La commune est dans la « plaine viticole », une petite région agricole occupant le sud-est du département du Gard. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture de fruits ou d'autres cultures permanentes. Ici, l’eau a son importance et les nappes phréatiques aussi. D’autant plus avec les terrains agricoles environnants.
André Brundu, maire d’Aubord et président de la CC de Petite Camargue, explique : « C’est une grande satisfaction car ce projet remonte… Il devient réalité 10 ans après les premières réflexions. Pour les communes de notre Petite Camargue et pour deux de Nîmes métropole. »
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 26, lors du recensement agricole de 1988 à 19 en 2010 et enfin à 17 en 2020, soit une baisse de 35 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 594 hectares en 1988 à 424 hectares en 2020. Parallèlement, la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 23 à 25 hectares.
« Cette aire de lavage est complète, elle s’adapte à toutes les exploitations. Nous avons dans la région avec ses deux zones de 60 m² dont une avec passerelle. Les six bassins qui récupèrent les produits chimiques ont une capacité de 37 m³ », poursuit le président de la CCPC avant de préciser que le terrain a été choisi afin que les nuisances soient minimales pour le voisinage. Un outil confortable pour préparer l’avenir. Un coût de 406 000 HT dont 76 000 de la CCPC et 51 000 de Nîmes métropole. « Avec cette aire, nous affirmons la volonté d’accompagner la transition écologique des agriculteurs et du territoire. »
La géographie agraire est dominée par la viticulture et l'arboriculture (abricot, pêche). Vers le milieu des années 1990, une agriculture de type maraîchère s'est établie sur territoire de la commune. Cette innovation agricole et maraîchère (salades, légumes) était surtout portée par les Meo/Hmong de la Vistrenque.
Jean-Luc Descloux, maire de Milhaud et vice-président de Nîmes métropole, est lui aussi heureux de cette nouveauté : « C’est un acte fort, nous refusons de subir et de polluer le patrimoine naturel. Ce bassin agricole est composé de nappes phréatiques dont nous avons besoin. La démarche locale est ambitieuse, le projet est conforme aux attentes et aux obligations. C’est aussi un outil de plus dans notre souveraineté locale ! »
Pour lui, la transition écologique ne doit pas être une punition car la bataille de l’eau sera une des batailles du XXIᵉ siècle. Avec 2 300 âmes dont de nombreuses agricoles, Aubord est un bourg rural qui avait besoin de ça. Le territoire d’Aubord est marqué par l'importance des territoires agricoles (89,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (92,5 %).
Cultures permanentes (72,3 %), zones agricoles hétérogènes (12,5 %), zones urbanisées (10,1 %), prairies (5 %). Conseillère régionale, Katy Guyot explique : « J’ai participé à la première réunion il y a une dizaine d’années. Ce projet nécessitait une concertation et, en plus de cela, il impliquait deux intercommunalités de tailles différentes. C’est un projet remarquable qui permet d’agir de manière positive sur l’environnement ! Les agriculteurs font les choses bien, ils font de nombreux efforts et peut-être que nous verrons bientôt une autre station entre Le Cailar et Aimargues. »
Le président de l’association d’usagers qui va utiliser cette station, Stéphane Rouvin, conclut en remarquant que cette aire n’est que la troisième du Gard. « On a visité celles de Bellegarde mais aussi une autre à Châteauneuf ! Notre aire a été mise en service cet été et les viticulteurs l’ont adorée ! »
