Publié il y a 1 h - Mise à jour le 14.08.2025 - Anthony Maurin - 6 min  - vu 49 fois

TOROS Jeunesse et panache, Saint-Gilles travaille à la tâche

Corrida de Blohorn pour El Rafi, Christian Parejo et Solal (Photo Anthony Maurin)

Le paseo de la corrida provençale de Saint-Gilles en 2024 (Photo Anthony Maurin)

Pierre-Henry Callet, directeur des arènes de Saint-Gilles avec Julien Miletto, évoque la prochaine édition de la feria de la Pêche et de l’Abricot.

Pierre-Henry Callet au micro avec Gaël Durpet, Benjamin Guidi, Eddy Valadier et Julien Miletto (Photo Anthony Maurin)
Pierre-Henry Callet au micro avec Gaël Dupret, Benjamin Guidi, Eddy Valadier et Julien Miletto (Photo Archives Anthony Maurin)

La feria de la Pêche et de l’abricot se déroulera du 22 au 24 août avec trois rendez-vous à ne pas manquer.

Vendredi 22 août : finale du Bolsin de Nîmes Métropole avec trois erales de François André et trois autres de Bernard Taurelle.

Samedi 23 août : six novillos de François André, Tardieu Frères, Blohorn, Malaga, Raphaël Chaubet, La Suerte pour Aaron Palacio, Julio Norte, Victor.

Dimanche 24 août : six toros de Luis Algarra pour Carlos Olsina, Solalito, Samuel Navalon.

Comment se portent les arènes de Saint-Gilles depuis la dernière feria ?

La mairie nous a fait conscience pour une nouvelle période en tant que délégataire de service public des arènes. Elle a valorisé le travail que l'on avait fait depuis de nombreuses années. Nous nous inscrivons dans la continuité et la proposition faite pour les arènes de Saint-Gilles était tout simplement la meilleure au vu des délais de cette délégation de service public. On s'était préparés à ces délais, nous avions quand même anticipé.

La piste des arènes Émile-Bilhau (Photo archives Anthony Maurin).

Après Andrés Roca Rey à Saint-Gilles, que peut-on proposer d’attractif ?

Après l’année dernière, l'idée principale qui a ressurgi était de faire place à la jeunesse, que ce soit bon, évidemment.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Andrés Roca Rey et son premier toro combattu à Saint-Gilles (Photo ArAnthony Maurin)

C’est quand même fou de se dire que Roca Rey est venu à Saint-Gilles…

Qu’on le veuille ou non, Saint-Gilles reste la plus petite arène dans laquelle il a toréé l'an dernier, rien que ça, c'est un exploit pour nous ! Et il ne faut pas oublier non plus que ToroPasion a réussi à faire tuer un toro français, un de Gallon en l’occurrence, à Roca Rey ! Et ça, ça prouve que les ganaderos français sont au niveau car on peut imaginer à quel point Roca Rey peut être exigeant. J’en suis ravi pour mes amis Gallon qui vont d’ailleurs très bientôt avoir une autre belle date pour leur élevage. C’est génial pour la tauromachie française !

Finale Bolsin Nîmes métropole 2024 Valentin, Andy Martin et Léo Pallatier (Photo Anthony Maurin)
La belle oreille d'Andy Martin lors du bolsin de Nîmes métropole 2024 (Photo Anthony Maurin)

Restons côté tauromachie espagnole avec une feria de trois jours au cours de laquelle on monte de catégorie d’un jour à l’autre.

Nous sommes les délégataires Saint-Gillois mais c’est surtout la Ville qui accueille la belle finale du bolsin de Nîmes métropole le vendredi en ouverture et c'est avec plaisir qu'on accueille cet événement. C’est une manifestation taurine supplémentaire dans la ville et elle permet de faire une grande finale donc tout le monde est content ! Une novillada sans picadors, on ne peut pas faire plus appel à la jeunesse que dans cette catégorie ! Les novilladas sans picadors sont vraiment essentielles pour le renouvellement des générations de toreros et d'aficionados et en plus, c’est un spectacle qui est gratuit !

Victor Novillada Saint-Gilles 2023 (Photo Archives Anthony Maurin)
Victor lors de la novillada  mixte de Saint-Gilles en 2023 (Photo Archives Anthony Maurin)

Le samedi, grosse novillada formelle avec un novillero puntero et deux jeunes qui ont marqué les esprits de l’aficion locale.

On revient à un schéma, on va dire, un peu plus traditionnel. L’année dernière, on avait décidé de faire deux corridas pour célébrer les dix ans de ToroPasion à la tête des arènes. Cette année, c’est plus traditionnel avec une novillada et une corrida. Mais c'est une novillada de competencia avec six ganaderos français. Nous essayons de faire plaisir à un maximum d'éleveurs, de faire travailler ces ganaderos même si ne n’est que pour un novillo, c’est déjà ça. Je suis éleveur avant tout et je comprends la situation.

Les trois jeunes au cartel sont très intéressants. Aaron Palacio, est un des meilleurs de l'escalafon. Il prend l'alternative à Nîmes quelque temps après être venu chez nous. Julio Norte est un novillero de Salamanque qui a triomphé un peu partout, notamment en France et dans la région, il est le fils d’un matador du même nom. Enfin, Victor, est, je pense, la promesse française des novilleros actuels. Il l’a encore montré à Soustons ou à Tarascon, il a triomphé à Nîmes… donc c'est vraiment une novillada axée sur la jeunesse mais de haut niveau puisque ce sont des jeunes qui ont déjà fait leurs preuves.

Trophée Sébastien Castella de Roland Durand et La Paluna pour Victor, Cristian Restrepo et Julio Norte (Photo Anthony Maurin)
Pecho de Julio Norte sur son second, un de La Paluna auquel il coupera deusx appendices (Photo Anthony Maurin)

Et le bouquet final ?

Le dimanche, là aussi, coup de jeunesse. Là aussi, on s'est dit « qu'est-ce qu'on peut faire ? »… Ce n’est pas facile quand vous programmez un Roca Rey, numéro un de la tauromachie, l'an dernier mais il faut se diversifier. En tout cas essayer de se diversifier. L’année dernière la corrida du dimanche était bien sortie, elle était très intéressante et on avait passé un bon après-midi.

Et les toros de Luis Algarra, pourquoi le choix de ce retour ?

Il y a quelques années on avait déjà acheté une corrida de Luis Algarra qui était sortie très intéressante aussi bien pour l’aficionado que pour le torero, on avait passé un bon après-midi. On a eu l’opportunité d’en acheter une nouvelle cette année et elle sera à voir dans quelques jours au corral. Elle est vraiment magnifique, digne de n'importe quelle grande arène ! Elle est vraiment très belle !

Corrida de Blohorn pour El Rafi, Christian Parejo et Solal (Photo Anthony Maurin)
Le paseo de la corrida provençale de Saint-Gilles en 2024 (Photo Anthony Maurin)

Face à eux, des noms qui plaisent et des hommes qui sont sérieux mais qui ne brillent pas encore ?

On s'est dit qu'il fallait donner un coup de fouet à cette course, les gens réclament des nouvelles têtes, on le voit bien l’année dernière avec cette corrida de Blohorn avec Solal Parejo et El Rafi, il y avait un engouement autour de cette jeunesse…Donc, il fallait axer la feria là-dessus.

Le cahier des charges de la DSP impose certaines choses n’est-ce pas ?

En effet, la Mairie a proposé un cahier des charges qui nous imposte de prendre un torero parmi les 20 premiers de l’escalafon. On a pris Samuel Navalon, le plus jeune torero au moment de l’annonce des cartels parmi les vingt premiers de l'escalafon. Mais Navalon ne fait pas partie des moindres ! Il a gagné la Cape d'Or, il est annoncé à Arles quelques jours après, c'est quelqu'un qui torée et qui tourne.

Corrida du Curé de Valverde pour Javier Cortes, Luis Gerpe et Carlos Olsina (Photo Anthony Maurin)
Carlos Olsina (Photo Anthony Maurin)

Il fermera le cartel que deux Français vont ouvrir ?

Samuel Navalon ne sera pas le chef de lidia, C’est Carlos Olsina qui le sera. Il a eu un beau parcours à la Copa Chenel, depuis deux ans il a pas mal de bons résultats dans les arènes françaises. Cette année il a triomphé à Alès, à Béziers où il est répété ce week-end. Olsina, ça veut dire quelque chose ! Ensuite ? Il était indéniable, pour nous, de répéter Solal. L'an dernier, c’est quelqu'un qui a triomphé avec force à Saint-Gilles, sera le local de l’étape, il vient de triompher à Châteaurenard et à Istres, il fallait répéter Solal et on l'a fait.

2024 et 2025, deux ferias très différentes mais parfaitement complémentaires. C’était un but ?

Vous savez, j'espère un jour avoir la chance de pouvoir, mais quand vous organisez une feria complète et sur plusieurs jours avec plusieurs spectacles, il faut proposer de la diversité avec un jour les figuras et le lendemain des jeunes et des nouveautés. L’année dernière, c'était exceptionnel avec deux corridas, mais à Saint-Gilles, on n’organise qu’une corrida par an donc il faut sans arrêt à essayer de faire quelque chose de qui attire l’aficionado et aussi qui est dans l'air du temps. Aujourd'hui on se rend compte qu'il y a un engouement derrière les toreros français, il y a un engouement derrière la jeunesse et le renouveau, on a sauté sur l'occasion.

Corrida de Blohorn pour El Rafi, Christian Parejo et Solal (Photo Anthony Maurin)
Solal aux banderilles en 2024 à Saint-Gilles (Photo Archives Anthony Maurin)

Cette feria s’adresse à chacun, de l’aficionado éclairé au néophyte en passant par le curieux qui veut découvrir ?

Bien sûr ! Même pour celui qui veut découvrir la tauromachie ! Et ça se voit aussi sur la tarification car la novillada est à 25 euros en emplacement libre, c'est un tarif qui est attractif. Au niveau de la corrida, nous avons aussi mis en place une tarification où chacun trouvera sa place en fonction de sa bourse, ce qui est très important car c’est le nerf de la guerre. Il faut que les gens puissent accéder aux arènes en fonction de leur budget et de leur portefeuille, c’est une obligation. Nous offrons aussi 50 places aux -25 ans à partir du lundi 18 août pour les 50 premiers jeunes qui viennent chercher leur place.

Pour le néophyte, il peut découvrir une corrida, il verra des jeunes qui ont envie et besoin de triompher, il ne faut pas se le cacher car ils doivent triompher ici pour s’ouvrir les portes d’autres arènes. Ils vont tout donner pour offrir un bon spectacle. Et, surtout, du toro ! On ne l’a pas oublié, pas de corrida sans toros. Cette année, on attend beaucoup de la corrida de Luis Algarra qui a encore démontré à Ondara le week-end dernier que c’était une grande ganaderia. Si vous voulez voir du toro… Mais comme vous le savez, c’est comme le melon, nous ne sommes pas dedans ! En tout cas, cette corrida de Luis Algarra, de présentation, elle est irréprochable et digne de n'importe quelle grande arène !

Un dernier mot ?

Cette année encore nous avons donné notre maximum, sur le papier, pour proposer une feria attractive et alléchante, j'espère que le temps sera de la partie ! Je remercie une nouvelle fois la Mairie de nous avoir fait confiance même si cette confiance a été facilitée par le bon travail que nous faisons depuis de nombreuses années, mais je tiens surtout à remercier les aficionados qui nous suivent et qui se rendent aux arènes, dans une petite arène comme Saint-Gilles parce que sans eux, une feria comme celle que nous proposons à Saint-Gilles, ne pourrait pas exister. J'espère que le 24 au soir on se sera régalés et qu’on se dira, « la feria de Saint-Gilles 2025 est morte, vive la feria de Saint-Gilles 2026 ! »

Anthony Maurin

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