ALÈS AGGLO Vingt-sept délibérations adoptées à l’unanimité... ce qu’il faut retenir du dernier conseil d’Agglo
Lors de la dernière séance de l’année, les élus communautaires de l’Agglomération d’Alès ont adopté à l’unanimité 27 délibérations, de l’aide humanitaire pour Mayotte à des projets structurants pour le territoire, en passant par la création de nouveaux postes.
La dernière séance de l’année. Et cela se percevait au nombre d’absents lorsque le directeur général, Patrick Cathelineau, a procédé à « l’appel ». Dans une bonne ambiance, mais studieuse néanmoins, les élus communautaires ont abordé un ordre du jour dense : 27 délibérations. Toutes adoptées à l’unanimité, sans abstention ni opposition. Une « photographie des possibles », comme l’ont souligné, au-delà de leurs sensibilités respectives, Aurélie Genolher, 14ᵉ vice-présidente et maire de Massillargues-Atuech, Philippe Ribot, 6ᵉ vice-président et maire de Saint-Privat-des-Vieux, ou encore Patrick Malavieille, 7ᵉ vice-président et élu de La Grand’Combe.
Une solidarité qui s’est exprimée dès l’ouverture de la séance, avec une minute de silence (voir ci-dessous) en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte. Ce dernier a causé la mort de 31 personnes et blessé 1 373 autres, un bilan qui pourrait encore s’alourdir. Face à cette catastrophe inédite, ayant conduit à la première activation de l’état de « calamité naturelle exceptionnelle » sur le territoire, le conseil communautaire a voté une aide de 15 000 euros pour soutenir l'archipel. La générosité des élus s’est également manifestée avec l’octroi de 20 500 euros à la Banque alimentaire du Gard, touchée par l’incendie de ses six camions fin novembre (relire ici)
Une solidarité mise à l’honneur également lorsqu’il s’est agi de saluer l’engagement d’élus, à commencer par Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux. Le président de l’Agglomération, Christophe Rivenq, a tenu à lui adresser une « médaille d’honneur de l’engagement territorial », symbolique et immatérielle, pour ses vingt-cinq années de présence au sein du conseil communautaire. « La longévité, c’est important en politique territoriale, cela permet de porter des dossiers », a souligné le président.
Prenant la parole, Philippe Ribot a évoqué à son tour la solidarité qui caractérise cette assemblée : « Vingt-cinq ans, ça passe finalement très vite. J’ai connu le Grand Alès de l’époque avec quelques communes, pour arriver à cette grande Agglomération de 72, bientôt 71, communes. Si je devais résumer cette évolution en un mot, ce serait la solidarité. Notre agglomération s’est construite sur cette solidarité. » L’élu a toutefois tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas là d’un « testament ». Simplement d'un beau discours. Christophe Rivenq a également salué le parcours d’Edith Exbalin, directrice du service financier depuis 1993 et créatrice de ce dernier, qui s’apprête à partir à la retraite après plus de trente ans de carrière au service de l’intercommunalité.
L'avenir de l'abattoir d'Alès
Une fois les hommages rendus, le conseil communautaire a rapidement abordé le sujet sensible de l’abattoir d’Alès. Si Max Roustan, maire de la Ville, avait déjà largement évoqué lundi en conseil municipal sa proposition de passer l’abattoir en domaine privé pour tenter de relancer l’activité, Christophe Rivenq, président de l’Agglomération, est venu apporter des précisions devant les élus communautaires. Il a ainsi confirmé que l’abattoir cessera officiellement ses activités le 15 janvier 2025, date à laquelle la société sera liquidée par le tribunal de commerce. À partir de cette échéance, le site reviendra à la Ville d’Alès, qui envisage effectivement de le mettre à disposition pour un euro symbolique à une nouvelle structure.
Un repreneur potentiel s’est déjà signalé, avec l’objectif de conserver au moins une quinzaine de salariés actuels. Cette société, familière des lieux, prépare actuellement son business plan et devra mobiliser des financements pour effectuer des investissements urgents. « Ce projet est nécessaire et obligatoire », a insisté Christophe Rivenq, précisant que des aides financières de 50 000 euros chacune seront sollicitées auprès de l’Agglomération, de la Région et du Département. « Il faut encore se battre, mais il reste des solutions, ce n’est pas fini », a-t-il déclaré, tout en estimant que la liquidation pourrait paradoxalement permettre un nouveau départ. « Peut-être fallait-il en arriver là pour qu’un véritable changement s’opère », a-t-il conclu à ce sujet.
Santé : des perspectives, là aussi encourageantes
Si l’avenir de l’abattoir d’Alès semble entrevoir une lueur d’espoir, celui de la santé sur le bassin alésien connaît également des avancées notables. Malgré les difficultés financières qui touchent de nombreux établissements de santé à travers le pays, le Centre hospitalier d’Alès bénéficiera d’une aide exceptionnelle de plus de trois millions d’euros de l’Agence régionale de santé (ARS), soit près du tiers de sa dette. Ces fonds permettront d’accueillir vingt-cinq nouveaux médecins dans les dix prochains mois et de rouvrir les urgences à temps complet dès le printemps 2025. À Ponteils, comme annoncé par Patrick Malavieille en séance, le Centre hospitalier poursuit le déploiement de projets structurants. La mise en place d’un scanner d’ici l’été prochain a été validée, tandis qu’un nouveau médecin a été recruté pour rouvrir des lits de médecine générale. En parallèle, les consultations avancées, assurées par des médecins d’Alès se rendant sur place, reprendront pour éviter aux patients de longs déplacements. Enfin, un projet innovant en partenariat avec le Collectif association du bassin alésien (CABA) et l'ESAT est en cours d’étude pour créer un dispositif d’accueil destiné aux adultes handicapés vieillissants.
Une nouvelle station d'épuration à La Grand'Combe
Plusieurs autres projets ont été approuvés à l'unanimité, parmi lesquels les contrats "Bourgs-centres" Occitanie destinés à revitaliser les communes de Saint-Privat-des-Vieux, Vézénobres et Genolhac. Parmi les autres initiatives votées figurent la Garantie d'emprunt Logis Cévenols pour le programme de réhabilitation thermique de la "Résidence Alsace", un ensemble de 40 logements situés 2 à 12, tour du Pont de Grabieux à Alès, pour un montant de plus d'un million d'euros. Le parcours acrobatique de hauteur de la société Accrobranch à Saint-Martin-de-Valgalgues et la signature du Pacte Territorial France Renov’ figurent également dans cette liste.
Un projet, celui de la construction de la station d'épuration intercommunale de La Grand'Combe, a également reçu l'aval des élus après une enquête publique jugée « très satisfaisante » selon Christophe Rivenq. Une délibération « très dépensière, mais très soutenue » selon l'élu grand-combien Patrick Malavieille. L'opération, d'un montant hors taxes de 18 317 000 euros, bénéficie d'une aide de l'Agence de l'Eau de 6 449 242 euros et du Conseil départemental à hauteur de 3 869 545 euros. Un total donc de 10 318 787 euros. « C'est une belle photographie », a conclu l'élu, en référence aux propos d'Aurélie Genolher. Un conseil communautaire placé alors sous le signe de la solidarité, à l'approche des fêtes de fin d'année, ce qui ne pouvait faire que du bien... en attendant le prochain gouvernement et le Budget 2025, scruté déjà de près par les élus de l'Agglomération.
MAIS AUSSI
- Ginette Lafont, récemment élue maire de la commune de Sainte-Croix-de-Caderle en remplacement de Ludovic Mourgues, a également été désignée membre du bureau de Communauté.
- Les habitants de l'Agglomération devront faire face à une hausse de leur facture d'eau. Une mesure qui ne résulte pas réellement d'une délibération du conseil d'Agglo, mais qui s'inscrit dans une directive imposée par l'Agence de l'eau. Concrètement, cette augmentation se traduira par une surcharge mensuelle d'environ 7 € pour un foyer de quatre personnes, consommant 120 m3 d'eau.
- Le règlement du concours Alès Audace, pour sa 12e édition, a été révisé en urgence. Les candidatures sont désormais acceptées jusqu'au 16 février 2025, tandis que les votes du public se dérouleront du 12 au 19 mai 2025. La remise des prix est fixée au 20 mai 2025. Selon Philippe Ribot, les projets présentés cette année manquaient de « maturité » par rapport aux éditions précédentes.
- Le Rapport social unique au titre de l'année 2023 a été présenté et, lui aussi, adopté à l'unanimité. En ce qui concerne l'absentéisme, le nombre moyen de jours d'absence des agents est passé de 34,8 jours en 2022 à 25,3 jours en 2023. Pour les contractuels, ce chiffre a diminué de 15 à 11,6 jours entre 2022 et 2023. Le taux d'absentéisme s'élève à 6,42 %. Christophe Rivenq a souligné : « Nous enregistrons un absentéisme inférieur de 30 % à la moyenne nationale. »