BELLEGARDE Au Dessert du Roy : 30 ans de passion et de partage

Sylvain et Nathalie Dinger, dans leur patisserie Au Dessert du Roy à Bellegarde.
- Louise GalSylvain et Nathalie Dinger, propriétaires de la patisserie Au Dessert du Roy à Bellegarde, ont posé leurs valises il y a trente ans à Bellegarde.
"Les soirées comme ça c'est exceptionnel, et alors le dessert...Maurice m'a dit qu'il ne venait rien que pour les gâteaux", s'amuse une cliente de la patisserie Au Dessert du Roy à Bellegarde. Deux semaines après, la fête organisée jeudi 15 mai par Sylvain et Nathalie Dinger pour les 30 ans de leur pâtisserie est encore sur toutes les lèvres. Près de 300 personnes étaient présentes. "On avait invité tous ceux qui nous ont soutenus, tous mes fournisseurs, les banquiers, les notaires, les médecins, les clients et tous les commerçants. Pendant un mois on avait mis des petites invitations que les gens pouvaient remplir pour nous dire qui venait. On a fait venir un traiteur, un groupe, on avait barré les rues", raconte Sylvain Dinger. "Cela fait 30 ans qu'on partage quelque chose avec la ville de Bellegarde. Dans 10 ans, est-ce qu'on sera encore là ? On sera peut-être plus prêts de la retraite que d'être actifs. Donc on a voulu rendre un peu aux gens ce qu'ils nous ont donné", explique-t-il.
Une deuxième boutique en 2017
Le patissier et sa femme rembobinent l'histoire. "On est arrivés avec un petit de 9 mois, notre aîné. On est des natifs de la Drôme et on voulait descendre, on ne voulait pas remonter pour plusieurs raisons, surtout le climat. Donc on a visité plusieurs lieux, à Alloch, à Calvisson, etc. Et puis on nous a appelés en urgence parce que le monsieur qui tenait la patisserie où nous sommes venait de décéder", raconte-t-il. C'est ainsi que l'aventure a débuté pour le couple qui avait alors 24 et 25 ans. L'entreprise compte désormais 8 employés et deux boutiques, puisqu'une deuxième a ouvert à Beaucaire en 2017. "Quand on est arrivés, il y avait 4500 habitants à Bellegarde, et maintenant on est plus de 8000. Il y avait souvent trop de queue, les gens attendaient trop longtemps. C'est pour ça qu'on s'est délocalisés. Monsieur Sanchez - l'ancien maire de Beaucaire-était venu nous voir déjà deux fois, je disais non, et la troisième fois on y est allés", relate Sylvain Dinger. "Et puis tu en avais envie aussi", glisse sa femme amusée.
"On fait partie de la famille des clients, indirectement on est avec eux sur les tables"
En trente ans, des liens se sont tissés avec les habitants de Bellegarde devenus de fidèles clients. "Des fois, on regarde les gens et on se dit oh il a vieilli lui !", rigole le couple. "On fait partie de la famille des clients, on a fait leurs anniversaires, leurs mariages, leurs baptêmes, etc, et indirectement on est avec eux sur les tables. On les accompagne de génération en génération, on a vu les petits grandir et avoir cette culture patisserie, c'est chouette, on a aiguisé leurs palets", se réjouit Nathalie Dinger, qui s'occupe de la partie commerce. Mais le duo ne s'est jamais reposé sur ses acquis et a su se renouveller au fur et à mesure des saisons. "Des fois des clients nous demandent des pièces qu'on a déjà faites. Mais on ne réalise jamais de copier coller, chaque pièce est unique, à l'image du client. Il y aura toujours un petit détail qui changera. C'est important pour les clients et pour nos patissiers aussi de ne pas faire toujours la même chose", estime Nathalie Dinger.
Et la recette semble fonctionner à en croire les entrées continues dans la boutique et le téléphone qui ne cesse de sonner. Le couple, qui s'est vu remettre la médaille de la ville de Bellegarde, tient à souligner l'importance de leurs employés dans leur réussite. "Nous avons la chance d'avoir de très bons salariés qui nous ont suivis. Sans eux, on ne pourrait pas être là", affirme-t-il. "On avait Nîmes aussi qui nous faisait du pied, et Saint-Gilles. Maintenant, on est plus prêts de la fin que du début, mais il y aurait de quoi faire encore, si on était plus jeunes", confie le patissier avant de retourner dans son atelier.