ÉDUCATION De Deaux à Pont-Saint-Esprit, le DASEN effectue un tour de courtoisie

Ce jeudi, lors de la visite du DASEN Christophe Mauny au collège Georges-Ville de Pont-Saint-Esprit
- Thierry AllardDe la petite école de 37 élèves de Deaux, à celle plus fournie de Jean-Jaurès à Pont-Saint-Esprit, le directeur académique des services de l'Éducation nationale du Gard (DASEN), Christophe Mauny, effectuait une petite tournée des écoles et collèges ce jeudi. À Deaux, il a évoqué le risque, pour la petite école d'un village qui vieillit, de la baisse de la démographie scolaire. À Pont-Saint-Esprit, l'idée était de valoriser les actions et projets mis en place.
"Connaissez-vous le secret pour réussir à l'école ?", lance Christophe Mauny dans la classe des Grande section, CP et CE1 de Deaux. "Travailler", répond un élève. "Bien écouter la maîtresse", répond une autre. Dont la réponse est validée par le DASEN du Gard. "Je suis directeur académique", poursuit Christophe Mauny, avant de simplifier : "Vous savez ce que c'est un chef ? Ben, c'est moi. Je suis venu voir si tout allait bien."
Après un passage par les deux classes qui regroupent 37 élèves, Christophe Mauny s'attable avec le maire de Deaux, Didier Salles, et des élus muncipaux pour évoquer son école. La visite, promise l'an dernier, vient mettre un point final à une histoire de harcèlement dénoncée en avril dernier, qui avait donné lieu à mobilisation des services gardois de l'Éducation nationale (relire ici).
Pour son école, Deaux est membre d'un syndicat mixte, avec Vézénobres : les enfants suivent petite et moyenne section au village voisin, avant de poursuivre leur scolarité dans leur commune. "Le syndicat mixte a failli disparaître sur volonté du préfet, poursuit Didier Salles. Mais il est resté parce qu'on participe aux investissements de l'école de Vézénobres, à hauteur de 15%."
La collaboration n'empêche pas, néanmoins, une forme de concurrence que déplore Didier Salles, en regrettant d'avoir vu deux élèves de Deaux aller s'inscrire à Vézénobres. "Notre choix, ici, est de ne donner aucune dérogation, sauf circonstances médicales particulières, poursuit le maire de Deaux approuvé par Christophe Mauny. L'école est une priorité pour nous. En 2022, on a injecté 96 000 €."
Le maire évoque des projets d'investissement, comme le déplacement du point de repli, en cas de confinement, de la cantine à la bibliothèque, ce qui nécessite la construction de sanitaires. Quand la directrice de l'école, Sindy Pereira, recense les actions extérieures de l'année passée, de la visite des musées d'Alès à la sortie au festival Itinérances.
Mais la préoccupation partagée, par le DASEN et le maire, amène le débat sur la démographie scolaire. "On a très peu de turn-over de population, constate Didier Salles. On est un village plutôt résidentiel de propriétaires, avec peu de locations. Les enfants partent et la population qui reste vieillit. En conséquence, on a une baisse d'effectif à anticiper sur l'école." "Vous en avez discuté avec le syndicat mixte ?", interroge Christophe Mauny. "Il serait possible de récupérer les petits, concède Didier Salles. Mais il faudrait construire une salle de motricité et une de repos."
"Avez-vous envisagé un rapprochement avec Monteils ?, demande l'inspectrice de circonscription, Anne Martin. Ils ont aussi une petite école." La solution interroge les élus présents qui souhaitent, avant tout, conserver une vie scolaire au village. Et n'envisagent pas une alliance avec un autre regroupement pédagogique tout proche, celui où évolue Saint-Étienne-de-l'Olm, en raison d'un nombre déjà important de communes et des déplacements que cela génèrerait (le regroupement pédagogique intercommunal qui concerne Saint-Étienne-de-l'Olm intègre aussi Martignargues, Saint-Césaire-de-Gauzignan, et Saint-Jean-de-Ceyrargues, NDLR). Christophe Mauny a incité les élus à la réflexion avant la réunion annuelle sur la carte scolaire, qui aura lieu en janvier.
À Pont-Saint-Esprit, Christophe Mauny s'est rendu au collège Georges-Ville, dont on a beaucoup parlé depuis un an en raison de la polémique concernant le terrain du futur collège qui doit lui succéder, terrain que la municipalité élue en 2024 refuse de payer. Conséquence, le collège, situé en centre-ville et âgé d'une soixantaine d'années, rique de voir sa vie prolongée. "C'est la première fois que je viens à Pont-Saint-Esprit, ce n'est pas un hasard", glisse le DASEN, tout en refusant d'alimenter la polémique, l'Éducation nationale n'étant pas chargée des questions bâtimentaires. Le DASEN se contentera de dire qu'il travaille "de concert avec le Conseil départemental" pour concevoir les nouveaux collèges. "Cela démontre une forme d'urgence de la situation", glissera-t-il tout de même, alors que les récents orages ont mis au jour une fuite dans le réfectoire, entre autres.
Mais le thème de la visite était tout autre : il s'agissait pour le DASEN de rencontrer la nouvelle équipe dirigeante du collège, Nicolas Baude le principal et son adjointe Ingrid Saunier, et de s'enquérir du bon déroulement de la rentrée. Elle s'est bien déroulée, même s'il manque "encore deux professeurs, en SVT et en Anglais, mais ils vont arriver dans les quinze prochains jours, je ne suis pas inquiet", avance le principal. Le DASEN s'est enquis des projets du collège portés par le corps enseignant, autour du développement durable, de la classe en extérieur ou encore du handicap, avec la mise en place d'une deuxième classe ULIS ou encore de l'intégration d'élèves de l'Institut médicoéducatif tout proche au sein de ce collège de 500 élèves environ.
"Il y a une dynamique pédagogique très forte dans cet établissement avec une vraie approche collective de l'enseignement sur des projets partagés", s'est-il félicité, soucieux, comme à l'école Jean-Jaurès où il s'est rendu dans la foulée, de "valoriser les actions" ainsi menées. Et ainsi pointer ce qui fonctionne, malgré "un contexte budgétaire compliqué."