C'est en avril 2017 qu'a été donnée la première soirée à la Moba. Aujourd'hui, la coopérative culturelle compte 35 coopérateurs, trois salariés à temps plein et une trentaine de bénévoles. "Au départ, il n'y avait que les coopérateurs. Ça s'est ouvert petit à petit aux salariés et aux bénévoles pour avoir de nouvelles activités, davantage d'évènements et une ouverture plus fréquente", retrace Ben, un des salariés chargé de l'action culturelle d'accompagnement artistique. 

Mais comme beaucoup de lieux culturels, la Moba a été durement impactée par la crise du covid-19. Après avoir été fermée pendant plusieurs mois, la structure a dû se plier aux réglementations parfois absurdes pour faire respecter les distanciations physiques et a dû faire face au repli de la fréquentation. "Ça n'a pas été simple. Après la crise, le public n'est pas revenu directement. Aujourd'hui, on constate une évolution dans le bon sens", indique Arnaud, responsable de la communication. En 2022, la salle a accueilli plus de 10 000 spectateurs lors de 77 concerts de musiques actuelles. 

Conquérir de nouveaux publics

Et Ben de rebondir : "Quand on discute avec les gens, on sent qu'il y a un regain d'intérêt pour les sorties culturelles en général. Ils ont envie de passer de bons moments de vie." Il y a un attachement au lieu qui s'est créé au fil des ans, mais ce que constatent aussi les salariés, c'est aussi qu'il y a encore "de nouvelles personnes qui découvrent la salle. On a encore beaucoup de travail à faire en communication, pour être vraiment reconnu", pointe Arnaud. 

Au sein de l'équipe, a été menée une réorganisation interne pour avoir "un lieu lisible en termes de fonctionnement et ainsi donner aux gens l'envie de s'y investir ou d'y mener des projets", explique Olivier, coopérateur et directeur technique. De plus en plus, la Moba veut s'ouvrir à d'autres publics. Elle va intensifier les actions de médiation envers les scolaires et les personnes en situation de handicap. L'idée est aussi de s'ouvrir à d'autres esthétiques musicales comme le métal. Récemment proposés, les bals trad' ont connu un grand succès. Tout comme les rendez-vous professionnels et les afters works, dont la fréquentation augmente. 

Le festival Goud'Vibes revient cet été à Goudargues

La Moba élargira aussi son offre artistique quand les travaux du studio seront terminés (normalement pour la rentrée de septembre). Le chantier a pris un peu de retard en raison de la baisse des financements et de l'inflation. Mais une fois fini, le studio permettra d'accompagner des artistes avec des répétitions, du tournage de vidéo et cela constituera un outil complémentaire pour les résidences artistiques. Déjà en 2022, 114 formations musicales ont été dispensées.

"Entre les concerts du vendredi et samedi, les associations, les partenaires, les ateliers hors-les-murs etc., la Moba est ouverte 6/7 jours", se réjouit Olivier. Les équipes sont aussi en pleine préparation du festival d'arts de rue Goud'Vibes qui fêtera sa 2e édition les 28, 29 et 30 juillet à Goudargues. La première avait attiré 5 000 spectateurs sur les trois jours. 

La Moba évolue et veut conquérir de nouveaux publics. Mais il y a une valeur à laquelle, elle ne veut pas déroger, c'est de laisser la place aussi bien à des musiciens connus, comme Danakil, Tété, Neg'marrons, Sanseverino, Hilight Tribe, les Fatals Picards, qui sont déjà venus, qu'à des artistes émergents ou locaux. "On veut faire comprendre au public qu'il peut profiter d'un très bon show d'un artiste qu'il ne connaissait pas et se créer des souvenirs exceptionnels. C'est aussi une valeur et un trait de caractère qu'on a envie de promouvoir", conclut Ben. 

Informations sur le site www.la-moba.com et réservation sur moba.festik.net.