Cet été, tous les mercredis, Objectif Gard vous fait découvrir les plus belles mairies du département. Ce nouvel épisode nous emmène à Vauvert.

Construite sur un cimetière

L’édifice est planté en plein centre-ville, entre les halles et la pharmacie de la Condamine. Construction caractéristique du dix-neuvième siècle, la mairie de Vauvert a été réalisée par l'architecte Bedos et l'entrepreneur Bastide sur un… cimetière ! Le premier conseil municipal s’est réuni juste après la pose de la dernière pierre, ce n’est pas une blague, le 1er avril de l’an de Dieu 1859.

"Que de richesses, que de sculpture, que d’élégance. On a peine à comprendre qu’un monument semblable ait été construit pour une ville de cinq mille habitants, qui n’est qu’un simple chef-lieu de canton", peut-on découvrir dans le livre Les annales historiques et religieuses de Vauvert écrit en 1863 par Sausse-Villiers, ancien employé des domaines. "Un vaste péristyle d’un style élégant conduit à la salle des audiences de la Justice de paix et au cabinet de police", ajoute le membre correspondant des Arcades de Rome.

Tapisseries d'époque

Au premier étage, le bureau du maire abrite une mezzanine. "À l’étage il y avait la salle des mariages mais aujourd’hui on ne le fait plus car on n’est pas certains que le plancher supporterait le poids de la foule", lance le maire Jean Denat. La salle de Justice et de paix de l’époque est aujourd’hui la grande salle des conférences Émile-Gourdon, où trônent les fameuses tapisseries d’Aubusson datant des années soixante, qui racontent l’histoire de Vauvert.

On peut admirer les taureaux sur la place du jeu de ballon, qui existe encore. Et puis Robert Bourdon, mais surtout Émile Guigou, le maire emblématique de la ville.

Émile Guigou, figure emblématique

Chef de la zone de Nîmes-Sud pour Combat, il organise notamment l'aide aux maquis cévenols et le sabotage de voies ferrées. Jeté dans les geôles de l'hôtel Silhol à Nîmes, et frappé au visage lors d'un interrogatoire musclé par des agents de la milice française, il sera relâché le 21 août 1944. Il rentre à Vauvert le lendemain puis s’empare de la mairie quelques jours plus tard avec Georges Griffe, Robert Gourdon, et un groupe de résistants.

Il devient président du Comité local de Libération après avoir proclamé la restauration de la République et de la démocratie sur le perron de la mairie vauverdoise, plus de 70 ans après son grand-père.

Héritage de "gauche"

Une quarantaine d'années plus tard, un jeune professeur franchissait les portes de la mairie en tant qu'élu. Aujourd’hui c’est Jean Denat, dont le père était gendarme à Vauvert, qui assume la responsabilité de la ville depuis 2014.

"Je suis sorti premier de l’école Normale, alors j’ai choisi mon affectation. J’ai choisi d’être professeur à Vauvert. Ensuite on est venu me chercher pour gérer les jeunes du club de football, le FCV", explique l’édile. Puis de fil en aiguille, animé par le souci de l’intérêt général et marqué par la victoire de François Mitterand en 1981, Jean Denat troque son costume de professeur pour celui de maire élu sous étiquette socialiste. La commune s'étend sur 109,9 km² et compte 11 492 habitants. Entourée par Beauvoisin, Le Cailar et Vestric-et-Candiac, Vauvert est située à 17 km au sud-ouest de Nîmes la plus grande ville aux alentours.

Pour toutes vos démarches administratives, vous pouvez vous rendre à l'hôtel de ville situé place de la Libération et du 8 Mai 1945, du lundi au jeudi de 8h30 à 12h et de 14h à 18h. Et le vendredi de 8h30 à 12h et de 14h à 17h. Ou téléphoner au 04 66 73 10 73.