VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Réforme du bac : des parents inquiets, des professeurs révoltés
Lundi 20 janvier, 17 heures, les élèves sortent du lycée Jean-Vilar. En revanche, plusieurs dizaines de parents et professeurs sont restés devant la grille. Ils étaient unis contre la même chose : la réforme du bac et les E3C (épreuves communes de contrôle continu).
"Réforme bâclée, précipitée = élèves sacrifiés, professeurs épuisés", "Stress généralisé : des élèves plein de questions, des professeurs sans réponses". Voici quelques slogans qu'on pouvait lire sur les pancartes des enseignants venus manifester contre la tenue des E3C, devant le lycée Vilar. Parmi eux, une professeure de lettres syndiquée au SNES-FSU, raconte : "Pour ces épreuves, on dispose d'une banque de données avec des sujets, qu'on nous a communiqués très tardivement. En maths, les collègues se sont retrouvés avec aucun sujet qui pouvait être réalisé par les élèves car ils n'étaient pas assez préparés. Ils ont donc refusé de choisir. Les inspecteurs ont dû choisir pour eux un sujet qui n'est pas traitable par les élèves. Ils vont échouer."
C'est en partie pour soutenir ces enseignants que leurs collègues se mobilisent: "On a le choix entre ne pas donner les sujets, faire la grève de la surveillance ou de la correction", poursuit-elle. Mais c'est aussi en protestation contre la réforme en général. "On se sent méprisés, on est très révoltés même si on poursuit notre rôle de cadrage envers les élèves", complète une enseignante en philosophie.
Côté parents, l'angoisse vient surtout de ce bac à la carte, avec des sujets qui ne sont plus nationaux. "On est en colère, parce qu'on veut l'égalité pour tous et il y en a moins maintenant", lance un papa. Dès le premier trimestre de seconde, il a demandé à l'école d'ingénieur que son fils convoite après le lycée quelles options choisir pour s'assurer le maximum de chances d'être sélectionné.
"Ça enlève une année de réflexion. Pour les enfants qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire plus tard, c'est un vrai stress", rajoute un autre parent d'élève. Et vu que les copies sont corrigées en interne, certains ont peur que les notes ne soient grossies pour ne pas ternir l'image de l'établissement. Si les premières impressions sur les E3C étaient une copie, elle ne serait pas très bonne à Villeneuve. Près de 80 % du collectif SNES-FSU est mobilisé. C'est pourquoi professeurs et parents d'élèves y étant opposés aimeraient que ces tests soient reconduits à la fin de l'année scolaire, en épreuve nationale.
Marie Meunier
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