Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 6254 fois

ALÈS Il est contraint d’acheter de la drogue en plus grosse quantité à cause « du couvre-feu »

Plutôt que la prison, Me Karim Derbal a proposé le train. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Un mois et demi après sa dernière condamnation dans une affaire de drogue, Rémy, un jeune homme de 22 ans, était de retour hier après-midi devant le tribunal d’Alès.

Le 17 décembre dernier, quand il a été condamné dans une affaire de stupéfiants, Rémy n’avait plus le droit de remettre les pieds à Alès. C’est pourtant lui que les policiers alésiens ont contrôlé, ce mardi 2 février, un peu avant 20h, soit deux heures après le début du couvre-feu. Les forces de l’ordre retrouvent sur lui des dizaines de sachets de cannabis pour un poids total d’une cinquantaine de grammes ainsi que 460€ en liquide.

Forcément, avec autant d’argent en sa possession et tout autant de sachets qui pourraient laisser penser qu’ils sont idéaux à la revente, le tribunal soupçonne le jeune homme d’être un dealer. Pas du tout ! Le tribunal fait fausse route. Rémy ne serait qu’un simple consommateur qui fume « entre 15 et 20 joints par jour ». La présidente, Bérangère le Boëdec, est tout de même étonnée par cette quantité et cet étrange conditionnement. « C’est compliqué d’acheter avec le couvre-feu. Je dois prendre des plus grosses quantités. En plus, j’allais partir en Normandie pour rejoindre mes parents et là-bas je ne connais personne », explique Rémy.

Mais la juge insiste, le questionne, montre qu’elle n’est pas née de la dernière pluie en allant le chercher sur le prix du gramme : « D’après mes calculs, ça vous fait du 8,60€ le gramme, ce qui n’est vraiment pas cher. Dans d’autres dossiers, c’est plus autour de 10-11€. Comment faites-vous pour avoir ce prix-là ? ». Rémy ne se démonte pas. Il trouve même le moyen de se plaindre : « Avant le premier confinement, on le prenait à 4€ ». Ah, ce fichu coronavirus !

Pour le défendre, son avocat, Me Karim Derbal, revient sur son parcours, celui d’un « jeune en déshérence » qui n’a « rien dans sa vie », hormis sa famille qui vit en Normandie. Plutôt que l’année de prison ferme requise par le ministère public, Me Derbal a sa solution : « C’est de le mettre dans un train et l’envoyer à 1 000 kilomètres d’ici ». Le tribunal renonce à l’option ferroviaire et prononce 6 mois de prison avec mandat de dépôt.

Tony Duret

Tony Duret

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