JUSTICE Jugé pour des vols en série, le prévenu s’enfuit du tribunal

Entre le 5 et le 28 juillet 2024, un homme de 24 ans a commis des vols dans une dizaine d’habitations. Billets, bijoux en or, télévisions, ordinateurs…, il dérobait tout sur son passage.
Les faits se sont déroulés autour de la commune de Tresques, du 5 au 28 juillet 2024. Au total, dix maisons ont été visitées par le prévenu de 24 ans. Systématiquement, le mode opératoire était similaire : le barillet de la porte était enlevé. C’est grâce au cambriolage du 17 juillet que le voleur a été retrouvé. Son ADN salivaire a été identifié sur la tirette d’une valise. De plus, il a été repéré sur des vidéosurveillances. Son frère aussi a été reconnu grâce à un grand tatouage dans le cou, mais lui n’a pas été condamné.
Lors de son audition, l’escroc explique : « Je n’y suis pour rien. J’ai donné mes vêtements à un individu en sachant qu’il allait commettre des vols, mais je ne vous donnerais pas son identité. » Une version douteuse… Ce dernier habite en Isère et venait dans le Gard pour cambrioler. Les enquêteurs ont constaté des paiements sur l’autoroute, peu avant les vols. Malgré les preuves, le prévenu n’a jamais reconnu les faits. Avec cinq condamnations pour vol à son actif, il est déjà bien connu de la justice.
Ce mardi 13 mai, le voleur en série était donc jugé devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Le prévenu, qui comparaissait libre, était présent dans la salle d’audience dans l'attente de son jugement. Seulement, juste avant que le dossier soit traité, il a demandé à son avocat s'il pouvait aller boire de l’eau. Manifestement, la fontaine est très loin car il n’est jamais revenu... Peut-être la cherche-t-il encore ? En tout cas, ça n'a pas amusé le tribunal, les victimes et son propre avocat.
« On s’est senti violé », « Je suis rentré après une longue nuit de travail et j’ai découvert le massacre », « Je ne me sens plus en sécurité dans mon propre logement, j’ai peur partout », « On m’a volé ma vie ». Les témoignages des victimes traumatisées sont glaçants. Bijoux en or, vélos, ordinateurs, télévisions, billets de banque…, de nombreux biens ont été dérobés. Ce sont avant tout des personnes isolées qui ont été volées : des femmes seules et des personnes âgées.
« Alors que monsieur n’est pas là, on ressent à travers les mots des victimes l’impact de ces vols. C’est un aveu de partir en plein milieu d’une audience. Monsieur est lâche. Puis il connait très bien le secteur, car il y avait déjà commis des vols. Je demande six ans de prison avec mandat de dépôt et une interdiction du Gard pendant cinq ans », requiert le procureur.
La défense plaide pour le prévenu : « Mon client est un gamin qui a un grand frère épouvantable. L’aîné aurait aussi dû être devant votre juridiction. Monsieur est parti par peur. C’est un garçon complément cabossé, il a besoin d’aide. Est-ce que la prison va permettre de résoudre ce problème ? »
Le prévenu est condamné à cinq ans de prison, un mandat d’arrêt a été décerné à l’audience. Il a aussi l’interdiction de séjourner dans le Gard pendant cinq ans.