GARD Pour des moyens humains à l’Ehpad

Un signe pour l'Ehpad des Jasses ? (Photo Anthony Maurin)
Des salariés CGT santé de l’Ehpad des Jasses, à Fons-Outre-Gardon, étaient en grève pour dénoncer leurs conditions de travail et le sort des résidents.
Avec un maximum de 62 résidents, l’Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes des Jasses est neuf car créé en 2020. La vue y est plaisante, le soleil et la lumière naturelle omniprésents, la vie pourrait être belle. Les conditions de travail aussi ! Hélas, elles pourraient l’être plus.
Les cadres de santé, les aides-soignants, les moyens manquent. Le psychologue ne vient plus tout comme l’assistante sociale ou la personne en charge de l’activité physique adaptée.
« Le manque de personnel met en péril la qualité des soins apportés aux résidents. Les équipes travaillent constamment sous tension due au manque récurrent d'agents. Certains jours, les résidents ne sont pas douchés par manque de temps » évoquent les salariés CGT en grève de l’établissement.
Pour les travailleurs, aucune possibilité de pouvoir les accompagner correctement dans les gestes de la vie quotidienne pour gagner du temps et passer au suivant. L'hygiène ? la propreté de la chambre est à la charge de l'aide-soignant, l'agent est donc obligé de faire des choix dans ses charges de travail car il ne peut pas tout faire dans le temps qui lui est imparti.
« Certains jours les agents se retrouvent à deux pour gérer un secteur de 36 résidents, la toilette du soir avec mise en pyjama est alors faite à partir de 16h pour qu'ils aient le temps de s'occuper de tout le monde. » Idem pour le soir mais à l’envers ce qui fait que « le temps de jeune n'est pas respecté ». Pas de solution si ce n’est d’avoir le temps de.
Mathieu Blanc, directeur des ressources humaines et des affaires financiers pour le CHU Uzès et les dix Ehpad en gestion, répond au manque de moyens. « Le secteur est en manque de financements depuis de nombreuses années, les réformes nationales attendues tardent à arriver. On fait avec les moyens dont on dispose mais on ne rogne ni sur les effectifs, ni sur le personnel. Le secteur est fragile, un petit grain de sable peut mettre en difficulté. D'ici un mois tout sera réglé, nous avons bien entendu les revendications. »
Pourquoi la direction a du mal à trouver des remplaçants ? « Nous sommes très impactés par de l’absentéisme perlé qui nous pénalise. On remplace quand on le peut mais nous sommes confrontés au manque de personnel diplômé et qualifié ou tout simplement par le nombre de candidatures, surtout pour des remplacements. »
Présent lors de la manifestation, Mathieu Blanc échange avec les grévistes. Les problèmes sont identifiés et l’envie de les résoudre est sans doute présente.
« J’ai reçu les partenaires sociaux il y a une semaine, le dialogue est constructif, j’ai vu les équipes de cet Ehpad en particulier et j’y suis même venu. Nous avons échangé mais nous sommes aussi confrontés à l’éparpillement de nos Ehpad et à la gestion géographique. »