Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 01.12.2024 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 181 fois

GARD L’immense Marc Bernard revu, relu et agrémenté

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)

Alain Artus publie Marc Bernard Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)

Alain Artus vient de sortir, Marc Bernard, tout est bien ainsi (éd. La Voix Domitienne) une biographie réactualisée de l’écrivain nîmois qui s’achève par les relations entre Marc Bernard et Jean Paulhan.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Marc Bernard dans cet ouvrage d'Alain Artus (Photo Archives Anthony Maurin)

Alain Artus, résidant à Nîmes, est un biographe qui s'intéresse en particulier à des personnalités littéraires du Midi ayant obtenu une reconnaissance nationale.

C'est ainsi qu'il est également l'auteur de Léo Larguier, la volupté du rêve (éditions La Fenestrelle, 2017), la première (et unique) biographie de cet écrivain. Il a également écrit Léo Larguier en quelques images (La Voix Domitienne, 2023) dans lequel il approfondit une vision téléologique de l'homme et de sa création.

Alain Artus était aussi à la manœuvre lors de la réédition revue et augmentée de sa biographie Marc Bernard, Le goût de la vie (NPL, 2013). Dans ce nouvel ouvrage d’Alain Artus, on retrouve dans Marc Bernard, tout est bien ainsi, une préface signée Daniel Jean Valade et quelques belles pages additionnelles qui traitent, Jean Paulhan et Marc Bernard, Nîmes, la littérature et l'amitié, une étude originale tirée de leur correspondance.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Alain Artus publie Marc Bernard Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)

Marc Bernard est né à Nîmes le 6 septembre 1900. Jeune enfant, son père file sur le nouveau continent et devient chercheur d’or. Le jeune Marc ne le reverra pas, tout comme son frangin Jean, parti à l’aventure avec le padre. C’est donc sa maman Marie-Louise qui élève seule Marc et sa sœur aînée. Pauvreté, mais félicité jusqu’à ses 13 ans et le décès par tuberculose de sa mère.

Marc doit bosser, ramener de l’argent. Il varie les non-plaisirs et vérifiera même la liste des numéros gagnants de la Loterie nationale après avoir enchainé les emplois laborieux et manuels.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
La relation amicale et professionnelle de Marc Bernard et Jean Paulhan, deux Nîmois qu'Alain Artus remet en valeur (Photo Archives Anthony Maurin)

En 1929, Marc Bernard publie à la Nouvelle Revue Française son premier roman et y devient critique littéraire mais comment est-il devenu écrivain ? « Peut-être, me suis-je dit, écrit-on comme on rêve, peut-être écrivons-nous parce que la vie ne nous satisfait pas entièrement et qu’il nous arrive de vouloir prendre sur elle une revanche. »

De son surnom de Nanay, alors enfant des rues de Nîmes, au crépuscule de sa vie en passant par ses prix Interallié (1934) et Goncourt (1942), sa vie de bohème, le Front populaire, la guerre et l’après-guerre, la radio et surtout son envie d’écrire... Vous saurez tout sur Marc Bernard.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Hélas, la médiathèque Marc Bernard, à Pissevin, n'ouvrira sans doute plus... (Photo Archives Anthony Maurin)

Il faut dire que si aujourd’hui, hélas, Marc Bernard est un auteur méconnu du grand public, à son époque il mettait tout le monde d’accord. Déjà, avec son prix Goncourt qu’il a eu en 1942, Pareil à des enfants, publié chez Gallimard, c’est un récit et non un roman qui est primé.

Marc Bernard a traversé le XXe siècle en étant un acteur privilégié de cette époque littéraire des plus fertiles et politiquement instable.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Sur l'avenue Feuchères, à Nîmes, Marc Bernard a vécu (Photo Archives Anthony Maurin)

Parmi ses amis ? Jean Paulhan, André Chamson, la famille Gide pour les plus locaux, mais aussi André Malraux, Paul Valéry…

« S'il fallait un archétype ou, mieux, une perfection à ce genre littéraire d'exceptionnel intérêt qu'est la biographie, celle qu'Alain Artus signe de Marc Bernard est exemplaire. Elle retrace avec une précision absolue l'itinéraire de vie que seule permet l'étude du faisceau si multiple des sources, jusqu'aux événements les plus ténus et quelquefois les plus signifiants » explique Daniel Jean Valade, ancien adjoint à la culture à la Ville de Nîmes, dans la préface du livre.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Daniel Jean Valade signe la préface de cet ouvrage (Photo Archives Anthony Maurin)

Marc Bernard est caractérisé par son amour possessif, sensuel, immodéré, quasi épicurien de la vie. Sa jeunesse pauvre lui a sans aucun doute appris à savourer les choses.

L’élu nîmois reprend, « Entrer dans la biographie que signe Alain Artus, c'est aller à la rencontre d'un homme dans toute sa complexité, ses théâtres si multiples de vie, ses rencontres qui, au long de ce Temps que Marcel Proust orthographie avec une majuscule, le livrent et le délivrent au fil de ses écrits. Les romans, les pièces, les articles... de Marc Bernard témoignent d'une vie de conviction, droite. Soyons reconnaissants à Alain Artus pour cette somme où « Nîmes, personnage de roman », terreau fertile, compte tant pour cet homme si sensible qu'était Marc Bernard. »

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Marc Bernard (Photo Archives Anthony Maurin)

Pour finir et faire comprendre ce qu’était l’auteur, il suffit de poursuivre la lecture.

« Nous avons eu la chance de l'observer lorsqu'il était en promenade, seul ou avec ses amis, au long des boulevards de Nîmes. Nous étions à 'Hôtel de ville lorsqu'hommage lui fut rendu. Alors que les invités assaillaient le buffet, il fit si discrètement et si intensément durer un verre d'eau. Son art d'écrire, au service d'une vie de passions, trouve en Alain Artus le plus compétent et sincère mémorialiste. »

Rappelons que le prix Goncourt qu’a décroché Marc Bernard l’a été haut la main. Élu a premier tour par sept voix contre un à Germaine Beaumont (Du côté d’où viendra le jour) et une autre à Lucien Rebatet (Les décombres). Le jury était alors composé de Sacha Guitry, Rosny jeune, monsieur Benjamin, Jean Ajalbert et Jean-Balthazar Mallard comte de La Varende.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
Nîmes et le prix Goncourt (Photo Archives Anthony Maurin)

La dernière dizaine de pages de Marc Bernard Tout est bien ainsi est réservée à sa relation avec Jean Paulhan. Le texte de Jean Paulhan et Marc Bernard, Nîmes, la littérature et l’amitié est une étude originale tirée de leur correspondance. Le texte n’est pas inédit mais il est agrémenté, revu et corrigé, abondé de quelques anecdotes et phrases bien senties.

Marc Bernard Jean Paulhan Alain Artus Tout est bien ainsi (Photo Archives Anthony Maurin)
On trouve Jean Paulhan un peu partout (Photo Archives Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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