Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 23.08.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 542 fois

FAIT DU SOIR Risque incendie élevé : en immersion avec ces policiers municipaux qui veillent sur les massifs boisés

Depuis la mi-juillet, les policiers municipaux d'Aramon surveillent les massifs forestiers pour prévenir et lutter contre les incendies.

- Stéphanie Marin

Depuis la mi-juillet, les massifs forestiers de la commune d'Aramon sont placés sous haute surveillance. Une mission confiée aux agents de la police municipale, lesquels patrouillent quotidiennement aux plages horaires les plus accidentogènes et donc tout logiquement les plus chaudes.

À Aramon, les massifs forestiers s'étendent sur 8 kilomètres carrés, soit près d'un tiers de la superficie de la commune. Traversés par quatre sentiers balisés (le Levadon, les Capitelles, les Garrigues et les Castillones), ils offrent aux amateurs de balades en pleine nature à pied ou à vélo, des points de vue remarquables, jusqu'au Mont Ventoux même. Mais depuis le 15 juin et ce jusqu'au 15 septembre, leur accès est réglementé par arrêté préfectoral. C'est-à-dire qu'en fonction du niveau du risque incendie réévalué chaque jour, la circulation et la présence humaine dans les massifs forestiers peuvent être interdits. 

Depuis lundi, la préfecture du Gard a placé les secteurs Garrigues et Gard Rhodanien en vigilance rouge. L'accès aux massifs forestiers, landes, maquis et garrigues est donc interdit. • Stéphanie Marin

Et c'est le cas actuellement puisque les massifs forestiers d'Aramon, comme d'autres secteurs boisés des zones Garrigues et Gard Rhodanien, sont placés depuis hier en rouge, soit le niveau d'alerte maximal en termes de risque incendie. Il est 14h, ce mardi 22 août, les policiers municipaux de la commune démarrent leur patrouille. "On pourrait la faire à la fraîche à 8h30, mais cela n'aurait pas d'interêt, le but est d'intervenir lors des heures les plus accidentogènes", indique Érick Eugène, chef de la police municipale d'Aramon. Dans la voiture, le thermomètre affiche 42°C, il grimpera jusqu'à 44°C. 

Érick Eugène, chef de la police municipale d'Aramon lors de la patrouille dans les massifs boisés ce mardi. • Stéphanie Marin

Depuis la mi-juillet, les policiers municipaux d'Aramon surveillent les montagnettes et cela afin de réduire les risques d'incendie. "En deux ans, quatre départs de feu ont été détectés grâce à eux", souligne Olivier Leperchois, conseiller municipal en charge de la Sécurité. Des incendies qui ont ainsi pu être rapidement maîtrisés, dont un le long du chemin de fer, à proximité du site Sanofi, classé Seveso seuil haut.

La voiture s'enfonce dans la forêt de pins, de chênes kermès, de cades etc, le sol est sec, la plus petite étincelle encouragée par un coup de vent suffirait à enflammer cette masse de végétation. Jusque-là, le dernier incendie important - il était d'origine volontaire - remonte à 2017 avec trois à quatre hectares brûlés dans le secteur des Cross. 

Le dernier gros incendie de forêt à Aramon a eu lieu en 2017 dans le secteur des Cross. Les séquelles sont encore visibles. • Stéphanie Marin

Les minutes défilent, les kilomètres aussi. Les policiers empruntent avec précaution quelques pistes de défense des forêts contre l'incendie (DFCI), et s'assurent que chaque barrière est bien fermée. Personne à l'horizon, avec cette chaleur, on ne peut s'empêcher de penser que l'inconscience a ses limites. Elle n'aurait pas été sans risque, d'un point de vue physique, environnemental et financier. Car s'affranchir des règles dans ce cas est passible d'une amende de 135 euros, majorée si plusieurs infractions sont constatées. Circuler dans les massifs par exemple, à pied, à vélo ou à bord d'un véhicule motorisé malgré l'interdiction, et s'accorder une petite pause cigarette. 

Des restes de cendres d'un barbecue ont déjà été retrouvés dans l'une des capitelles d'Aramon. À ce sujet, Pascale Prat, maire d'Aramon a pris un arrêté municipal pour interdire les barbecues sur les secteurs de la Lône et de la Vernède, pour là encore prévenir les risques d'incendie. • Stéphanie Marin

Érick Eugène, ancien basketteur de haut niveau, lance franc : "S'il le faut, nous faisons de la répression. Mais notre action est avant tout pédagogique, préventive. En fonction de l'infraction et du comportement du contrevenant, nous adaptons notre réponse." Toutefois, si la personne en infraction échappe à l'amende, elle fera l'objet d'une main courante. Et l'argument "je ne savais pas", semble risqué à avancer, compte tenu des nombreux exemplaires de l'arrêté préfectoral affichés sur chaque barrière des DFCI. 

De multiples exemplaires de l'arrêté préfectoral sont affichés sur toutes les barrières des pistes DFCI. • Stéphanie Marin

La prévention du risque incendie - comme pour les risques inondations et technologiques - est un axe primordial pour la municipalité, par ailleurs actuellement en pleine révision de son Plan communal de sauvegarde.

Des actions ont été menées en ce sens en collaboration avec plusieurs partenaires. Dont l'office nationale des forêts, pour la diffusion d'informations auprès de la population et la mise en oeuvre de l'obligation légale de débroussaillement, la mesure préventive la plus efficace pour limiter les dommages aux habitations et à ceux qui y vivent, en matière de risque feux de forêts.

La cabane des chasseurs reste inoccupée jusqu'à mi-septembre. • Stéphanie Marin

Mais aussi avec les chasseurs, "qui entretiennent les sentiers, les pistes DFCI, donnent à boire aux animaux", précise Olivier Leperchois. Et le même d'ajouter : "Nous travaillons également avec un berger de Boulbon dont les 80 moutons débroussaillent le secteur de la Lône et des massifs." Et d'ici l'année prochaine, une association locale devrait prêter main forte aux policiers municipaux lors des patrouilles. Celle de ce mardi s'est achevée sans fait notable, les agents reprenant ensuite le cours des activités courantes. 

Stéphanie Marin

Beaucaire

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