Une démarche alternant ateliers et questionnaires qui aura mobilisé élus, services et surtout population : 568 personnes se sont inscrites dont 258 dans les ateliers, et jusqu’à 751 réponses aux questionnaires ont été reçues. « Il n’y avait pas de tabou, ni de censure », souligne Xavier Belleville, « avec l’idée que tout le monde participe sur tous les sujets », abonde la maire Pascale Bories. Les élus, les services et la population ont donc co-construit des propositions, et à l’arrivée, la mairie a retenu toutes les propositions ayant réuni plus de 40 % des suffrages de la population, ainsi que les quatre premières de chaque axe, pour arriver à 24 propositions en tout.

Il en ressort que la principale attente des Villeneuvois est la réalisation de la tranche 3 de la fameuse Liaison est-ouest (LEO) d’Avignon, comprenant la construction d’un troisième pont sur le Rhône qui permettrait de fluidifier la circulation, avec 63 % des suffrages. Le signe, pour Xavier Belleville, que la population active s’est mobilisée dans la démarche. Le signe aussi que la population attend de la mairie une action sur des dossiers « sur lesquels on a parfois la main, parfois pas », glisse le premier adjoint.

Alors sur la LEO, projet piloté par l’État, l’idée est plus que la mairie soutienne la réalisation du projet, véritable arlésienne. Après cette question de mobilité vient la santé, avec la création d’une maison de santé pluridisciplinaire sur les Hauts de Villeneuve ou à la ZAC de la Combe (56 % des suffrages), puis la facilitation de l’installation de médecins sur la commune (55 %). En revanche, aucune proposition concernant la sécurité ne passe la barre des 40 %, même si la mairie a tout de même retenu deux actions, à commencer par le développement de la vidéosurveillance.

Dans le tas, il y a aussi des propositions que la mairie n’aurait pas envisagées, comme la création d’un marché de fin de journée : « On l’avait déjà fait, mais il n’y avait pas assez de clients, rappelle Xavier Belleville. Donc nous ne l’aurions pas refait, mais la population le demande. » Dans les propositions, on relève aussi la création d'un espace de co-working, « qu’on n’avait pas imaginé », reconnaît le premier adjoint. La preuve qu’il s’agit donc d’une « réflexion plus ouverte qu’un programme municipal », estime la maire, qui revendique d’avoir repris « la parole du citoyen, pleinement », quand bien même une des propositions avait créé une polémique avec Avignon. « Nous avons souhaité cette indépendance », reprend Pascale Bories, qui a choisi de se faire accompagner par un cabinet spécialisé pour cette démarche.

Une démarche qui aura coûté environ 60 000 euros à la commune, même si, « en réalité, ça va nous coûter plusieurs millions d’euros », sourit Xavier Belleville en évoquant les propositions que la mairie réalisera à plus ou moins long-terme.