Publié il y a 16 jours - Mise à jour le 27.11.2024 - Stéphanie Marin - 2 min  - vu 104 fois

ARLES "Closet (ce qu’on n’a pas pu dire)", un spectacle encore nécessaire

Lisa de Santis et Bryan Ballet présentent "Closet (ce qu’on n’a pas pu dire)" ce jeudi à Arles. 

- Hubert Souquet-Basiège

« Closet », c'est un cri d'amour joyeux, c'est l'éveil d'un désir et d'identités enfin assumées. Lisa De Santis et Bryan Ballet signent et incarnent ce spectacle dans lequel ils disent haut et fort, avec fierté et humour, ce qui n’a pas pu être dit ou ce qui n’a pas été entendu.

J’ai 13 ans et je découvre pour la toute première fois que deux filles peuvent s'aimer grâce à une série sur MTV. Je ne loupe aucun épisode. Mais dès que ma mère entre dans le salon, je zappe, comme si je faisais une bêtise." Lisa De Santis a aujourd'hui 28 ans, tout comme son camarade de jeu Bryan Ballet. Ces deux-là se sont rencontrés à l'École des Arts en Scène à Lyon, en 2018. Ensemble, ils ont écrit un premier spectacle "Burger Queer" joué dans les bars, cafés entre autres lieux estampillés LGBTQIA+. "Après cela, nous avons eu envie de créer un spectacle ouvert à tous, qui parle à tous, pour que tout le monde se sente concerné, explique Lisa De Santis. Parce qu'après tout, on ne parle que d'amour et de désir. Je pense que le cheminement interne reste le même que l'on soit hétéro ou homosexuel."

C'est à travers leurs expériences personnelles que les deux comédiens s'attaquent au sujet de l'homosexualité, les joies et les difficultés de se découvrir soi-même, tout en jouant avec les contradictions de l’intime et du social. Tout part d’une rencontre au camping dans les années 2000, un karaoké sur "J’ai encore rêvé d’elle" du groupe Il était une fois, deux adolescents peu confiants, et dont tout le monde attend le bisou final. Sauf eux. De cette scène initiale de karaoké découle un enchaînement de scènes monologuées et dialoguées indépendantes s’appuyant sur l’avant, le pendant et l’après coming out. Entre les lignes, le regard à peine dissimulé d'une société, un homme atteint dans sa virilité, une femme qui tout à coup déclenche une fascination malsaine. "Alors bien sûr si on regarde 50 ans en arrière, du chemin a été fait. Mais il y a quand même des choses qui s'immiscent de manière beaucoup plus insidieuse, sans s'en rendre compte, dans les réactions. Des réactions qui peuvent blesser ou des regards qui peuvent blesser", souligne la co-auteure.

Le duo lyonnais l'a vécu à Avignon, alors qu'il présentait son spectacle lors du dernier festival au mois de juillet, au lendemain des élections législatives. "On défilait dans la rue et on s'est rendu compte à quel point ce que nous faisions, était politique. On s'est quand même pris des insultes", se souvient-elle. Lisa De Santis en parle sans amertume mais témoigne de la nécessité de continuer à éveiller les consciences. Et cela aussi à travers des textes teintés d'humour, poussant l'absurde à son paroxysme.

Closet (ce qu’on n’a pas pu dire) est à à POP (Plateforme Ouverte au Public) à Arles - 1 rue Ferdinand de Lesseps - ce jeudi 28 novembre à 20h. Tarifs : 12€ et 15€.

Stéphanie Marin

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