NÎMES Deux tracteurs arrêtés : 397 kg de cannabis et 114 kg de cocaïne retrouvés

Ce mardi, deux Hongrois et un Roumain ont été jugés devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour avoir transporté des kilos de drogue.
Le 20 mars 2024, aux alentours de 21 heures, deux tracteurs de la marque Scania ont été arrêtés par les services de douanes à une minute d’intervalle, sur l’autoroute A9, au niveau de l’aire de Vergèze. Dans le premier véhicule se trouvait Sandor, 53 ans, et son patron Tibor âgé de 48 ans. Les deux Hongrois assuraient un transport pour l’enseigne Aldi, entre l’Espagne et l’Allemagne. Après avoir observé des vices neuves sur le bloc central de climatisation, les douaniers ont décidé de le démonter. La découverte est surprenante : 400 kg de résine de cannabis sont trouvés dans une cache où les clés se trouvaient dans la boîte à gant. Dans l’autre poids lourd, au-dessus du plafonnier, la même cache est découverte. Elle contenait 114 kg de cannabis. Ionut, le chauffeur-livreur d’origine Roumaine, détenait une clé qui servait à ouvrir les caches des deux tracteurs.
À la revente, les 114 kg de cocaïne sont estimés à sept millions d’euros et les 400 kg de cocaïne valent environ 2,5 millions d’euros. Lors des auditions, les trois individus n’ont pas reconnu les faits, « on ne savait absolument pas que notre camion détenait cette drogue ». Puis, ils ont assuré ne pas se connaître. « C’est une véritable coïncidence » reconnait Ionut. Mais les investigations de leurs téléphonies prouvent qu’ils ont effectué différents trajets à quelques heures d’intervalle à différentes reprises entre 2023 et 2024. Les trois prévenus sont incarcérés en détention provisoires depuis 15 mois.
Ce mardi 17 juin, Sandor, Tibor et Ionut ont comparu devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour importation, détention, transport de stupéfiants, participation à une association de malfaiteurs et transport de marchandises dangereuses pour la santé publique. À nouveaux, les trois prévenus ne reconnaissent pas les faits. « Pendant ma semaine de vacances, j’ai laissé mon camion sur une aire d’autoroute. On a peut-être mis la drogue à ce moment-là », explique Ionut. Jérôme Reynes, président du tribunal, répond : « Avec une marchandise qui vaut sept millions d’euros, je ne pense pas que les trafiquants l’aurez placé dans un contexte pareil ».
Puis, Tibor explique qu’en Espagne, il a donné son véhicule à deux hommes durant deux heures, pour qu’ils chargent du tabac. Mais selon lui, il ne savait pas que c’était de la drogue. « Dans tous les cas, le transport de tabac est aussi illégal », affirme le président. Sandor insiste : « Je ne savais rien du tout. Puis je n’ai absolument pas senti la drogue, mon patron fumait beaucoup donc on ouvrait les fenêtres pour aérer. Et j’étais très enrhumé ». Les trois individus ont un casier vierge en France et dans leur pays respectif. Les douanes ont réclamé une amende de 4,5 millions d’euros à Ionut et 794 000 euros aux deux autres.
Jean-Luc Vasserot, procureur de la République, a demandé six ans de prison, une amende de 50 000 euros chacun, la confiscation des scellés saisi et une interdiction définitive du territoire nationale. Les trois avocats de la défense ont plaidé la relaxe. Finalement, le tribunal correctionnel de Nîmes a suivi les réquisitions du ministère public. Les trois individus sont condamnés à six mois de prison ferme, la confiscation de l’ensemble des scellés saisies, une interdiction définitive du territoire français et l'obligation de régler l’amende douanière.