Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 29.01.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 675 fois

ALÈS Fastidieux mais ô combien important, le recensement bat son plein

Jérémy, agent recenseur de la ville d'Alès, opère à la pause méridienne. (Photo Corentin Migoule)

Tous les ans, les agents recenseurs de la ville d'Alès sont à pied d'œuvre lors des premières semaines de l'année afin que soit établie au plus proche de la réalité la population municipale. Aussi fastidieuse soit-elle, l'opération n'en demeure pas moins nécessaire. 

À la suite d'une première tournée opérée du 4 au 19 janvier pour avertir de leur passage, les 13 agents de la collectivité assurent la campagne annuelle de recensement qui a officiellement débuté le 21 janvier dernier et se poursuivra jusqu'au 26 février prochain. "On compte le nombre de logements de la ville d'Alès et on calcule leur taux d'occupation pour connaître la population municipale", vulgarise Philippe Nicolas, coordinateur de la campagne.

Chaque année, les agents recenseurs, déployés sur 15 iris (ilots regroupés pour l'information statistique), comptabilisent 8% de la population alésienne, soit environ 2 160 logements. Cinq ans plus tard, la ville a été recensée à hauteur de 40%. Après extrapolation des résultats, le tout en fonction de l’année de référence qui, le cas échéant, est 2019, le chiffre de la population municipale est obtenu, tandis que l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) mène aussi des enquêtes permanentes de son côté pour affiner.

"On revient de loin"

Une opération d’importance pour la ville, puisque le chiffrage de la population détermine le montant financier d’une dotation, la DGF (dotation globale de fonctionnement). "Mais ce n'est pas ça le plus important. Ça peut aussi enclencher l'ouverture de nouveaux commerces car la dynamique démographique oriente les politiques publiques locales. Idem pour l'ouverture d'une nouvelle classe dans une école", prévient Philippe Nicolas, qui a parfois dû s'adonner à de la pédagogie pour contrer les réticences de certains alésiens.

"Une dame est venue nous voir en nous disant qu'elle refusait de se faire recenser. On a discuté, je lui ai expliqué pourquoi c'était important d'accepter. Elle est repartie convaincue en nous disant qu'elle allait prévenir ses voisins qu'il fallait nous ouvrir leur porte", se remémore le dernier nommé. Et d'ajouter : "On revient de loin car on avait franchi le seuil critique en passant sous la barre des 40 000 habitants en 2015. Au 1er janvier 2022, on était à 41 837, avec 1 035 habitants de plus en 2021." Par ailleurs, certains jeunes, rattachés administrativement à leur logement familial alésien, mais qui vivent la majeure partie de l'année dans la ville où ils étudient, sont classés dans la catégorie des "comptés à part", et ne figurent donc pas dans la population municipale.

Précieux pour percer les secrets de l'urbanisme alésien, le fastidieux travail des agents recenseurs est aussi basé sur leur efficacité. "Il faut vraiment bien connaître sa ville pour ne pas se perdre, et puis ça aide pour pouvoir rentrer plus facilement chez les gens", avertit l’Alésien de naissance, Philippe Nicolas. Dans l'optique d'établir ce lien de confiance, à l’image de Jérémy Toupet, les agents se voient délivrer une carte officielle et se munissent d'une veste frappée du sigle "service recensement" lors de leur déambulation.

Confidentialité des réponses

Pour autant, "comme on peut aussi faire sa déclaration soi-même sur internet, certaines personnes qui refusent catégoriquement qu'on rentre chez elles, nous demandent de laisser la notice dans leur boite aux lettres", expose Philippe Nicolas. Et de poursuivre : "On a aussi tout le contraire avec des gens qui nous ouvrent leurs portes alors qu'ils ont le Covid (rires)".

Depuis quatre ans, pour faire face à la quantité abyssale de papiers à traiter, ce qui n'était par ailleurs "pas top sur le plan écologique", Philippe Nicolas a fait équiper chaque agent d'un ordinateur. "L'agent met à disposition son ordinateur pour que la personne réalise elle-même son recensement. S'il s'agit d'une personne âgée qui présente des difficultés à manier le numérique, l'agent se charge de remplir le formulaire sous les yeux du recensé qui n'a plus qu'à apposer sa signature électronique", étaye le grand manitou du recensement alésien.

Quelle est la composition du foyer ? Votre logement est-il desservi par un ascenseur ? Combien de pièces compte votre logement ? Quel est le combustible principal de chauffage ? Autant de questions que contient le questionnaire et dont les réponses resteront évidemment confidentielles.

Corentin Migoule

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