Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 27.09.2023 - Yannick Pons - 2 min  - vu 548 fois

VAUVERT Latifa Ibn Ziaten parle aux enfants

À la fin de la conférence, Jean Denat a offert un bouquet de fleurs à Latifa

- Yannick Pons

Le maire de Vauvert Jean Denat, particulièrement ému, a présenté jeudi 20 septembre à la salle Bizet puis au collège de La Vallée Verte le lendemain, Latifa Ibn Ziaten, invitée par Le collectif du « Printemps ».

Maman d’Imad, la première victime du terroriste Mohammed Merah en 2012, elle parcourt la France des foyers, des écoles ou des prisons.

Rencontre de deux femmes qui se battent pour la laïcité

Dans la salle Bizet, pendant la projection du film Latifa, une femme dans la république de Jarmila Buzkova, elle a rencontré Chloé Demeulenaere, la sous-préfète du Gard qui s’engage chaque jour dans la défense de la laïcité. « Quand je leur demande leur nationalité, ils répondent : musulman. Ils confondent religion et identité », martèle Latifa. Celle qui a quitté le Maroc pour rejoindre son mari alors qu’elle ne savait ni lire ni parler le Français, a reçu la Légion d’honneur en 2016. Touchée dans ses entrailles, elle continue à parler d’amour et de respect. « Ta religion c’est l’amour, et c’est dans le cœur. L’exhiber ne fera pas de toi un meilleur disciple », répond-elle à un adolescent qui s’indigne contre l’interdiction de certains vêtements dans les écoles.

Volonté inébranlable

Latifa a perdu sa mère alors qu’elle n’avait que 9 ans, et puis son fils il y a 11 ans… Ces épreuves ont laissé un vide que la mère de famille essaie de combler avec de l’amour. Elle a même rencontré le pape en mars 2022. Son combat pour la laïcité se caractérise par ses interventions dans les écoles, les foyers et les prisons. La maman d’Imad ouvre la parole et écoute. Elle intervient toujours debout car son fils a refusé l'injonction de son assassin. Il n’a pas voulu s’agenouiller pour mourir. Elle demande aux jeunes de respecter leur maman et les professeurs. Elle répond à leurs interrogations et ponctue chaque intervention par un « merci ». Latifa lance un appel à l’ouverture.

La clé c’est les autres

C’est finalement le choix de cette grande dame de crier partout depuis des années, qu’il faut vivre ensemble et s’enrichir de nos différences. Un discours qui rejoint celui de Jean Denat à Vauvert. Un jour alors que sa voisine lui a fait goûter un pot-au-feu, elle lui a dit « Tu sais Latifa, le pot-au-feu c’est comme le couscous mais sans la semoule ». Elle raconte qu’elle est arrivée en France à 17 ans et qu’elle tapait aux portes de ses voisins afin de les connaître. « Nous sommes semblables, c’est très important de créer le dialogue et d’aller vers l’autre. On peut vivre ensemble on n’est pas différents », martèle-t-elle. « N’attendez pas tout de l’État sinon vous serez déçus. C’est à vous de vous ouvrir, et de travailler pour y arriver. Et de travailler, même plus que les autres car pour nous c’est encore plus dur de réussir », conclut-elle. Et son fils Imad, comme ses autres enfants, avait réussi, il était sous-officier parachutiste dans l’armée française, un enfant de la République. Il est mort comme il a vécu, debout.

Yannick Pons

Camargue

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