Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 19.07.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 1030 fois

FAIT DU JOUR Pas de fuite en avant pour l'UFC-Que Choisir

(Photo Anthony Maurin).

L’Union fédérale des consommateurs (UFC) Que Choisir Nîmes lance la campagne nationale de la structure « La fuite en avant » traitant de l’épineux sujet de l’eau.

L'UFC à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Pensez-vous payer le juste prix pour ouvrir le robinet et avoir l’eau courante, potable et à disposition ? En France, la moyenne doit être d’un peu plus de 4 euros par mètre cube. À Nîmes, il est à moins de 3,80 euros. Le tarif avait baissé en 2019 sous la fin de l’ancienne présidence de Nîmes métropole, mais a bien augmenté depuis qu’il n’a pas été réélu. « En réalité nous payons maintenant le même prix qu’avant », explique Bernard Désandré de l’UFC-Que choisir. On parle beaucoup de tout ça. Il existe un prix pour l’eau mais plusieurs tarifications. L’objectif de la collectivité comme du distributeur est de gagner de l’argent.

(Photo Anthony Maurin).

Le rendement d'un réseau d’eau équivaut à son pourcentage d'eau vendue, facturée et payée. « Pour moi, l’eau perdue ou les fuites sont égales à la quantité d'eau non vendue ou non comptabilisée. Sur le Gard, en moyenne, les pertes sont de 26,10 % (donc avec un rendement de 73,9 %, NDLR) et quand l'eau de Nîmes métropole avait un rendement de 70,52 % en 2020, il semble s'être amélioré en 2021 avec 73,06 % », note Bernard Désandré de l’UFC Nîmes.

L’UFC a quelques solutions. Tout d’abord, elle demande une augmentation des ressources et des aides des agences de bassin par une augmentation de la participation des acteurs professionnels agriculteur et industriel au budget des agences. Des aides ciblées des agences de bassin pour les collectivités prioritaires qui font face à des fuites importantes ou à des ressources en baisse pourraient elles aussi contribuer à un petit mieux.

La sècheresse (Photo Anthony Maurin).

Des conditions d'accès aux aides des agences de bassin pour des communes qui font l'effort de mieux connaître leur réseau et donc de mieux définir des travaux de renforcement ciblés, ainsi que la création de service technique et/ou d'ingénierie dans tous les départements pour l'appui aux petites collectivités permettraient aussi de contourner bon nombre de problématiques. Enfin, les objectifs plus ambitieux sur un niveau de perte acceptable, et des actions de sensibilisation sur les « fuites en avant » sont attendues.

N'hésitez à voous renseigner auprès de l'UFC Que Choisir (Photo Anthony Maurin).

Et à en croire l’UFC, il faut accélérer. « D'ici 2046-2065 de fortes diminutions des niveaux des nappes phréatiques et des débits des cours d'eau sont prévus. La recharge des nappes phréatiques devrait baisser en moyenne de 10 % à 25 %. Les débits estivaux des fleuves pourraient être réduits de 30 % à 60 %. Le débit du Rhône serait divisé par deux. Très concrètement, cette raréfaction des ressources en eau constitue une menace future pour la pérennité de l'approvisionnement en eau des consommateurs dans les zones à risque », poursuit Bernard Désandré.

(Photo Anthony Maurin).

Cette donnée est française mais elle peut sans doute être localisée. Seulement 0,67 % des réseaux est renouvelé chaque année. « En 2019, lors des Assises de l'eau, l'objectif fixé était de renouveler 1 % du réseau national par an, mais en réalité 0,67 % seulement est renouvelé chaque année en moyenne. À ce rythme, il faudrait 150 ans pour remplacer la totalité du réseau, alors que la durée de vie d'une canalisation est comprise entre 50 ans et 80 ans selon le type de matériau utilisé ! »

Des solutions existent et le Gard fait partie des départements qui travaillent sur la question et qui aident les plus petites communes dans le montage des dossiers d'aides à l'investissement et dans la maîtrise d'ouvrage.

(Photo Anthony Maurin).

Estimés en 2019 entre 2,5 et 3 milliards par an pour atteindre l’objectif de renouvellement de ce fameux 1 %, les investissements supplémentaires donnés par l'État au « compte-goutte. Les aides de 180 millions d'euros du Plan Eau ne représentent que 6 % à 7 % des budgets supplémentaires requis chaque année, par le biais d'une augmentation des redevances aux agences. De plus, les consommateurs qui consomment le moins paient le plus. En effet, la contribution de l'agriculture à la redevance prélèvement est comprise entre 2 % et 15 %, alors qu'elle représente 48 % des consommations nettes en eau, 80 % en été, ce qui représente un manque de financement considérable pour les agences. »

(Photo Anthony Maurin).

Et Bernard Désandré de continuer : « Toute cette eau non comptabilisée, c’est du gaspillage même si dans les villes la situation est moins tendue qu’à la campagne. Il faut connaître les réseaux, les entretenir, avoir une certaine expertise et tenter de prévenir les problèmes. Un quart de l’eau du Gard est traitée, distribuée mais pas payée. Le taux de fuite recommandé, depuis 2012, doit être de 15 % mais pour atteindre cet objectif il faudrait mettre plus d’argent. »

(Photo Anthony Maurin).

L’UFC, au moins sur Nîmes, a réfléchi et propose quelques actions qui « ne coûteraient pas cher et qui auraient du sens. » Pour améliorer le cadre de vie, il faudrait ainsi installer des fontaines d’eau rafraîchissante disponibles H24. Et l’UFC de se projeter dans l’avenir. « On peut aussi faire mieux que les Romains d’il y a 2000 ans en facilitant l’accès aux latrines publiques. En septembre ou octobre, nous allons parler des conflits des usagers de l’eau. »

L'UFC-Que choisir Nîmes, 65 avenue Jean-Jaurès 30 900 Nîmes, congés annnuel du 31 juillet au 23 août. Tel : 04.66.84.31.87.

Anthony Maurin

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