Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 23.06.2024 - Camille Graizzaro - 2 min  - vu 213 fois

FESTIVAL OFF L’improbable histoire des Passantes, pour découvrir Brassens autrement

Vous la connaissez peut-être, cette chanson de Georges Brassens inspirée d’un poème d’Antoine Pol, « Les Passantes ». Hervé Masquelier, accompagné sur scène par Igor Bolender, nous raconte l’histoire de cette chanson, entre rencontres manquées et souvenirs du temps qui passe.

Chères images aperçues

Espérances d'un jour déçues

Vous serez dans l'oubli demain

Pour peu que le bonheur survienne

Il est rare qu'on se souvienne

Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie

On songe avec un peu d'envie

À tous ces bonheurs entrevus

Voilà un extrait du poème des Passantes d’Antoine Pol, publié en 1918, que vous connaissez sans doute sous sa forme chantée par Georges Brassens en 1972. C’est l’incroyable histoire de cette adaptation, cousue de rencontres manquées et de puissance artistique, que Gérald Duchemin a décidé de raconter dans son spectacle. « L’improbable histoire des passantes, ou le poème de la page 17 » est ainsi narrée par Jean-Claude Musset, incarné par Hervé Masquelier, qui se retrouve beaucoup dans ce personnage. « Il est un peu moi, il est aussi un peu le spectateur. Il fait le constat du temps qui passe, et sur ce qu’il a fait, ou non, dans son propre parcours artistique. »

Si le personnage raconte la »non-rencontre » entre l’auteur du poème et celui de la chanson alors que Brassens n’avait que 23 ans, il n’a lui jamais existé. « L’auteur dira que c’est un personnage de fiction, le comédien dira qu’il est vrai. Quand à la fin du spectacle on me demande si mon grand père – celui de Jean-Claude – a toujours le poème original, l’émerveillement du public est là, et j’ai réussi ma mission. » assure le comédien.

« C’est une histoire extraordinaire » assure Hervé Masquelier. « C’est le contraste entre cette histoire de succès – finalement très long dans le temps, puisque Brassens découvre le poème en 1944, et ne le chantera qu’en 1972 – et la rapidité du monde d’aujourd’hui ou tout doit être immédiat. Les gens sont impatients, et abandonnent souvent les œuvres qui auraient mérité plus de temps de vie. »

Il faut dire que la pièce retrace près de 60 ans d’histoire à travers cette non-rencontre : les deux hommes, Brassens et Pol, ne se sont jamais rencontrés physiquement, mais la puissance artistique de l’œuvre des Passantes les a rassemblés. « Brassens a su saisir l’instant poétique du poème. Il a eu le talent de voir l’œuvre qu’il pourrait devenir. »

Pour Hervé Masquelier, tout n’est qu’une histoire de rencontre. « La rencontre, c’est comme le loto. Tout, dans nos vies, découle d’une rencontre : amoureuse, amicale, professionnelle… Moi j’ai rencontré ce texte de Gérald Duchemin, qui raconte peut-être mon histoire, et en même temps celle des autres, celle des rencontres improbables, celles qui nourrissent les rêves. »

Camille Graizzaro

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