FAIT DU SOIR Le Tour de France était de retour dans le Gard

Le Tour de France 2025 était de passage dans le Gard.
- Romain FiorePour la 82e fois de son histoire, le Tour de France était de passage dans le Gard, avec cette année une traversée sur une partie du département lors de la 16e étape de l'édition 2025 avec un départ de Montpellier pour arriver jusqu'au Mont Ventoux, étape remportée par le Français Valentin Paret-Peintre (Soudal-Quick Step). Entre Quissac, Uzès et Roquemaure, retour en images sur l'un des plus gros événements sportifs mondiaux de passage sur notre territoire.
À Quissac
Ces dernières années, les Gardois ont été gâtés par le Tour de France, avec pas moins de cinq passages de la Grande Boucle en l’espace de six ans. Les meilleurs coureurs du monde ont ainsi pu traverser le Gard, de Nîmes au Pont du Gard, de Vergèze en passant par Alès ou encore le mont Aigoual. Pour cette 112ᵉ édition, l’étape partant de Montpellier et reliant le mont Ventoux est entrée dans le Gard à Corconne, puis a traversé Quissac avant de filer vers Moussac, Uzès, Pouzilhac et de quitter le département par Roquemaure. Il fallait donc se lever tôt à Quissac ce matin, avec une fermeture des routes dès 10 heures. Dans le siège de la communauté de communes du Piémont Cévenol, les premiers passionnés se sont rapidement regroupés entre l’entrée et la sortie du village.
La magie du Tour, c’est aussi de se retrouver entre amis, en vacances, sur les routes de la Grande Boucle. Comme ces couples nordistes et bretons, armés de leur fameuse pancarte "Merci", aux couleurs de la France, ornée d’une cible en carton pour que les coureurs et la caravane leur offrent les fameux goodies et un bonhomme en maillot jaune. Un peu plus tard, on retrouve aussi Maxence et Logan, posés avec leur table, leur stand à saucisson et leur panier de basket. Accompagnés de leur grand-mère, ils proposaient même du saucisson local, fait par leur grand-père, tout en observant les coureurs et en espérant décrocher de belles récompenses lors du passage de la caravane du Tour, avec en ligne de mire le fameux bob Cochonou.
Le Tour de France, c’est aussi l’occasion de croiser d’autres moyens de transport à roues, comme ce couple de Gardois venu en rollers via la voie verte qui relie Quissac à Saint-Hippolyte-du-Fort. Ces membres du club de roller de Nîmes se sont retrouvés à Quissac après une matinée sportive. Pendant ce temps, d’autres s’occupent autrement : en jouant aux jeux de société, aux cartes, ou en se déguisant, comme ce trio avec leurs pancartes et leur jeu de mots sur Julian Alaphilippe : "1er et 3e ALAF fois". Mais c’est au passage de la caravane que tout le monde s’agite, dans l’espoir d’obtenir un maximum de cadeaux et goodies à ramener à la maison.
Après une heure d’attente et le défilé des voitures des sponsors et des équipes, le fameux bourdonnement du Tour a envahi Quissac. Avec, d’abord, l’arrivée des trois échappés, dont deux coureurs de l’équipe suisse Tudor, avant de voir le champion olympique de l’omnium, le Français Benjamin Thomas, en contre-attaque. Puis le Gardois de l’étape, Alexandre Delettre, qui figurait dans un groupe de contre et a été chaudement applaudi lors de son passage à domicile.
À Uzès, un Tour du monde de spectateurs
Coupler visite d’une des villes les plus accueillantes du monde et la fièvre du Tour de France, c’est ce qu’ont fait nombre de touristes français, mais aussi internationaux ce mardi à Uzès. Les rues du centre-ville étaient ainsi jonchées de drapeaux venus des quatre coins du monde, comme la Belgique, l’Australie, le Pays basque, l’Irlande, la Norvège, le Danemark et même le Mexique et la Colombie.
Les pancartes de soutien aux coureurs chouchous du public, comme le Français Julian Alaphilippe ou le Belge Wout Van Aert coloraient aussi le centre-ville uzétien, dont les terrasses étaient toutes pleines à craquer.
Il était ainsi compliqué d’emprunter les trottoirs du boulevard des Alliés et de l’avenue de la Libération, voie d’entrée dans la commune pour les cyclistes, qui sont aussi passés devant l’église Sainte-Etienne et la cathédrale Saint-Théodorit.
Le peloton passant quelques secondes après un trio d’échappée sous les coups de 14h, les spectateurs du long de la route se sont rapidement éclatés aux quatre coins de la commune. « C’est joli Uzès en vrai, il faudrait qu’on aille voir le château », pouvait-on ainsi entendre dans les rues, tandis que des familles se dirigeaient vers le musée du bonbon.
À Roquemaure
Le public était venu nombreux, en ce début d'après-midi, dans la dernière commune gardoise traversée par cette 16e étape. Beaucoup de familles, comme Thibault et son fils Alexis, 9 ans, mordus de vélo, venus à bicyclette de Sauveterre pour profiter de la caravane et du passage des coureurs.
Intergénérationnel, le vélo l'est assurément. À Roquemaure un peu plus qu'ailleurs : un emplacement était réservé pour les enfants du centre de loisirs La Récré et de l'Espace jeunes, mais aussi pour les résidents des Ehpad des Lavandières et de Paul-Gâche (Les Angles). Un peu plus de 60 gamins et 27 seniors ont ainsi pique-niqué sur place avant de voir passer la Grande Boucle. "L'idée, c'est que ce soit intergénérationnel", souligne l'adjointe au maire de Roquemaure déléguée à la Petite enfance, Lauriane Gomis. En amont du Tour, les enfants de la Récré ont participé à deux rencontres avec les résidents de l'Ehpad.
Côté Ehpad des Lavandières, "nous avons eu beaucoup de volontaires parmi les résidents, il y avait de la motivation pour venir", affirme l'aide-soignante aux Lavandières, Florence Artu. Parmi les résidents, Robert, 79 ans, est aux premières loges, tout sourire : "C'est vachement sympa, ça nous permet de sortir un peu de notre cocon." À ses côtés, Léonie, "98 ans et des poussières", comme elle se présente, regarde passer les vélos en se rappelant de l'époque où elle "faisai(t) du vélo, parfois 80 kilomètres." Et Claudine, bientôt 84 printemps, affiche le même sourire : "Je suis partie contente ce matin, je rentrerai contente."
Sous un soleil de plomb mais une chaleur heureusement supportable, tout le monde a attendu la caravane avant de se jeter sur les cadeaux envoyés depuis les voitures. Si pour certains la moisson a été bonne, d'autres ont eu moins de chance, malgré leurs efforts.
Puis l'ambiance est montée d'un ton : sur place, les smartphones et tablettes chauffent, on suit l'étape en direct. Et très vite, tout le monde comprend que les coureurs auront de l'avance sur l'horaire initialement prévu : dix bonnes minutes ! Alors ceux qui étaient partis se mettre à l'ombre ou en ville boire un verre après le passage de la caravane reviennent plus vite que prévu pour voir les coureurs débouler à grande vitesse sur cette portion roulante à souhait, et quitter le Gard pour le Vaucluse et son mont Ventoux.
L'histoire retiendra qu'il aura fallu attendre l'étape passée par le Gard pour voir la première victoire française de cette édition, celle de Valentin Paret-Peintre (Soudal-Quick Step), au sommet du Géant de Provence.