Publié il y a 8 h - Mise à jour le 22.07.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 121 fois

EUROPE Réforme de la PAC : la députée européenne Claire Fita à l'écoute des agriculteurs gardois

Magali Saumade remet les doléances des agriculteurs à Claire Fita

Magali Saumade remet les doléances des agriculteurs à Claire Fita

- Coralie Mollaret

L’eurodéputée et conseillère régionale d'Occitanie est en visite, ce mardi, dans le Gard. L’occasion de rencontrer des acteurs du monde agricole, en lien avec la nouvelle réforme de la PAC (Politique agricole commune), qui suscite de vives inquiétudes.

L’annonce a eu l’effet d’une « bombe » pour le monde agricole. Ce 16 juillet, la Commission européenne a présenté la nouvelle architecture de son cadre financier pour la période 2028-2034. La baisse des fonds dédiés à la PAC (Politique agricole commune) et les nouvelles règles de versement inquiètent les professionnels. Ce mardi, l'eurodéputée socialiste Claire Fita s’est rendue dans le Gard. Députée européenne, membre de la commission agriculture, mais aussi conseillère régionale d’Occitanie, élue dans le Tarn, la quadragénaire commence à bien connaître les problématiques de l’agriculture gardoise.

« Mon bureau, c’est le terrain »

Sa visite a débuté au domaine du Château Virgile, une exploitation viticole qui, contrairement à la tendance générale, se porte plutôt bien dans un contexte de crise profonde de la filière. Gérée par les frères Baret, l’exploitation est entièrement en agriculture biologique : 45 hectares, principalement plantés en syrah, grenache et mourvèdre. « Nous réalisons 50 % de nos ventes en direct, dont la moitié à l’étranger, notamment aux États-Unis, et 50 % en négoce en France », indique Serge Baret. Toutefois, l’avenir du marché américain reste incertain, à cause de la hausse de 30 % des droits de douane imposée par les États-Unis à partir du 1er août.

« Mon bureau, c’est le terrain. Je viens écouter », a affirmé Claire Fita. Écouter, mais aussi sensibiliser à la future PAC, dont elle est l’une des actrices : « Les annonces de la Commission sont catastrophiques. Le budget passerait de 380 milliards à 300. Ce n’est encore qu’une proposition, les négociations commencent… » Au-delà de cette baisse de 20 %, les financements ne devraient plus être versés directement sous forme de dotations annuelles, mais débloqués sur la base de plans nationaux. « C’est une délocalisation. Nous sommes contre », a-t-elle déclaré, sous l’œil approbateur de la présidente de la Chambre d’agriculture, Magali Saumade.

PAC : pourquoi de tels changements ? 

Claire Fita explique les raisons de ces changements : « Aujourd’hui, la Commission n’a pas de réel pouvoir de sanction face aux États qui ne respectent pas les règles européennes, que ce soit sur le déficit ou l’État de droit. Avec ce nouveau règlement, elle pourrait conditionner les aides. Je rappelle, au passage, que c’est une demande des États membres. » Et à Denis Bouad, sénateur PS, de rebondir en évoquant « l’instabilité politique de la France : les décisions prises aujourd’hui ne sont pas toujours les mêmes que celles décidées la veille… » 

Magali Saumade a remis à Claire Fita un dossier en défense de l’agriculture occitane : « C’est un enjeu majeur. Il faut intégrer nos spécificités. Exemple : le pastoralisme méditerranéen n’a rien à voir avec celui des montagnes… » Concernant la question du revenu, elle alerte : « Il faut faire attention aux outils techniques utilisés pour le calcul. La référence devrait être Inosys, qui prend en compte les spécificités territoriales. » Attention aussi, prévient-elle : « À ce que la transition numérique ne soit pas incorporée dans le fonds Leader. Cela mangerait toute l’enveloppe… » Des détails qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur un secteur suffisamment en souffrance. 

Coralie Mollaret

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