Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 26.03.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 1390 fois

PONT DU GARD En images : Pierre Parsus, une vie en peinture

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'oeuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il a 96 ans, et se déplace en fauteuil roulant, mais Pierre Parsus est toujours là, et bien là.

Le peintre affable à l’oeuvre foisonnante, Gardois d'adoption, fait l’objet d’une rétrospective au Pont du Gard jusqu’à cet automne.

Le premier tableau de Pierre Parsus date de 1934. Il avait alors 13 ans (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Découvrir ou redécouvrir 85 peintures donnant un aperçu non pas un aperçu exhaustif de l’œuvre de Pierre Parsus, tout de même représentatif. « Cette exposition couvre ma vie, explique le peintre à l’occasion de la visite de presse de l’exposition. il y a ma première toile qui date de 1934. » Cette toile, un portrait, il l’a peinte à 13 ans, après avoir découvert la peinture : « ça a été le choc de ma vie, je me suis dit que je savais ce que je voulais faire. » Il reste un moment silencieux devant ce petit tableau, puis lance : « C’est la seule chose qui me stupéfie. Je me dis, ‘merde, tu faisais ça à 13 ans’. » Il n’est pas le seul à être stupéfié par sa précocité, tant il se dégage de ses premiers coups de pinceau une maturité bluffante.

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'œuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

A 96 ans, Pierre Parsus a eu le temps de varier les thèmes, et les styles. On retrouve ainsi une galerie de portraits qu’il a réalisés dans les années 1940, après la seconde guerre mondiale. « Pendant la guerre je n’ai pas pu peindre, j’ai été au STO (le service du travail obligatoire, à savoir la réquisition de travailleurs français par l’Allemagne nazie, ndlr) et quand je suis revenu j’ai peint mes souvenirs », dont le portrait de ce soldat russe, pianiste émérite, auquel les nazis ne faisaient faire « que des tâches qui bousillent les doigts ».

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'oeuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'oeuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

On y trouve également des portraits de sa femme Lucette, et des autoportraits à différentes époques, « parce qu’on paye pas le modèle, et qu’on peut tout essayer sur sa gueule », explique-t-il avec franchise et humour. Une partie de l’exposition est consacrée à son travail d’illustration pour Georges Brassens, avec lequel il a réalisé un ouvrage des oeuvres poétiques complètes du Sétois. « J’ai beaucoup travaillé avec lui, et il a été content de moi », explique avec pudeur le peintre.

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'oeuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Plus tard, il basculera vers l’abstrait foisonnant de couleurs : « quand je peins, à la fin ça devient illisible, mais on peut y lire des tas de trucs, explique Pierre Parsus tout en paradoxe. Ce que j’aime, c’est quand d’abord on découvre le langage du peintre, et après on découvre à l’infini dans le tableau, c’est ça ma peinture. » Fasciné, pour ne pas dire obsédé, par le Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton, exposé au musée de Villeneuve, le peintre en a réalisé sa propre interprétation, moins figurative mais plus colorée. Il poursuit encore son œuvre, avec notamment un tableau intitulé Palmyre, « car il tourne le dos à la lumière. »

Le Pont du Gard consacre une rétrospective à l'oeuvre de Pierre Parsus, jusqu'à cet automne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Plus on avance dans l’exposition, plus la luminosité est grande, et plus les couleurs éclatent en même temps que Parsus laisse de côté le figuratif strict, un parcours que retrace avec brio l’exposition. « On voit la démarche lente, les hésitations, les moments d’équilibre, explique l’artiste, pour comprendre le parcours d’un pauvre gars qui peint. »

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Et le Gard, dans tout ça ? : Pierre Parsus vit dans le Gard depuis 1946, il est désormais installé à Castillon-du-Gard, tout près du Pont du Gard. « Dès 1935 j’ai vu une exposition de Cézanne, je savais que je vivrais ici, explique-t-il. Je suis Parisien, mais je ne peux pas vivre à Paris. » Il a choisi le Gard pour « son côté sauvage et musclé. » D’ailleurs, quelques paysages Gardois, mais aussi Lozériens sont exposés.

L’exposition « Parsus, une rétrospective », est à voir jusqu’au 15 octobre au Pont du Gard, rive gauche. Entrée de l’exposition comprise dans le pass entrée site à partir de 8,5 euros par adulte et 6 euros par enfant. Plus d’informations ici.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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