À l'entrée sur la gauche, une route entre Nîmes et Remoulins. Un visiteur plisse les yeux, reconnaît le lieu puis sourit. Sernhac, bien sûr. C’est chez lui. Ce visiteur, c’est le maire de Sernhac, Gaël Dupret.
La mémoire en mouvement
Né d’une rencontre à Arles, le projet Nostalgie des chimères marque le retour à Nîmes du photographe Nicolas Pinchinot.
L’exposition Nostalgie des chimères est née d’une rencontre ancienne. Nicolas Pinchinot a retrouvé cet été Nadège Molines à d’Arles, une connaissance d’il y a vingt ans, désormais directrice de Table Ouverte. « À l’époque, elle animait une association d’accompagnement d’artistes », explique Nicolas Pinchinot. Le hasard les a réunis aux Suds d’Arles, où elle a découvert ses photographies. L’échange a donné lieu à une proposition d’exposition, concrétisée quelques semaines plus tard à l’ouverture du nouvel espace Frida Kahlo, sous les arches du boulevard Talabot de Nîmes.
L’exposition s’intitule Nostalgie des chimères. « Les photos sont assez abstraites sur lesquelles en fait, j'ai inscrit un temps, je rallonge le temps de pose en fait pour inscrire un temps dilaté », confie l’artiste. Son travail joue sur le mouvement. Un mouvement du sujet, de l’appareil photo, mais aussi de la focale qui engendre le flou et inspire la lumière. « Le boîtier est en mouvement déjà », précise-t-il. « On part du flou, on revient au net ou on part du net, on revient au flou. »
Carpe diem
L’idée lui vient de loin. « C’est un travail que j’ai commencé tout jeune quand je faisais des ateliers photo. J’avais 14 ans et on cherchait chacun une thématique à développer », dit-il. Les poètes baroques et romantiques l’inspirent, notamment Ronsard : « Le fameux Carpe Diem, profite du moment présent », sourit-il. Ce lien au temps traverse ses images. « On découvrira plus tard ce qu’on a aimé aujourd’hui », confie le photographe qui a aimé ces moments Covid en famille.
Les clichés ont été pris en Haute-Maurienne, dans la Drôme ou dans le Gard, sur le chemin des Canaux, près de Bouillargues ou de Sernhac. Chaque tirage est réalisé sur papier d’art, entrecollé sur un plexiglas épais, porté par un joli cadre en bois.
L’exposition Nostalgie des chimères est visible jusqu’au vendredi 24 octobre, les mardi, jeudi et vendredi de 16 h à 18 h 30, à l’espace Frida Kahlo, tiers-lieu Esperanza, arche n° 3, boulevard Talabot, Nîmes. Entrée libre.