« On est en pack » : après la division qui a conduit à cette élection deux ans plus tôt que prévu, Claire Lapeyronie joue la carte de l’unité pour sa nouvelle liste en reprenant une expression rugbystique chère à la présidente de la Région Carole Delga. « Une équipe renouvelée, soudée, très solide, animée par un seul objectif, servir les Spiripontains », affirme-t-elle en préambule. En tout, la moitié de la liste, 16 sur 33, sont de nouveaux candidats. « Tous prêts à servir », rajoute la maire sortante, avant de préciser que « nous habitons dans tous les quartiers de la ville pour être en proximité, nous représentons toutes les générations, de 22 à 81 ans, notre diversité est notre force. »

Des nouveaux donc, comme Loïc Boiron, 22 ans, benjamin de la liste, en service civique au pôle solidarité de la mairie, qui se présente comme « un passionné de politique » désireux « d’aider les gens. » Comme Cassandre D’Espalungue D’Arros, 32 ans, deux jeunes enfants, « spiripontaine depuis peu, mais très fière d’avoir fait de Pont (son) point d’ancrage. » D’autres sont plus expérimentés, comme Claude François (« celui qui est vivant », plaisante Claire Lapeyronie), 63 ans, en fond de liste en 2020 et élu depuis l’automne dernier suite aux démissions au sein du conseil, qui joue à fond la carte de l’expérience de l’équipe sortante. « Gérer une ville c’est complexe, ça demande de l’engagement, de la technicité, ça ne s’improvise pas », affirme-t-il.

D’autres sont là depuis bien plus longtemps, comme Ghislaine de Verduzan, élue depuis 2014 avec l’ancien maire Roger Castillon, qui se réjouit de « retrouver une équipe sereine et soudée », ou Thomas Poyet, adjoint aux Sports de 2020 à 2023, qui revient après être parti « car j’en avais ras-le-bol d’entendre dire que c’était toujours la faute des autres, du DGS, des agents ou des autres élus, aujourd’hui nous avons une équipe saine. » Les huit démissionnaires de la majorité sortante apprécieront.

Enfin, on retrouve aussi une figure de la vie politique et associative spiripontaine, Michel Mermet, 81 ans, président de nombreuses associations, dernièrement du Comité de jumelage, ancien adjoint délégué à l’Économie d’un certain… Gilbert Baumet qu’il a « lâché en 2008 avant de constater avec beaucoup de plaisir les changements avec les élections de Roger Castillon puis Claire Lapeyronie », dit-il. Pierrette Picard, déjà élue en 2020, avait elle aussi été élue du temps de Gilbert Baumet, pendant un an.

Cité plus haut, Roger Castillon a lui aussi décidé de relever le gant, en tant que mandataire financier. S’il a replongé, c’est « pour deux raisons très simples », pose-t-il : « la gestion exemplaire » de Claire Lapeyronie, le fait qu’elle a « mené au bout » des projets engagés sous sa mandature, comme l’Hôtel-Dieu, la gendarmerie ou les escaliers Saint-Pierre, et « pour une raison plus politique, en face il y a un groupe sentimentalo-passéiste, qui regroupe des personnes incapables de gérer une ville, et le RN, le danger le plus important qui doit être absolument combattu. » Pour l’ancien maire, « le RN se fiche de Pont comme de sa première paire de chaussures, ils ne sont là que pour prendre la place. Ce n’est pas ce qu’on cherche, on cherche une équipe pour s’occuper de Pont-Saint-Esprit. »

« Notre rôle est d’agir, de nous battre tous les jours », affirme pour sa part Claire Lapeyronie, avant de dénoncer « le populisme de certains, leur vision passéiste, leurs baguettes magiques. » Il lui reste moins d’un mois pour convaincre, au cours d’une campagne éclair dont la prochaine étape sera la présentation du programme, déjà largement dévoilé lors du vote du budget primitif jeudi soir.