Publié il y a 1 an - Mise à jour le 12.07.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 1204 fois

FAIT DU SOIR Le canal du Rhône à Sète prêt à sortir de l'ombre du canal du midi

Le port de Gallician se trouve au départ de la ViaRhôna menant jusqu'à AIgues-Mortes.

- Stéphanie Marin

Comment accroître l'attractivité du canal du Rhône à Sète tout en préservant ses espaces naturels et sa biodiversité ? L'étude lancée le 27 juin dernier devra permettre de répondre à cette question. Le premier diagnostic est attendu pour le mois de septembre 2023. 

Longtemps considéré comme un marché de niche, le tourisme fluvial est aujourd'hui l’une des filières à potentiel du tourisme français. Le canal du Midi, long de 241 km, est déjà depuis quelques années l'un des plus fréquentés de France. L'ouvrage daté du XVIIe siècle et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996, enregistre environ 10 000 passages de bateaux par an, ce qui représente environ 30 % du trafic fluvial français. Hors de l'eau, près de 800 000 personnes foulent ou roule chaque année le long de ses berges. Si des projets d'aménagement, notamment de services, sont en cours, la renommée nationale et même internationale n'est plus à prouver sur ce fameux canal du Midi, géré par Voies navigables de France. La société a également en charge la gestion du canal du Rhône à Sète.

VNF entre partenariat avec l'État, la Région Occitanie et les départements du Gard et de l'Hérault, a lancé une étude dans le but de dynamiser l'attractivité touristique du canal Rhône à Sète. • Stéphanie Marin

Ce canal qui relie l'étang de Thau à hauteur de Sète à Beaucaire, et le Rhône sur un peu plus de 100 km branches secondaires comprises, ne connaît pas le même engouement. Plus de 4 000 passages de bâteaux de tourisme sont comptabilisés au pont levant de Frontignan chaque année. La marge de progression reste donc possible. Pour trouver le juste équilibre entre attractivité touristique et préservation de l'environnement, la société VNF accompagnée de ses partenaires dont l'État, la région Occitanie, les départements du Gard et de l'Héraut ont lancé une étude le 27 juin dernier. 

Faire du canal du Rhône à Sète une destination éco-touristique fluviale et fluvestre

Une étude qui fait suite à la grande concertation organisée en octobre 2020, menée par le préfet François Lalanne sous l'égide de la préfecture d'Occitanie. L'avenir du canal du Rhône à Sète était alors questionné. « Nous nous rendons compte d’une baisse du trafic fluvial alors que Voies navigables de France a à sa charge des coûts de fonctionnement en forte hausse », expliquait François Lalanne. En effet, « il y a 100 000 tonnes de sédiments à évacuer pour assurer un tirant d’eau à trois mètres, et des berges qui s’érodent au fur et à mesure que nous essayons de les entretenir », poursuivait le préfet François Lalanne, depuis nommé à la préfecture en Martinique. À titre d'exemple, en 2022, VNF a financé entre autres, la réparation de 100 m linéaire des berges pour un montant de 50 000 €. 

Loca-Camargue loue entre autres des vélos et trotinettes électriques. • Stéphanie Marin

In fine, cette conférence avait abouti à un consensus territorial sur la vocation touristique de l'ouvrage dans l'objectif d'en faire une destination éco-touristique fluviale et fluvestre aussi renommée que le canal du Midi. "Nous ne partons pas de zéro", indique Jean Pernel, responsable du pôle domaine et tourisme. Citons en exemple la mise en service des deux tranches de la ViaRhôna entre Beaucaire-Bellegarde et Beaucaire-Fourques, soit un peu plus de 26 km de voie verte. Suivra la dernière partie reliant Bellegarde à Saint-Gilles sur 15,4 km. La suite vous la connaissez peut-être : il s'agit du tronçon reliant Saint-Gilles, depuis le port de Gallician jusqu'à Aigues-Mortes.

Quatre "lodges boat" (Rêves d'Ô en Camargue) sont amarrés au port de Gallician offrant aux curieux l'opportunité d'un séjour insolite. • Stéphanie Marin

Plusieurs activités de loisirs ont également été déployées le long des berges, telle que la location de vélos ou encore de trotinettes électriques par Loca-Camargues par exemple, mais aussi sur l'eau avec la location de bateaux aux ports de Bellegarde et de Gallician. Dans ce dernier port cité, quatre "lodges boat" (Rêves d'Ô en Camargue) y sont amarrés offrant aux curieux l'opportunité d'un séjour insolite. "Il y a autour de ce canal un potentiel à développer, à structurer toujours en tenant compte des espaces naturels sensibles, insiste Jean Pernel. Mais cela doit se faire en concertation et en partenariat avec les collectivités pour qu'il y ait une offre de services cohérente entre les territoires." Et cela en actionnant un levier financier important : le Plan Littoral 21.

Carole Colenson, responsable du service tourisme de la communauté de communes Petite Camargue. • Stéphanie Marin

Ainsi six ateliers participatifs seront menés d'ici septembre 2024 afin d'élaborer un diagnostic touristique. Ce dernier devrait être présenté à la rentrée 2023. Puis il s'agira entre autres de définir les axes stratégiques de développement. "Il faut que tous les acteurs des territoire travaillent ensemble, martèle Carole Colenson, responsable du service tourisme à la Communauté de communes de Petite Camargue, pour faire rayonner la destination Camargue." Au cours de cette étude (*) un panel représentatif de 500 habitants locaux, 500 touristes français, 300 autres étrangers, sera sondé sur les réseaux sociaux pour mesurer la notoriété du canal, évaluer son image et identifier les leviers potentiels pour mieux le valoriser. 

*Financée par VNF avec le soutien de l'État, de la région Occitanie, des déparatements du Gard et de l'Hérault.

Stéphanie Marin

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