Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 08.09.2022 - thierry-allard - 5 min  - vu 699 fois

GRAND AVIGNON Pour sa nouvelle saison, l’Opéra vise la Lune

Le vice-président du Grand Avignon, Claude Morel, le directeur de l'Opéra du Grand Avignon, Frédéric Roels, et le directeur général de l'Orchestre national Avignon Provence, Alexis Labat (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’Opéra du Grand Avignon présentait ce mardi sa nouvelle saison, baptisée « Saison de la Lune ». Le satellite fera office de fil rouge d’ici au mois de juin, pour une saison éclectique, entre grands noms de l’opéra, création mondiale et pas de côté avec Daniel Auteuil ou Bertrand Belin. 

Le spectacle vivant figure au premier rang des victimes du covid, et l’Opéra du Grand Avignon ne fait pas exception, avec une baisse de 12 % de sa fréquentation en 2021/2022 par rapport à la dernière saison sans covid. « Mais on peut dire qu’on s’en sort pas si mal, la moyenne des opéras est plutôt d’une baisse de 20 à 25 % », se console le vice-président du Grand Avignon délégué au Spectacle vivant, Claude Morel. 

Néanmoins, pour l’opéra le défi reste le même qu’avant le covid : proposer une programmation de qualité, mais qui permet également de faire venir un nouveau public, chargé de prendre la place « d’un public vieillissant », reconnaît l’élu. Pour y parvenir, l’Opéra lance sa nouvelle saison autour de la Lune, qui représente « le rêve, la féminité, la fécondité, qui a fasciné les artistes tout au long des siècles », avance, lyrique, le directeur de l’Opéra, Frédéric Roels. 

C’est autour de « cette figure tutélaire » que la programmation a été construite. La Lune revient ça et là, sans tomber dans l’écueil du catalogue des nombreuses oeuvres inspirées par note satellite. On y retrouve également des oeuvres reportées pour cause de crise sanitaire, et des spectacles qui débuteront presque tous à 20 heures au lieu de 20h30, un changement ressorti d’une enquête menée auprès du public. 

Frédéric Roels aime associer des artistes aux saisons de l’Opéra. C’est donc encore le cas cette année, avec la photographe Marie Benattar, qui illustre tous les spectacles, la compositrice Joséphine Stephenson, qui créera à Avignon son premier grand opéra, une création mondiale s’il vous plaît, et la pianiste Célia Oneto Bensaïd, qui participera à pas moins de cinq projets sur la saison. Les deux metteurs en scène Sandra Pocceschi et Giacomo Strada seront quant à eux en résidence. 

Classiques revisités, opéras participatifs et création mondiale

Côté programmation, et plus précisément opéra et opérette, la saison débutera le 7 octobre avec « Le chevalier et la rose » de Richard Strauss, mis en scène par Jean-Claude Berutti et dirigé par Jochem Hochstenbach. Un incontournable de l’opéra, « joué de façon plus contemporaine », souligne Frédéric Roels. On reste dans les classiques avec « Rinaldo » d’Haendel, mis en scène par Claire Dancoisne et dirigé par Bertrand Cuiller, le 20 novembre. Une oeuvre baroque, à la mise en scène moderne qui « réinterpréte l’idée de la machinerie baroque », avance le directeur. 

L’Opéra du Grand Avignon a pris l’habitude de proposer des opéras participatifs, comprendre des spectacles au cours desquels le public chante lui aussi, à l’aide de matériel téléchargé au préalable et même de participation aux répétitions. Cette saison il y en aura deux, le premier, « Bastien et Bastienne » de Mozart, mis en scène par Mathilde Dromard, le 26 novembre à l’Autre Scène. Un opéra pour enfants écrit par un enfant, puisque Mozart l’a composé à l’âge de 12 ans. Le second opéra participatif sera « Les rêveurs de la Lune », du compositeur anglais Howard Moody, sous la direction de Federico Santi, mis en scène par les deux metteurs en scène en résidence. Ce spectacle sera joué pour la première fois en français, le 22 janvier à l’Opéra. 

L’Opéra met aussi à l’honneur les compositrices comme Sophie Gail, avec « La Sérénade », un opéra-comique du XIXe siècle sur des amours contrariés remis au goût du jour par le metteur en scène Jean Lacornerie sous la direction de Debora Waldman. Ce spectacle permettra de bien finir l’année, et d’encore mieux commencer la nouvelle, les dates allant du 30 décembre au 1er janvier inclus. Le 3 mars, « Il Turco in Italia », de Rossini, mis en scène par Jean-Louis Grinda et dirigé par Miguel Campos Neto, permettra « avec une mise en scène très vivante et ludique », selon Frédéric Roels, de (re)découvrir cet opéra truffé de quiproquos. 

La Lune, fil rouge avec « Le voyage dans la Lune » d’Offenbach, mis en scène par Olivier Fredj et dirigé par Pierre Dumoussaud, les 24 et 26 mars. Un projet qui a déjà fait le tour de France, et qui met à l’honneur des artistes français. Un classique, avec « Samson et Dalila » de Saint-Saëns, mis en scène par Paco Azorin et dirigé par Nicolas Krüger, le 9 juin. Une pièce reportée pour cause de covid, et qui revêt une dimension sociale, puisqu’elle comporte un volet inclusion de personnes en situation de handicap. 

Enfin, gardons la création mondiale pour la fin, avec « Three lunar sees », de Joséphine Stephenson, dirigé par Léo Warynski et mis en scène par Frédéric Roels himself. Trois histoires qui s’entrecroisent : celle d’un couple de femmes qui veut un enfant, celle d’un couple de personnes âgées que la maladie éloigne peu à peu et celle d’une jeune activiste écologiste surprise en pleine action par un veilleur de nuit qui se retrouve face à un cas de conscience. « Une oeuvre contemporaine, qui pose des questions sur notre époque, avec une musique contemporaine mais de tradition classique », présente Frédéric Roels. À retrouver les 5 et 7 mai à l’Opéra. 

Daniel Auteuil, le local de l’étape

Côté danse, citons les créations de l’année : « D’un matin de printemps » par Emilio Calcagno, directeur du ballet de l’Opéra, le 29 octobre, autour des oeuvres de Ravel, Debussy, Satie ou encore Boulanger, « Boléro » et « L’Oiseau de feu », chorégraphiés par Hervé Koubi pour le premier et Edouard Hue pour le second les 6 et 7 avril, ou encore le nouveau concept signé Emilio Calcagno avec « 7x7 salon chorégraphique », où 7 chorégraphes interprèteront chacun un duo avec un danseur du ballet. Seront de la partie : Olivier Dubois, Johanna Faye, Edouard Hue, Leila Ka, Philippe Kratz, Sylvère Lamotte et Rosalba Torres Guerrero. Le 19 mai. 

Côté symphonique, l’Orchestre national Avignon Provence proposera neuf dates. En ouverture le 12 octobre, « Deux soeurs » avec les deux mezzo-soprano Karine Deshayes et Delphine Haidan sous la direction de Debora Waldman. Citons également Angélique Kidjo les 12 et 13 janvier, ou encore « Où voulez-vous aller », avec la mezzo-soprano Aude Extremo, le 10 mars. 

La saison de l’Opéra compte aussi du théâtre musical, avec six dates dont « Au bonheur des vivants » mis en scène par Cécile Roussant et Julien Lubek le 15 octobre, du lyrique, avec notamment un récital événement autour de Rossini d’Olga Peretyatko, une des plus grandes soprano actuelles, le 29 janvier, ou encore de la musique de chambre, avec entre autres le pianiste Adam Laloum le 29 novembre. 

L’opéra proposera aussi des concerts hors musique classique, avec par exemple Daniel Auteuil le 10 décembre, la nouvelle scène avignonnaise sous la houlette d’Emma Daumas le 27 janvier, le jazz de Thomas de Pourquery le 31 janvier ou encore la chanson française de Bertrand Belin le 5 février. Une programmation dédiée aux familles est aussi proposée, avec six dates qui démarreront le 8 octobre avec « L’Eau douce » de la chorégraphe Nathalie Pernette, à partir de 3 ans. 

Enfin, après le succès rencontré l’année dernière, les dates « Midi à l’opéra » reviennent en force, en passant de 5 à 10 dates gratuites à 12h30. La première sera autour de la mandoline le 30 septembre avec Vincent Beer-Demander. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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