Publié il y a 1 an - Mise à jour le 25.02.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 679 fois

GARD RHODANIEN Nucléaire : le monde économique milite pour l’EPR2 à Tricastin

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Le monde économique du Gard rhodanien réitère son soutien à l'implantation de l'EPR2 à Tricastin

- Photo : Thierry Allard

À l’horizon 2035, EDF construira les trois premières paires de réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR2. Si les sites de Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord) ont d’ores et déjà été fléchés, deux sites restent en balance plus au sud : Bugey (Ain) et Tricastin (Drôme).

C’est dans ce contexte que le monde économique du Gard rhodanien se mobilise depuis trois ans pour faire pencher la balance en faveur de Tricastin. Car même si ce n’est pas dans le Gard, c’est tout à côté. « Nous raisonnons en bassin économique, les entreprises de Marcoule travaillent aussi sur Tricastin », explique Laurent Duny, chef d’entreprise dans le secteur du nucléaire et président de l’Association de la médecine du travail de Marcoule. Cette entité, comme onze autres associations d’entreprises et de commerçants du Gard rhodanien, fait partie du Collectif, qui porte la mobilisation et qui donnait une conférence de presse ce vendredi.

L’idée est de montrer que le territoire pousse pour obtenir ce gros chantier, « qui peut ramener 4 000 à 5 000 emplois pérennes, 7 000 personnes pour la construction, et même jusqu’à 14 000 personnes lors des pics », avance le vice-président du Collectif et président de Leader Occitanie, Julien Feja. Une manne pour toute l’économie locale, des gros aux plus petits, notamment « beaucoup de petites structures qui travaillent dans des services connexes », note Olivier Soubeiran, le président de l’association des entreprises du service, du bâtiment et de l’industrie du Gard rhodanien, Grisbi. Pour convaincre, les entrepreneurs du Gard rhodanien avancent leurs arguments : le territoire « est habitué à ces grandes phases de construction à Marcoule et Tricastin », souligne Julien Feja. Le Gard rhodanien disposerait donc « des ressources et des savoir-faire », en la matière, rajoute-t-il.

« Si l’EPR2 va à Bugey, des entreprises vont partir d’ici »

Autre argument : l’acceptabilité par la population d’un tel projet. Sur un territoire où tout le monde travaille ou connaît quelqu’un qui travaille dans l’atome, le Collectif rappelle que « nos populations sont favorables à ces projets permettant une énergie décarbonée, les récentes enquêtes publiques d’EDF l’ont montré, avec 74 % de votants positifs à la dernière enquête Tricastin 2. » Le même engouement se retrouve côté politique, avec des positionnements en faveur de l’implantation à Tricastin dans les collectivités des quatre départements concernés. La lettre ouverte envoyée il y a une semaine au PDG d’EDF, Luc Rémont, signée des élus des quatre départements, en est la preuve. Et ce « de façon transpartisane et apolitique », précise le directeur de cabinet du président de l’Agglomération du Gard rhodanien, Laurent Savary.

Quant au tissu économique, il se dit « en capacité de recruter et former les salariés nécessaires. » « Ici nous avons les lycées, les organismes de formation près des sites, une belle synergie », rajoute Rémy Jennepin, membre de l’association des entreprises du nucléaire Cyclium et du Collectif. Autre atout du bassin Marcoule-Tricastin : « Ici on a les trois acteurs majeurs de la filière, le CEA, Orano et EDF, là où à Bugey, il n’y a qu’EDF », note Laurent Duny. « Ici, le nucléaire c’est 18 000 emplois, à Bugey 3 000 ou 4 000, et nous bénéficions des infrastructures issues des gros chantiers précédents », rajoute-t-il.

Donc le but est de dire et de répéter « haut et fort que le monde économique veut l’EPR2 sur le territoire », martèle le président de l’association Port l’Ardoise et représentant de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie sur le Gard rhodanien, Thierry Vézinet. Car l’enjeu est de taille et le territoire joue à quitte ou double : « Si l’EPR2 va à Bugey, des entreprises vont partir d’ici », pronostique le conseiller départemental Patrick Scorsone, convaincu que « la dynamique des forces publiques et économique fera la différence. »

Reste désormais deux échéances : la première concerne les résultats des expertises menées par l’Autorité de sûreté nucléaire sur les deux sites, attendus dans les prochains jours ou les prochaines semaines, et surtout la décision d’EDF qui, a priori, sera prise en juin, ou au plus tard en septembre prochain. D’ici là, le Collectif va envoyer une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron et au PDG d’EDF, et compte rassembler début avril élus, chefs d’entreprises, salariés et citoyens près de Tricastin pour montrer symboliquement la mobilisation.

Thierry Allard

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