Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.02.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 318 fois

BAGNOLS/CÈZE Yaniss Odua en concert à la Moba : "Le reggae, c'est avant tout la musique du peuple"

Yaniss Odua

Yaniss Odua sera en concert à La Moba, à Bagnols-sur-Cèze, ce samedi 11 février. 

- photo Koria

Ce samedi 11 février, à partir de 19h, Yaniss Odua sera en concert à la Moba, à Bagnols-sur-Cèze. Ce sera la deuxième date de la tournée 2023 de cet artiste reggae, originaire de la Martinique, qui cumule plus 30 ans de carrière et de partage. Accompagné d'Artikal Band, il veut proposer un show authentique et positif, aux messages conscients et engagés. Ce sera aussi l'occasion de faire découvrir avec le public le nouvel album "Stay High", sorti en mai 2022. 

Objectif Gard : On vous présente comme un artiste reggae marqué par le dancehall et le roots, l'authenticité et la modernité. Et vous, comment vous décririez-vous ?

Yaniss Odua : Dans notre musique, on essaie de regrouper tout ce qu'on écoute au quotidien. Je suis un artiste reggae de la Caraïbe, donc je suis influencé par pas mal de musiques de là-bas : salsa, reggae, calypso, soca jusque la musique d'Amérique du sud ou les rythmes de la musique d'Afrique. J'essaie de ramener tout cela dans le reggae que je fais. On a imaginé un concept pour le dernier album que j'ai fait, c'est "Futu'Roots". C'est une base reggae avec toutes ces influences que je souhaite partager.

Vous avez fait combien d'albums ?

Celui-ci "Stay high", c'est le cinquième. Je ne suis pas dans la quantité mais j'essaie à chaque fois que je sors un album de partager des expériences vécues. Le reggae, c'est avant tout la musique du peuple. Je suis un porte-voix. Je ne parle pas que de mes expériences, mais aussi de celles de personnes que je connais ou pas, mais qui ont partagé la même chose. 

Dans ce nouvel album, on voit que les paroles se rapportent à la lutte contre les préjugés, prônent la tolérance... 

Le principal message, c'est que l'on doit mener la vie que l'on a envie de mener et pas celle que l'on veut nous faire vivre. Prenons le temps de prendre conscience de cela. Soit nous sommes acteurs de notre vie, soit spectateur. Choisissons notre position et soyons-en conscient. C'est très facile d'avoir des préjugés. Il faut accepter nos positions ou se battre pour les faire accepter. 

Comment avez-vous créé ce nouvel album ? C'était pendant le covid ? 

On était encore en tournée du précédent album, mais on avait déjà des inspirations prêtes. Puis on s'est "auto-confiné" en studio pour travailler et sortir ce nouvel album. Mais on a gardé la "positivité" grâce à la musique encore une fois. Elle m'a sauvée déjà tellement de fois, c'est pour cela que j'essaie de la partager au maximum sur scène. C'est une musique qui se partage en live. C'est pour ça que la sortie de l'album a été repoussée. Ça n'avait pas de sens de le sortir sans pouvoir le défendre car les salles étaient fermées. Le partager, c'est l'objectif principal. 

Pourquoi l'avoir appelé "Stay High" ?

Parce qu'il faut rester positif malgré ce qui arrive. C'est un état d'esprit à cultiver au quotidien. Il faut trouver des solutions et pas juste parler de problèmes. Ça fonctionne pour moi, ça peut fonctionner pour nous tous. Si tout le monde pouvait penser de manière plus positive, ça pourrait changer notre manière de vivre.

Ça promet de bonnes ondes ce samedi soir à Bagnols-sur-Cèze. Êtes-vous déjà venu dans cette ville, qui a sa petite réputation dans le monde du reggae ?

Oui, c'est un peu comme un pélerinage pour nous Bagnols (rires). J'attends avec impatience ce moment de partage. J'étais déjà venu deux fois dans les festivals ces dernières années. 

Que prévoyez-vous dans le concert de ce week-end ?

Il y aura des morceaux que l'on connaît déjà et des morceaux du nouvel album que le public va pouvoir redécouvrir. On est prêts, j'arrive avec toute l'équipe Artikal, cela fait deux mois qu'ils attendent. Nous sommes plus de douze à préparer. 

Vous en êtes à 34 ans de carrière maintenant, quel regard portez-vous sur vos débuts, notamment sur Little Yaniss ?

Quand j'étais petit, je mimais le chanteur sur scène. Je l'ai toujours fait depuis l'âge de trois ans. Mais je ne me suis jamais vu être artiste. J'étais un passionné de musique, le reggae me parlait beaucoup. Aujourd'hui, c'est du bonus. C'est la demande qui a fait que j'ai continué et que je suis encore là aujourd'hui. 

Vous vous rappelez de votre première scène ?

Mon cousin, qui était artiste, m'a poussé sur scène pour la première fois à 10 ans. C'est comme si c'était hier dans ma tête. Mon premier album, j'avais 14 ans. Depuis, je partage, même si j'ai changé d'univers. Quand j'avais 14 ans, il fallait que ça aille vite, que ça débite, que la musique elle frappe et me suive. 

Vous avez toujours été très engagé. D'ailleurs, depuis début février, la Martinique a un drapeau officiel. Ce qui n'était pas le cas contrairement à beaucoup de régions et départements français. Ça doit représenter beaucoup pour vous ?

Cela symbolise que l'on écoute le peuple. C'est un petit soulagement qui fait du bien. On s'est senti entendu sur au moins un sujet. Il en reste d'autres. L'identité propre à chacun est importante. Il faut savoir qui nous sommes pour savoir où nous allons. Et c'est tellement enrichissant de partager cette différence culturelle. 

Samedi 11 février, de 19h à 1h du matin, à la Moba : Yaniss Odua & Artikal Band + Asha D + Conquering Sound. Billet : 22-25 €. Réservation sur moba.festik.netLa Moba, 400, avenue de la Roquette, à Bagnols/Cèze.

Marie Meunier

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