Franck Justamond surnommé Gus est tout autant connu pour la qualité de ses prestations que pour son franc-parler. Le traiteur ne mâche pas ses mots, comme dirait l'autre. Ça plaît ou pas, "en tout cas je ne mens pas." Alors raviver le souvenir de l'incendie du 30 mai 2021, c'est faire remonter à la surface une certaine colère et un profond sentiment d’incompréhension. On rembobine.

Il y a quatre ans donc, le jour de la fête des Mères, Gus après avoir honoré la commande d'un client, rejoint sa compagne dans le salon de la maison attenante à son atelier. Un moment de détente devant la télévision perturbé au bout de quelques minutes. "Ça a disjoncté, rapportait-il en juin 2021. J'ai d'abord cru à un problème électrique, sans plus." Après avoir contrôlé le compteur, le quinquagénaire se dirige vers son atelier. "J'ai d'abord senti une odeur de fumée. Puis en ouvrant la porte, ça a fait un appel d'air et une épaisse fumée noire s'est engouffrée dans la maison." S'ensuit l'intervention des sapeurs-pompiers. D'après les premières constatations, l'incendie aurait été provoqué par une défaillance électrique.

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La suite ? "Ça a été un calvaire", souffle Franck. Le couple, qui a connu des déboires avec les experts, a dû être hébergé chez des amis. "Des proches mais aussi des professionnels restaurateurs et traiteurs, ont fait preuve de solidarité", se souvient le Beaucairois. Une aide précieuse, au moment où tout son matériel venait d'être détruit et qu’il fallait jongler avec les démarches administratives. Pendant pratiquement un an, le traiteur a vécu sur sa trésorerie. "Je n'ai fait qu'un mariage au mois d'août (2021) parce que c'était principalement de la rôtisserie. Mais malgré les remboursements de l'assurance, j'ai perdu 50 000 € dans cette affaire." Mais l'homme a su rebondir, une fois l'atelier reconstruit, le carnet de réservations s'est de nouveau rempli. Un seul regret : "Que la mairie de Beaucaire ne me fasse pas travailler, leurs appels d'offres ne sont pas raisonnables." Franck avait également en projet d'installer des casiers réfrigérés libre-service à proximité de la maison médicale de Beaucaire, "mes courriers adressés à la municipalité sont restés sans réponse".

Franck Justamond enchaîne les mésaventures. Au mois d'octobre 2024, le traiteur beaucairois s'est fait pirater son compte bancaire professionnel. "On m'a volé 96 000 €. Je n'ai pas été la seule victime, les responsables ont été arrêtés", résume-t-il. La procédure judiciaire se poursuit en Dordogne. Malgré cela, "je continue à travailler, je ne me plains pas, j'ai un réseau de clients fidèles", lâche-t-il, s'interrogeant toutefois sur la poursuite de son activité "une fois les crédits remboursés".