Avec comme thème le monde animal et comme emblème un âne, cette 43ᵉ édition du Festival Itinérances ne sera pas comme les autres, tant dans sa thématique que dans son esprit. En effet, face à une "volonté propagandiste qui attaque la culture et la science, voies de progrès essentielles", Itinérances se voudra être une "source de bienveillance et de bonheur, un lieu de rencontres et d'échanges, car il n'y a pas d'âge pour apprendre", appuie Julien Camy, président du festival. Toutes ces décisions sont trop nombreuses pour ne pas penser qu'émerge chez certain.es une volonté politique de contrôler la culture. Nous avons donc choisi de présenter sur notre affiche un âne, un animal résistant."

"Autant accueillir qu'aller vers le public"

Initialement prévue au centre équestre afin de pleinement se plonger dans le règne animal, la présentation de cette édition du 21 au 30 mars prochains s'est finalement tenue à l'auditorium du pôle culturel et scientifique, à l'abri de la pluie. "Espérons donc que la grande richesse de productions de documentaires dissipera les nuages", ironise Antoine Leclerc. Nous serons présents au Cratère, à la médiathèque, au Cinéplanet, dans quatre quartiers de la ville et même à Bessèges et Saint-Ambroix. Nous voulons autant accueillir qu'aller vers le public, du local à l'international." 

Tandis que la thématique animale de l'édition vise à faire "gagner en humanité" les spectateurs, la section "La Nouvelle Itinérance" a l'objectif de provoquer "un éveil au cinéma".

Des invités et styles engagés

Le délégué général, qui sera présent sur le plateau du Club Midi d'Objectif Gard ce mardi 11 mars, en profite pour rappeler "la boum d'adieu au Cratère le dernier jour du Festival" avant sa fermeture pour travaux, durant lesquels un théâtre éphémère sera installé. Mais aussi présenter les d'invités, qui seront "des formes de résistances".

Le prix Itinérances 2025 sera remis au Catalan Sergi Lopez pour sa "carrière immense et internationale à la filmographie inclassable et emplie d'humanité". Sylvère Petit, "un cinéaste animalier amoureux du vivant pas comme les autres ", Bérénice Bejo, qui aura carte blanche cette année, l'auteure et réalisatrice féministe Ovidie ainsi que la réalisatrice et enfant du pays Emma Benestan seront aussi à l'affiche. "Pendant dix jours, le cinéma dans toute sa diversité et richesse éclairera nos écrans, avec plus d'une cinquantaine d'avant-premières et 150 films en provenance du monde entier", précise Julien Camy.

"La salle de cinéma a encore un avenir"

Soutenue par la Ville, l'Agglomération, le CNC, la DRAC, la région et le département, l'évènement "pionnier en faveur des personnes en handicap sensoriel" est parvenu "à se relever en retrouvant les chiffres d'avant-Covid, se satisfait Julien Camy. L'engouement constaté permet de croire que la salle de cinéma a encore un avenir au-delà des Netflix et compagnie, si on veut retrouver le vivre-ensemble dans cette période angoissante, avec des attaques contre les acteurs de la culture via des réductions de budget."

Sans oublier de remercier ses partenaires, notamment les collectivités, de la région à la commune, qui n'ont que peu, voire pas, baissé leurs subventions à l'inverse de nombreuses autres, le président de l'association Festival Cinéma d'Alès - Itinérances rappelle "le caractère essentiel du travail et de la force de résilience" du monde de la culture, "redevenu aujourd'hui une variable d'ajustements budgétaires." "Tous ces choix mettent en péril des manifestations, des emplois, directs et indirects et privent des milliers d'élèves d'un accès à la culture, se désole-t-il. 

Avec "plus de dix mille inscrits" déjà malgré la coupe du Pass Culture, le Festival Itinérances promet une nouvelle fois de rugir comme un lion cette année.

Programme complet ICI ; Tarifs ICI