Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 24.11.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 8890 fois

NÎMES 12 ans de prison pour le patron "balancé" et déchu de la galerie Wagner

Cinq hommes, cinq prévenus et un trafic incessant au quartier de Pissevin à Nîmes. Le locataire d'un logement, des petites mains, un intermédiaire, mais aussi le grand chef étaient devant le tribunal correctionnel de Nîmes ce jeudi 23 novembre. Avec des subalternes qui vont "balancer" le "patron".

C'est un dossier qui pouvait passer inaperçu et qui pourtant permet de mieux comprendre les "dessous" de la galerie Wagner à Pissevin ; ses enjeux, ses hommes de main, ses chefs présumés et aussi pour une fois l'homme désigné comme le patron du réseau. Les policiers considèrent Djilali L, 34 ans, comme le caïd de la galerie Wagner. Un réseau qu'il dirigeait en 2022, jusqu' au 20 novembre de cette même année ou un "putsch" va mettre sur orbite d'autres caïds sur le plus fructueux point de deal du Gard.

Si les policiers décrivent Djilali L comme le chef tout puissant, il est "balancé" par trois des quatre autres prévenus de cette audience correctionnelle. Le dernier était trop périphérique dans le dossier pour l'accabler.

Le rôle des petites mains

Un avait le logement dans lequel a été trouvé la drogue, des stupéfiants qu'il a jeté par la fenêtre pour montrer son désaccord avec les activités délictuelles de son frère. Un garçon qui a réussi haut la main le concours de gardien de la paix et qui veut devenir conseiller principal d'éducation. Il a été frappé dans sa chair pour avoir balancé le patron. Son "petit" frère a basculé et a coupé en morceaux de deux grammes le cannabis qu'il recevait par kilos. Une petite main qui avoue sa participation... Il recevait 100 euros pour chaque kilo "découpé", et en aurait reconditionné près de 40 kilos. De la drogue qui était ensuite vendue juste en bas de la terrible galerie Wagner. Lui comme son frère désigne Djilali L comme le patron.

Il balance le patron à l'audience

Un autre prévenu, détenu, a longtemps aménagé son chef. Mais il le balance à son tour à l'audience. Et il raconte sa vie et son quotidien. "Je suis addict aux jeux, le casino, le PMU, j'avais des dettes". Une fragilité dont va profiter le réseau pour le faire "travailler". "J'étais intermédiaire entre le vendeur et le ravitailleur. Lorsque le vendeur n'avait plus de stups, c'est moi qui approvisionnais", avoue-t-il. Et cet intermédiaire entre les transactions et le grand chef va donner le nom de celui qui dirigeait le réseau Wagner durant cette année 2022. "C'est Djilali O" dit-il dans le box. Le ciel s'assombrit encore pour "le patron" déchu qui voit arriver les foudres judiciaires.

Un chef qui nie tout depuis le début. Pour ce trentenaire, le début des ennuis auraient commencé pour une gifle administrée à un adolescent lors d'un mariage !

En récidive le boss écope de 12 ans de prison

"Vous n'en avez jamais parlé de cette gifle", coupe le président du tribunal correctionnel, Jérôme Reynes. Les charges a son encontre se multiplient, même les conversations avec son épouse démontre sa participation à un trafic. "Des conversations qui évoquent les réseaux, les luttes, le trafic, la vengeance", résume le magistrat. "C'est le personnage central", accable le procureur David Malicot, brillant dans sa démonstration sur les dessous de ce trafic à Pissevin. "Il vit de quoi, il n'a aucune activité justifiée. Un trafiquant c'est celui qui n'a pas besoin de travailler, qui peut tout payer en liquide et qui est discret, très discret. Il fait partie de ceux qui ont un rôle prépondérant dans l'activité de ce réseau", accable le procureur en réclamant 12 ans de prison pour le chef qui est en état de récidive... Son avocat, Maître Stéphane Aubert dénonce une "instruction à charge", "tout accable mon client", "mais le seul qui n'a jamais changé de version c'est lui".

"Le malheur du grand aigle fait le bonheur des pies", racontait l'épouse du "chef", à son mari lors d'une conversation téléphonique prémonitoire. L'aigle a écopé jeudi soir à 22h, de 12 ans de prison. Ses subalternes défendus par maître Carmelo Vialette, Me Marc Roux et Jérôme Arnal écopent de peines allant de 1 ans avec sursis à 3 ans pour "l'intermédiaire". Le locataire de l'appartement où était stocké le cannabis, défendu par Me Baptiste Scherrer a été relaxé.

Boris De la Cruz

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