Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 07.09.2024 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 246 fois

GARD Quelques pages pour comprendre la corrida… autrement

François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)

François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)

François Zumbiehl sort « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert.

François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)
François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)

Victime d'un énorme amas de stéréotypes de lieux communs, boucliers de l'ignorance, la corrida mérite qu'on écoute aussi bien ses acteurs et ses aficionados, et en particulier l'appel de François Zumbiehl dans son discours inaugural de la feria de Séville, un honneur rare accordé à un intellectuel français.

Si la corrida a un règlement dense, imperméable et séculaire, il faut savoir expliquer ce qu’elle est d’une autre manière. François Zumbiehl, anthropologue, commence par le discours introductif à la feria de Séville qu’il a prononcé cette année, le 31 mars.

Ensuite ? il tisse la toile de fond. La tauromachie est un sujet d'actualité qui fait débat en France. La question vient d’être remise sur les tables des libraires par Gaël Tchakaloff avec son La Mise à mort (Flammarion).

« Comme d'autres avant moi, conviés à cette tribune, je ne suis pas d'ici. Pourtant, j'ai eu assez d'ingénuité ou d'audace pour accepter l'invitation d'exalter dans cette Annonce, aux portes de la Maestranza, la Feria et Séville. Pourquoi ? [...] Nous tous, qui nous abreuvons d'aficion, et sommes nés ailleurs, éprouvons intensément, comme le pasodoble que nous venons d'écouter, le Soupir de l'Espagne, et le désir lancinant de revenir ici. »

François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)
François Zumbiehl « Ma corrida. L'Annonce faite à Séville » Au Diable Vauvert (Photo Anthony Maurin)

Un magnifique éloge du rituel de la corrida qui assume et dépasse toutes les frontières, d'une réalité où se mêlent la violence et la mort sublimées par l'art des passes. Célébration de l'animal premier, ou dépassement du machisme et de la virilité dans une gestuelle féminine, la corrida est toujours la transgression de quelque chose, et son contraire.

Un hommage à Séville, aux toreros qui dessinent sur le sable « des choses d'un autre monde », au public, jouant ici le rôle du chœur de la tragédie antique, et à cet art majeur de l'éphémère.

Agrégé de lettres classique, docteur en anthropologie culturelle, François Zumbiehl a été conseiller culturel à l'ambassade de France en Espagne, directeur adjoint de la Casa de Velázquez à Madrid et directeur de la culture à l'Union latine.

Depuis plus de trente ans, il fréquente les toreros, les éleveurs et les aficionados. Il est l'auteur des deux volumes « Des taureaux dans la tête » (Autrement, 2004), de l'essai Le Discours de la corrida (Verdier, 2008), de Manolete (Autrement, 2008) et d'Une brève histoire de la Corrida (Éditions du 81, 2012). Le monsieur est une valeur sûre !

Ma corrida. L'Annonce faite à Séville. Aux éditions Au Diable Vauvert, 64 pages pour 9 euros.

Anthony Maurin

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