Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.05.2021 - thierry-allard - 2 min  - vu 484 fois

GARD RHODANIEN Absence de concertation, questions sanitaires… ils dénoncent le projet Gifi de l’Ardoise

Le PCF, la CGT, l'ADEVA et le Comité de défense des habitants du hameau de l'Ardoise dénoncent le projet d'implantation d'une plateforme Gifi à l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L'entrée de l'ancien site Arcelor-Mittal de l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La section locale du Parti communiste français, la CGT, le Comité de défense des habitants du hameau de l’Ardoise et l’Association de défense des victimes de l’amiante ont donné mercredi une conférence de presse sur le projet d’implantation d’une plateforme logistique de Gifi sur l’ancien site Arcelor-Mittal de l’Ardoise. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont des choses à dire sur ce dossier. 

Un dossier dont on parle depuis des années. En 2004, Arcelor-Mittal ferme son usine historique de l’Ardoise avec pertes et fracas, et depuis, ce site qui jouxte le Rhône est resté une friche, mis à part ces derniers mois pour l’implantation de panneaux photovoltaïques sur une partie. L’Agglo, qui a racheté le terrain par le biais de l’Établissement public foncier Occitanie, a finalement choisi le 12 avril dernier le projet de plateforme logistique de Gifi au détriment du projet LEF, pour l’Ardoise éco-fret. Un choix aujourd’hui critiqué par nos intervenants. 

« C’est une décision précipitée, surréaliste, prise avec 44 abstentions », dénonce le secrétaire de la section PCF du Gard rhodanien Elian Cellier. Car ce terrain « pose beaucoup de questions », avance le secrétaire de l’union locale CGT Patrick Lescure. « 250 à 300 emplois on ne va pas cracher dessus, commence-t-il. Mais on ne peut pas fermer les yeux et nous boucher le nez. Il y a des rapports d’expertise très alarmants sur la situation sanitaire du site, les sols sont pollués. » La CGT attend qu’on lui fasse « la démonstration que ce terrain est propre à la création d’emplois », et ne présente donc pas de danger à moyen et long terme pour les salariés. Le côté inondable du terrain est lui aussi questionné. 

Autre grief, l’absence de concertation. « Nous population, nous n’avons pas du tout été mis au courant », tonne Dominique Griotto, qui préside le Comité de défense des habitants du hameau de l’Ardoise, qui compte environ 1 000 habitants, dont certains tout proches de l’ancien site Arcelor. Le Comité a appris la teneur du dossier par la bande, et y a découvert matière à inquiétudes, notamment sur le nombre de passages de camions prévus chaque jour, « 240 passages à proximité de lotissements de 7 heures à midi », précise-t-il. Lui pointe les nuisances et les risques pour la santé des habitants du hameau, et estime que « l’Ardoise est déjà suffisamment dégradée entre les odeurs des uns et les fumées des autres, cette pollution supplémentaire est inacceptable. » 

Sur la concertation, Elian Cellier grince que « les seuls à avoir été consultés sont le patronat local », par le biais de l’association des associations d’entreprises locales le Collectif. « Il y a un déficit démocratique abyssal », enfonce-t-il. Quant au projet en lui-même, il ne fait pas appel à la trimodalité (fer, fleuve route) permise par le terrain, rappellent les intervenants. Une contradiction  parmi d’autres pour le communiste Jakie Bougault : « dans le projet de territoire de l’Agglo du Gard rhodanien les enjeux environnementaux sont posés comme une priorité, entre autres limiter la pollution et réduire l’empreinte carbone », rappelle-t-il. 

Pour toutes ces raisons, le PCF, la CGT, l’ADEVA et le Comité de défense demandent un moratoire sur l’implantation de Gifi, et comptent bien proposer des alternatives. Car comme le dit Patrick Lescure, « l’emploi ce n’est pas à n’importe quel prix. » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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