Publié il y a 8 h - Mise à jour le 24.06.2025 - © dossier de la rédaction - 5 min  - vu 72 fois

LE DOSSIER Mafia sicilienne et super héros australien

Ce super-héros aborigène de Warakurna, a été photographié en 2017. On pourra le découvrir à l'église Saint-Anne, à Arles.

- ©DR

Une photographe qui a couvert les excès de Cosa Nostra, des stars des boîtiers qui ont travaillé pour Yves Saint-Laurent… Plongez, dès le 7 juillet, dans les Rencontres de la photographie d’Arles.

Chaussures confortables, enfilées. Éventail, en place dans le sac. Gourde, remplie. Paré. On peut partir se rassasier d’images en se faufilant dans les chapelles désacralisées, dans un ancien hospice, dans des ex-ateliers SNCF...

Peter Knapp photographie pour le magazine Elle des robes d'Yves Saint Laurent rendant hommage à Piet Mondrian. • © Avec l’aimable autorisation d’Yves Saint Laurent / Jeanne Lanvin-Castillo / Peter Knapp. Rencontres de la photo Arles
Rosaria Schifani, veuve du garde du corps Vito Schifani, tué avec le juge Giovanni Falcone. • © Avec l’aimable autorisation de l’Archivio Letizia Battaglia . Rencontres de la photo Arles

Ce n’est pas parce qu’elles fêtent cette année leurs 56 ans, que les Rencontres photographiques d’Arles rentrent dans le rang. Bien au contraire. Elles promettent de dévoiler des « images indociles » entre le 7 juillet et le 5 octobre. Dans un monde « ébranlé par la montée des nationalismes » mais aussi par « les crises environnementales », le festival veut faire contrepoids en mettent en avant la diversité des cultures, des origines… 25 lieux accueillent des expositions. Que choisir ?

• Sur les traces de la mafia sicilienne. Les traits sont harmonieux. Des cheveux bruns caressent les épaules. Mais, la moitié de ce visage est coupé à la verticale par une ombre. Les yeux sont clos, perclus de douleur. Cette jeune femme est la veuve du garde du corps du juge Falcone, assassiné en 1992. La Sicilienne Letizia Bataglia a suivi pour le quotidien L’Ora, les évènements mafieux qui ont ensanglanté cette île italienne. Chapelle du Méjean.

• Tailler la route aux États-Unis. Comment bien comprendre l’Amérique de Donald Trump, ses communautés, ses fractures ? Lors de son premier mandat, Anna Fox et Karen Knorr ont sillonné la route numéro 1, grand axe qui traverse la côte Est américaine. Elle relie le Maine, à côté du Canada, à la Floride. Ces deux photographes ont repris le même itinéraire que Berenice Abott en 1954. Palais de l’archevêché.

• Dans les coulisses d’Yves Saint-Laurent. La liste des exposants en impose : Robert Doisneau, Willy Ronis, Annie Leibovitz, Andy Wharol, Cecil Beaton… L’atelier de mécanique générale de la tour Luma réunit 80 clichés signés par les plus grands noms de la photographie. Images de mode, portraits… Tous ont travaillé pour le couturier Yves Saint-Laurent. Une autre partie de l’atelier est transformée en cabinet de curiosités où sont disséminés 200 objets sortis des archives du musée Saint-Laurent. Parc des ateliers.

• Super-héros et couleurs flashy. Il serre un bouclier rond rouge et bleu, porte une cape, un masque rouge. De loin, on dirait Captain America. Erreur, ce personnage exposé à l’église Sainte-Anne ne sort pas d’un Marvel américain. C’est un aborigène australien qui trône sur des carcasses de voitures. L’Australie, colonisée par les Britanniques, compte 250 groupes linguistiques. La photographe canadienne Caroline Monnet a choisi, elle aussi, de mettre en avant les « premières nations », c’est-à-dire les peuples qui vivaient au Canada avant la colonisation. Et là, pas de misérabilisme. Elle fait poser les femmes de ces nations, fières comme des mannequins dans des tenues volumineuses, bleu électrique ou rose fuchsia. Mécanique générale.

• Chercher le père. Diane Markosian a 7 ans quand sa mère la réveille pour l’emmener en Californie. L’URSS est tombée et elles partent pour une nouvelle vie. Le père reste, seul. Son visage sera découpé sur les photos de famille. Quinze ans plus tard, Diane le retrouve, en Arménie. Ses clichés racontent l’absence, la réconciliation… Espace Monoprix.

• Il est connu pour ses photos de travailleurs, pour ses clichés de rue saisis à Paris ou New York. Dans les années 1970, le New-Yorkais Louis Stettner est surveillé par le FBI car il est de tous les combats : féminisme, lutte contre le racisme, pauvreté. Espace Van Gogh.

Forfait toutes expos valable toute la durée du festival : entre 32 et 42 euros. Forfait toutes expos une journée : entre 28 et 35 euros. Entrée pour un seul lieu : entre 4,50 et 15 euros. Gratuit pour les Arlésiens et les moins de 18 ans. Rencontres-arles.com

Stéphane et Christine Massart et leur fille Elisa tiennent le café théâtre Pelousse paradise à Alès de septembre à mai. En été, ils ouvrent leur Paradise Republic à Avignon. • © Pelousse Paradise

Ces Gardois qui jouent à Avignon

Seul-en-scène, pièce de boulevard, poésie, cirque… Une vingtaine de compagnies de théâtre gardoises participent au festival Off. Sélection.

1 700, c’est le nombre de spectacles que propose le festival off d’Avignon. Et si on se la jouait 100 % chauvin en sélectionnant uniquement des compagnies gardoises ? Cette année, une vingtaine de spectacles, présentés dans le cadre du off, ont été créés par des Gardois.

Du Pelousse Paradise au Paradise Republic

Les cévenols Christine et Stéphane Massart ont ouvert, il y a une vingtaine d'années, le café-théâtre Pelousse Paradise à Alès. Il fonctionne de septembre à mai. L’été venu, la famille s’installe dans le temple français du théâtre : Avignon. En 2017, le couple y a transformé un ancien Pôle emploi, situé face à la Fnac d’Avignon, en espace de spectacle. Baptisé Paradise republic, il comprend trois salles de 60 à 120 places. 27 spectacles différents y seront joués pendant le festival. 12 d’entre eux sont directement produits par la compagnie de la famille Massart. On y retrouve des classiques du théâtre de boulevard comme Le dîner de cons de Francis Veber. Christine Massart a aussi écrit deux spectacles accessibles dès 3 ans. Le tour du monde en 80 jours et Voyage au centre de la terre inspirés des romans de Jules Verne. Son mari et sa fille Elisa y tiennent chacun un rôle. « C’est un spectacle en quatre dimensions. Il y a beaucoup d’effets sensoriels, décrit la compagnie. Au niveau des costumes, c’est très visuel. »

Vieux routards du Off

La compagnie Epices et parfums, basée à Monoblet, fréquente le Off depuis 1999. Elle y anime des spectacles intimes autour du conte et de la poésie. Cet été, Gilles Crépin jouera Une petite robe de fête de Christian Bobin à la Maison de la parole à 11h15. Ce Gardois a obtenu le prix du Off 2016 en catégorie « Poésie, lecture, conte ».

« Cœur à cœur », spectacle de la compagnie bouillarguaise Manettes production, a été quant à lui nommé aux Cyranos 2023 comme "Meilleur seul en scène" et "Meilleur auteur vivant". La bonne nouvelle est qu’il sera encore joué au Off cette année. Son unique acteur, William Rageau, y fait parler ses organes, un peu comme le dessin animé Vice Versa.

Jeunes novices

Le Off, c’est aussi l’occasion de découvrir des jeunes pousses. Hugo Martin a fondé sa compagnie, L’imagerie du rêve, à Mus en 2023. Les 8, 15 et 22 juillet, il sera seul en scène, au théâtre L’adresse, pour le spectacle « Dyspraxie ». Ce jeune homme, qui souffre d’un handicap invisible qui affecte les mouvements, la dyspraxie, raconte son enfance, ses galères à l’école, les maladresses. Il y incarnera tour à tour son père, ses profs, ses copains.

La compagnie la Noutch vient à peine de fêter ses un an. Basée à Saint-Laurent-des-Arbres, elle participe pour la première fois au festival d’Avignon. Sa pièce, « La Petite linotte » raconte l’histoire de trois enfants cabossés par la vie. Accessible dès 7 ans, elle sera jouée du 4 au 26 juillet au théâtre de l’Albatros.

Dans le jardin d’Avignon à Villeneuve en scène

Il suffit de prendre une navette fluviale ou de traverser un pont pour quitter l’ambiance fiévreuse d’Avignon. Villeneuve-les-Avignon organise, en plein air, du 8 au 20 juillet, le festival Villeneuve en scène. 11 compagnies y participent cette année. L’une d’entre elles, baptisée le Doux supplice, est gardoise. Elle a conçu le spectacle « En attendant le grand soir ». Il s’agit d’une ode au bal avec « des figures et portés acrobatiques spectaculaires ». Un clown DJ, six acrobates et deux danseurs y rendront hommage aux danses populaires, rock, tango, valses…

© dossier de la rédaction

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