Publié il y a 7 h - Mise à jour le 23.07.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 152 fois

GARD Compensation écologique : le coup de gueule de Magali Saumade

Magali Saumade (Photo Anthony Maurin).

La présidente de la Chambre d’agriculture juge « scandaleux » le système actuel de compensation environnementale mis en place pour contrebalancer des projets d’aménagement urbain, comme celui de Magna Porta.

Ce mardi, en marge du déplacement de l’eurodéputée Claire Fita, les élus ont évoqué plusieurs sujets. La présidente de la Chambre, Magali Saumade, a mis sur la table la compensation écologique. Aujourd’hui, lorsque les responsables politiques aménagent un territoire, ils doivent « contrebalancer » l’atteinte à l’écosystème en achetant des terres au titre de la compensation écologique. C’est notamment ce que fait la SPL (Société publique locale) Agate pour la réalisation de Magna Porta.

Sur les 60 hectares à urbaniser, l’Agglo nîmoise doit, via la SPL, trouver 200 hectares de compensation. Ce sont des terrains « souvent mis en friche, avec un contrat d’entretien pour veiller à ce que les espèces qui s’y trouvent se développent bien ». Problème : ces terres sont généralement des exploitations agricoles et parfois même, irriguées. « Les terres irriguées ne doivent pas servir de compensation écologique ! Il faut interdire ! Ces terres devraient servir à l’agriculture et à notre souveraineté alimentaire ! »

Lutte de territoire 

Problème : aujourd’hui, aucune loi n’oblige les collectivités à faire de la compensation agricole. Toujours avec l’exemple de Magna Porta, sur les 200 hectares de compensation, entre 20 et 30 hectares devraient être exploités par des agriculteurs. Ce ne sera probablement pas le cas. Selon nos sources, trouver un nouvel agriculteur est parfois compliqué : « Les terrains sont chers parce que le vendeur vend aussi le bâti sur la propriété. » Dans la situation actuelle, la Safer, gérée par l’ancien président de la Chambre d’agriculture, Dominique Granier, joue un rôle majeur pour l’agriculture.

Sur les 100 hectares mobilisés, dès le départ, par la SPL Agate, 70 ont été préemptés par la Safer. Un droit accordé par le législateur. Dans cette bataille de territoire, un autre acteur entre en jeu. Et lui, sort des yeux de la présidente Saumade : la foncière Biodiversité, créée par la Caisse des dépôts. « Elle achète de grandes surfaces de terrains pour permettre aux collectivités et autres opérateurs d’acheter à leur tour des terrains au titre de la compensation écologique. C’est le cas dans la plaine de la Crau », poursuit une source, au fait de ce type d’opération.

« Il faut que les élus en prennent conscience, qu’ils prennent conscience de la valeur de l’agriculture. Aujourd’hui, ils viennent me voir pour la fête. Si demain, je mettais des moutons à la place des taureaux, ils ne s’en rendraient même pas compte ! », ironise Magali Saumade, afin de frapper les consciences. Cette lutte entre écologie, agriculture et emplois tertiaires n’a pas fini de faire couler de l’encre…

Coralie Mollaret

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