Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 24.03.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 278 fois

NÎMES Art & Sport, les mondes urbains

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Une exposition d’œuvres produites par GrandPalaisRmn se tiendra du 7 au 29 sept 2024 au skate park avec pour thème « Les mondes urbains ».

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Commissaire général de l’ensemble de l’exposition proposée à Nîmes, Fabien Danesi est le directeur du FRAC Corsica. Il déclare : « Si le sport est considéré comme une activité éminemment populaire, l’art contemporain est parfois trop souvent perçu comme élitiste. Cette opposition est cependant superficielle, car l’art et le sport partagent un même ressort qui est celui de la passion. L’un et l’autre sont tous deux des intensificateurs d’émotion. Ils sont aussi marqués par la multiplicité de leurs pratiques et offrent de nombreuses formes d’expression. »

Par conséquent, Art & Sport est une manifestation qui vise à la rencontre entre ces deux mondes en proposant une exposition plurielle sur l’ensemble du territoire français. Il s’agit d’investir dans chaque région de France et en outre-mer une infrastructure ou un événement sportif pour aller à la rencontre d’un public souvent éloigné des musées et des centres d’art.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

En s’appuyant sur les collections des 22 Fonds régionaux d’art contemporain de France (qui fêtent cette année leurs 40 ans d’existence), Art & Sport souhaite participer à la démocratisation de la création actuelle en offrant des expériences esthétiques variées dans un contexte inhabituel.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Fabien Danesi poursuit : « Les espaces seront investis aux heures d’ouverture des établissements ou lors d’évènements sportifs afin de favoriser la découverte des œuvres par les usagers habituels de ces lieux. Ce projet fait donc le pari d’un dialogue fructueux entre les deux univers de l’art et du sport, d’autant que l’art contemporain aime tout particulièrement les déplacements et les dérèglements. Les établissements sportifs deviendront des espaces inattendus d’exposition dans lesquels vidéos, photographies et installations apparaitront pour susciter un pas de côté, sous la forme d’un moment drôle, surprenant ou contemplatif. »

Dans cette logique de sensibilisation, qui fait pleinement partie des missions des Fonds régionaux d’art contemporain, le projet a pour ambition de proposer que la médiation puisse être assurée par un usager du lieu afin que ce dernier transmette à son tour pistes de réflexion et ressentis dans la logique de concrétiser la rencontre de l’art et du sport, placée sous le signe de l’échange.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Des petits textes explicatifs seront bien sûr présents pour accompagner les personnes qui découvriront les œuvres dans chaque région. Dans le plus grand skate-park de France à Nîmes, l’exposition d’Art et Sport aura ainsi bien lieu. L’art au cœur du sport fera donc dialoguer plusieurs œuvres pour évoquer le monde urbain et montrer comment les artistes s’emparent de cet espace emblématique de la modernité.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Topographie anecdotée du skateboard (2008) de Raphael Zarka répond de manière directe au lieu non sans ironie puisqu’il présente un inventaire des surfaces détournées par les skateurs dans l’espace public. Des rampes aux piscines vides en passant par les trottoirs, les figures s’enchaînent pour rappeler que le skate est une pratique « sauvage » qui traduisit avant tout une soif de liberté.

Cette dernière est au cœur du film Thelma et Louise (1991) de Ridley Scott qui conte l’équipée à cent à l’heure de deux femmes dans l’Amérique misogyne de l’Utah. Pour échapper à la police, à la suite de la mort d’un homme par légitime défense, les deux héroïnes se suicident à bord de leur voiture en la jetant du haut d’un canyon.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Le graffiti For a new Thelma and Louise (2020) de Anne-Lise Coste demande alors qu’elles ne meurent pas à la fin. Œuvre poétique tout autant que militante, cette inscription murale rappelle que la fiction ne doit pas se soumettre aux rapports de force que la réalité patriarcale implique. Enfin, les Reflets de Franck Scurti viennent brouiller le rapport entre le réel et la représentation puisque les enseignes lumineuses prennent la forme ici de leur image dans une flaque d’eau. Ainsi, ces trois propositions font résonner le vocabulaire de la ville tout en opérant de légers déplacements.

Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)
Le skatepark de Nîmes en 2024 (Photo Archives Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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