Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 08.10.2023 - Anthony Maurin avec Victoire Mataouchek de l'Inrap - 2 min  - vu 528 fois

GARD L’Inrap et l’archéologie sur le bâti

Le site des fouilles, quartier St-Ferréol à Uzès (Pascal Bois / Inrap)

Quand on pense Inrap on pense fouilles et quand on pense fouille on pense à un trou, plus ou moins grand et profond creusé et permettant aux archéologues de déterminer tout un tas de choses sur notre passé mais les choses sont plus complexes que cela, la preuve.

Une partie d'un mur à l'enduit peint encore visible (Photo Inrap).

L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est un établissement public placé sous la tutelle des ministères en charge de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d'aménagement du territoire.

Il réalise chaque année quelque 2 000 opérations en France (diagnostics et fouilles) pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s'étendent à l'analyse et à l'interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu'à la diffusion de la connaissance archéologique.

Au loin, le Musée de la Romanité, La Chapelle saint Joseph et les actuelles fouilles menées par l'Inrap (Photo Anthony Maurin);

Tout comme les objets retrouvés lors des fouilles, le bâti est une trace matérielle importante laissée par l'Homme, car c'est son cadre de vie. L'étude archéologique pratiquée sur ces vestiges (murs, charpentes, fenêtres, enduits peints, graffitis...) permet de comprendre l'évolution des modes de vies, des techniques de construction et des styles architecturaux en lien avec les évolutions sociales. L'analyse des constructions, témoins du passé, fait partie intégrante du domaine de l'archéologie et s'inscrit dans les recherches préventives.

Née au milieu des années 1980, en même temps que le développement de l'archéologie préventive, l'analyse archéologique du bâti est une discipline scientifique qui a pour objet tous types de constructions, quels que soient leur période, leur fonction ou leur état de conservation.

Découverte d'une sépulture wisogothique à Nîmes par l'INRAP. (Crédit Photo INRAP)

L'étude archéologique des monuments fournit des informations complémentaires aux travaux de l'historien, de l'historien d'art ou de l'architecte, qui abordent l'architecture suivant d'autres critères. L'apport scientifique de l'archéologie valide ou infirme des théories et fait avancer la connaissance sur ces bâtiments.

L'étude du bâti est complémentaire de l'étude des sols pour appréhender les anciennes occupations humaines. L'intervention sur un édifice permet de comprendre les savoir-faire techniques et l'organisation des chantiers. L'archéologie sur le bâti permet d'identifier l'édifice d'origine, et de comprendre ses étapes de transformations.

Restes d’enduits peints sur une des parois conservées de la maison. © Alix Bertrand, Inrap

Au-delà des aspects architecturaux, le décor demeure un indicateur social important. Bâtiments civils, édifices de culte, constructions militaires... ces architectures, restituées dans leurs formes anciennes, traduisent l'organisation de la société. Plus largement, ces observations donnent une lecture dynamique de l'espace tout en montrant son évolution, de l'Antiquité à l'époque contemporaine.

Les archéologues appliquent la même méthode d'analyse stratigraphique que lors des fouilles des sols : collecte des indices, identification, classement, analyse, puis restitution des données. Ces travaux peuvent aller jusqu'à une reconstitution en réalité virtuelle. Seule la nature de la stratification diffère (maçonnerie, bois) et sa lecture se fait souvent sur des pans verticaux. Les relevés graphiques et la mise au net sont exécutés de façon identique.

La salle cruciforme, ici lors des dernières fouilles de l'Inrap (Photo Archives Anthony Maurin).

On recourt aux mêmes procédés de datation absolue (dendrochronologie, Carbone 14...) et relative (stratigraphie des différentes couches constituant un mur). Les données enregistrées sont croisées avec les archives pour replacer l'édifice dans son contexte historique.

Ces recherches, conduites par les archéologues, permettent de sauvegarder les informations sur un édifice avant son éventuelle destruction. Elles peuvent aussi éclairer les choix de restauration et de mise en valeur du bâtiment.

Le site des fouilles, quartier St-Ferréol à Uzès (Pascal Bois / Inrap)

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