Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 10.12.2024 - Louise Gal - 4 min  - vu 1088 fois

ARLES La Ligue des droits l'Homme bientôt exclue de la maison des associations ?

Assemblé générale de la MDVA.

Assemblée générale de la MDVA.

- Louise Gal

L'assemblée générale de la Maison de la vie associative d'Arles s'est déroulée lundi 2 décembre dans une ambiance tendue.  

"Nous avons engagé l’éventualité de l’exclusion de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de la maison de la vie associative d’Arles (MDVA)", a déclaré Danielle Valette, présidente de la MDVA, faisant référence à un mail envoyé le 18 novembre à l’association. La maison de la vie associative d’Arles tenait son assemblée générale ce lundi dans un climat tendu alors que plusieurs associations dénoncent des censures depuis quelques mois et qu’une menace d’exclusion pèse désormais sur la Ligue des droits de l’Homme. 

Après le vote du bilan moral, adopté à 71 voix pour, 26 voix contres et 20 abstentions dans une salle comble qui semblait divisée en deux, vint le tour du bilan financier présenté par l’expert comptable. Plusieurs personnes dans la salle demandent alors à ce que des documents soient projetés ou distribués. Interpellée, c’est finalement Mandy Graillon, adjointe à la municipalité, qui a demandé à ce que le vote soit décalé afin que l’ensemble de la salle ait le temps de prendre connaissance des documents imprimés, puis ré-imprimés à la hâte… après que ceux de l’exercice précédent aient été distribués par erreur. 

Le sort de la LDH scellé le 9 décembre

S’il y avait autant de monde à cette assemblée générale, c’est aussi car l’élection de six postes au sein du conseil d’administration figurait à l’ordre du jour. Trois membres sortants se sont représentés et ont été réélus. Trois places étaient également disponibles, le conseil d’administration n’étant composé que de 18 personnes, contre 21 au maximum. Plusieurs personnes présentes ont dénoncé le refus de la candidature d'Alain Othnin-Girard pour la LDH, en raison du conflit qui oppose l’association à laquelle il appartient et la MDVA. Les nouveaux candidats élus sont : Charles Kachelmann (Arelate), Jean Krippeler (Amicale des anciens combattants et victimes de guerre) et Philippe Vial (Souvenir français). À l'annonce des résultats du vote, la déception se lisait sur les visages des membres des associations opposées à la gestion de Danielle Valette et du conseil d’administration actuel. 

L’inquiétude est d’autant plus grande que le nouveau conseil d’administration doit décider le 9 décembre prochain du sort de la LDH. Alors qu’une procédure judiciaire sur le fond* est également en cours entre les deux parties, une personne a interpellé Danielle Valette sur la possibilité d’une médiation afin de régler le conflit. Cette dernière s’est dite "très heureuse" de cette proposition, assurant avoir "immédiatement" reçu un référé en justice. "Nous avons attendu tout l’été avant d’avoir une réponse de votre part. Il n’y aurait jamais eu cette affaire judiciaire si vous aviez accepté de nous répondre et de nous rencontrer. Nous avons écrit une lettre ouverte, essayé de parler avec vous, cela a été impossible", a alors rétorqué Marguerite Pozzoli, présidente de la LDH, silencieuse jusque-là. "Une médiation, nous le souhaitons de tout notre cœur. Nous avons été désemparés, surpris et très malheureux car cette maison nous la vivions comme notre maison, nous y étions très bien. Nous ne sommes les ennemis de personne. Essayons de faire en sorte que la vie associative reste ce qu’elle est, un rouage essentiel de la vie démocratique.

La présidente de la MDVA justifie son silence estival en indiquant que la demande avait été déposée en juillet, et qu’il n’y avait pas de CA avant septembre. Après plusieurs minutes de débats avec des personnes présentes dans la salle, Danielle Valette n’a finalement pas fermé la porte à une médiation, mais à quelques conditions. "Il faut qu’on ait un signe positif des autres avocats, et dans ce cas là, pourquoi pas. Je prendrai quand même l’avis de mon avocat." Elle a également proposé à Marguerite Pozzoli une rencontre en tête à tête. Après plus de deux heures d'AG marquées par ce conflit, le fondateur de la MDVA a exhorté l'ensemble des membres présents à faire attention à ne "surtout pas abîmer l’outil."

Des associations dénoncent des censures

Plusieurs associations adhérentes signalent depuis plusieurs mois des refus de prêt de salle, ou d'impression de flyers par la MDVA. La Ligue des droits de l'Homme en partenariat avec ATTAC souhaitait ainsi réserver une salle pour organiser la projection du film "Béziers, l'envers du décor". Après un passage en conseil d'administration, la MDVA a refusé la demande le 9 septembre dernier au motif que le sujet était politique et donc contraire à son règlement intérieur. L'association Le 38'Art, qui gère le tiers-lieu L'Angerie, s'est également vu refuser plusieurs impressions pour ce même motif. 

De nombreuses associations dénoncent le nouveau règlement intérieur qui interdit toute activité à caractère commercial, cultuel, syndical et politique dans les locaux de la MDVA. L'acception du mot politique étant sujet à débats.

Droit de réponse de la MDVA : 

"Le règlement intérieur auquel se réfère le conseil d’administration pour la gestion d’Arles-Associations existe depuis la création, il a subi différentes modifications au cours des années, la dernière en date est celle du 10 janvier 2022 sous la présidente de monsieur Albert LAUGIER et concerne le fonctionnement d’utilisation de la galerie d’exposition. Il n’y a donc pas eu de nouveau règlement intérieur depuis cette date."

*Le référé sur la forme a été retoqué en octobre.

Louise Gal

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