Directeur d'agence à Nîmes et Montpellier auprès des collectivités chez Suez, l'opérateur de Nîmes métropole, Jérôme Bodier fait le point pour Objectif Gard sur la nouvelle collecte des déchets mise en place le 2 octobre dernier. L'occasion aussi d'évoquer les nouveaux services opérant en 2024.

Objectif Gard : Quel est le périmètre de vos actions pour Nîmes métropole ?

Jérôme Bodier : Nous intervenons dans toute la ville de Nîmes pour la collecte à l'exception des encombrants. Depuis 2022, nous agissons aussi dans les quartiers de la ville. Nous avons un contrat jusqu'en 2029, ce qui nous a permis de lancer cette nouvelle organisation de la collecte à l'initiative de l'Agglomération et d'apporter un niveau de service optimal.

Depuis le lancement de la nouvelle collecte, de nombreuses difficultés ont été relevées. Comment y remédier ?

Probablement au départ, comme toute nouveauté, il y a eu ici et là des difficultés mais je vous assure que, depuis plusieurs semaines maintenant, tout se passe bien. Nous avons aussi recruté six ambassadeurs qui sont tous les jours sur le terrain et vont à la rencontre des habitants pour les informer sur la nouvelle organisation. À ce stade, ce sont déjà 6 000 Nîmois accompagnés dont la moitié, en porte à porte. C'est un travail sur la longueur qui porte ses fruits. Formés, ces ambassadeurs ont pour mission d'être extrêmement réactifs et pédagogues. Le taux de résolution des problèmes est aujourd'hui supérieur à 90%.

Vous avez aussi investi dans des outils numériques...

En temps réel, nous avons une visualisation de Nîmes que nous avons découpé, pour notre organisation interne, en 33 secteurs. À chaque problématique, nous avons des actions correctives qui sont déclenchées. Et ensuite, nous avons aussi des actions de sensibilisation en fonction des erreurs répétées par les habitants avec les déchets. Par exemple, des dépôts sauvages, des erreurs de tri, etc. Ainsi, nous pouvons rapidement observer quartier par quartier, le manque d'informations utiles des foyers. Et agir pour changer les pratiques.

Quelles sont les principales remontées des habitants ?

Beaucoup de sujets portent sur les jours de collecte. La mise en place aussi du tri à la source du bio-déchets. Vous le savez, ce n'est pas le cas partout, Nîmes métropole a fait le choix de distribuer gratuitement des composteurs. Nous allons installer aussi dans de nombreux quartiers, des composteurs collectifs pour que chaque habitant ait une solution à proximité. Ce sont, je le rappelle, des bacs étanches, régulièrement nettoyé et désinfecté. Nos évaluations qui se démontrent au niveau national, prouvent que cette collecte permettra une baisse de 30% des déchets globaux. 

C'est en effet un enjeu aussi économique. L'objectif de l'Agglomération est d'éviter les augmentations de facture pour les usagers...

C'est exactement cela. Cette nouvelle organisation n'est pas faite au hasard. Aujourd'hui sur le territoire nîmois, on compte 322 kilos de déchets par an et par habitant. La moyenne nationale est de 240 kilos. Malgré cela, il y a un niveau de service très élevé avec un passage quotidien par exemple en cœur de ville. Cette nouvelle collecte est à aussi pour ambition de faire baisser l'empreinte carbone. Nous avions jusque là certains jours des camions qui circulaient à moitié vide...

Est-ce que pour autant le niveau de service de Nîmes métropole est comparable aux autres Agglomérations de même taille ?

Ce que fait Nîmes métropole est conforme aux Agglomérations de même strate. J'ai même envie de dire que Franck Proust, le président, a insufflé une démarche avant-gardiste dans la manière d'accompagner les habitants. Il y a une volonté forte de l'Agglo et ce changement va dans le bons sens par la méthode employée. Je voudrais préciser enfin que la Métropole met à disposition des foyers une application mobile entièrement gratuite "Mon service déchets" qui permet de signaler, s'informer des jours de collecte et de récupérer des bacs de récupération en fonction des besoins. Enfin, le pôle prévention n'existait pas avant. Avec nos ambassadeurs, la gestion des datas, on peut faire des analyses plus fines des situations et répondre encore mieux et plus rapidement aux attentes.