit), qui réclamera, dans un copier-coller de l’année dernière, de nouveaux WC au cimetière, une place Abbé-Pierre, la vidéosurveillance 24/24, un effort sur la voirie, la baisse des taxes, et des nouvelles des projets de l’Hôtel-Dieu et du projet de maison médicale. Concernant l’Hôtel-Dieu, le maire lui répondra que « le dossier est en cours. Il est trop tôt pour en parler » et à propos de la maison médicale, qu’« il n’y a pas actuellement de projet en cours ».

L’ancien maire, Roger Castillon, prendra la parole ensuite pour affirmer que le projet Hôtel-Dieu était « dans une phase de négociations avancées », avant de s’en prendre à Jean-Marie Daver, accusé d’avoir « la mémoire un peu courte ». Le conseiller municipal Benjamin Desbrun embrayera ensuite, rappelant au communiste qu’il n’était pas intervenu sur le versement transport en commission transport de l’Agglo, où il siège, ni lors du conseil communautaire où cette mesure a été votée. « Je suis intrigué », commentera Benjamin Desbrun.

Pour se défendre, Jean-Marie Daver répondra que « pour l’Agglo, on est prévenu au dernier moment » et que en conseil d’Agglo, « je ne prend pas la parole souvent car la dernière fois, ça a été vite plié. » « La réunion de commission, tu y étais, et ce n’est pas un conseil communautaire, lui rétorquera Claire Lapeyronie. Mais ce n’est pas grave, c’est peut-être là aussi un problème de mémoire. » Ambiance (ter).

Le conseil municipal votera à l’unanimité non pas la teneur du débat, mais le fait qu’il s’est bien tenu, avant de poursuivre son ordre du jour. Un ordre du jour qui comprenait ensuite deux délibérations rapportées par l’adjoint… Jean-Marie Daver.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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