LIVRES Avec « Héritage mortel à Laudun », Christian Dorsan achève sa trilogie de polars
Après Le Quart d’heure bagnolais et À quel sein se vouer, l’auteur originaire du Gard rhodanien, et plus précisément d’Orsan, d’où son pseudonyme, Christian Dorsan publie Héritage mortel à Laudun aux éditions des Presses littéraires.
Un nouveau polar, mais le dernier de la trilogie autour du policier Delarque et de sa collègue Muguet. Et, comme pour les deux premiers, dont l’histoire se déroulait à Bagnols puis à Goudargues, celui-ci a encore comme théâtre le Gard rhodanien, et donc Laudun-l’Ardoise. Car s’il vit aujourd’hui loin de ses terres d’origine, Christian Dorsan y puise son inspiration. « J’aime mettre un peu de réel dans la fiction, l’ancrer dans le territoire, pour que les gens du cru puissent se projeter dans le récit », explique-t-il.
De fait, le territoire est comme un personnage, et on y retrouve des coins (et quelques personnages) familiers, « un théâtre incroyable pour les histoires », comme le décrit l’auteur. Cette fois, l’histoire tourne autour de la famille, et plus précisément d’une famille cloîtrée dans un château qui rappelle fortement celui de Lascours, entre Laudun et l’Ardoise. « La famille est un autre territoire très riche, avec beaucoup d’émotions, d’amour, de rancoeurs, de sentiments mélangés », avance Christian Dorsan, qui aime explorer la psychologie de ses personnages.
L’histoire démarre avec un suicide à l’aqueduc de Balouvière, le méconnu mini-Pont du Gard de Laudun, suicide dont on découvre très vite qu’il s’agit d’un meurtre. Un corps découvert par un Delarque en congé de la police lors de son footing, qui va le pousser à donner un coup de main officieux à son ex-collègue Muguet. C’est un Delarque « qui touche le fond », comme le dit l’auteur, miné par les bassesses dont l’humain se rend coupable mais aussi par une histoire d’amour finissante avec son compagnon, qui fait donc équipe avec une Muguet plus protectrice.
Les amateurs des deux premiers volets retrouveront leurs repères, les autres pourront aussi commencer par là et découvrir un polar aux multiples fausses pistes distillées par l’auteur, et qui ne tombe jamais dans le gore. « Je ne saurais pas faire, ce n’est pas mon domaine », dit Christian Dorsan. Désormais, l’auteur affirme en avoir fini avec son flic fétiche. « Trois ça suffit, j’ai envie de passer à autre chose », explique-t-il, préférant se concentrer sur des romans plus intimistes. « Mais j’ai laissé une porte entrouverte. » Sait on jamais…
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Héritage mortel à Laudun, de Christian Dorsan, est publié aux Presse littéraires. 182 pages, 11 euros.
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