Coup dur pour les manadiers. Le ministère de l'Agriculture a pris, ce vendredi 17 octobre, un arrêté interdisant le déplacement des bovins dans toute la France métropolitaine, avec entrée en vigueur immédiate. En cause : la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie virale strictement animale (non transmissible aux humains) et qui n’affecte que les bovins. Détecté en juin dernier en Savoie, le virus compte désormais 86 foyers en France, répartis dans six départements (Savoie, Haute-Savoie, Jura, Ain, Rhône, Pyrénées-Orientales).
Dès lors, toutes les manifestations taurines sont annulées à partir de ce vendredi 17 octobre minuit et jusqu'au 4 novembre inclus. Une situation exceptionnelle. "C'est un coup dur évidemment", lâche Patrick Laurent. Mais le président des manadiers se veut pragmatique. "Il vaut mieux faire ça plutôt que d’infester toute une région." Dans le cas de la DNC, le risque d’abattage massif est en effet présent. "En Italie, il y a eu un cas où le cheptel a dû être abattu. Il ne faudrait pas qu’on en arrive là."
"C'est une situation exceptionnelle"
L’interdiction actuelle est liée à la transmission de la maladie par les moucherons, un problème qui devrait s’atténuer avec la baisse des températures selon le président des manadiers. "Le 4 novembre, logiquement, il va faire plus frais. Donc à ce moment-là, il n’y aura plus de moucherons, et ils nous laisseront courir. On va le voir s’il n’y a plus de cas aux alentours, ça devrait le faire." Et même si "on est en fin de saison", les courses encore prévues avant la fin envisagée de l'arrêté sont nombreuses. "Il y a une trentaine de courses qui restent jusqu’au 4, dont des grosses courses." Economiquement, l'impact est majeur.
Du côté des organisateurs, la frustration est palpable. Hadrien Poujol voit ainsi "une fin de saison compromise". "J’avais une grosse course à Lunel ce dimanche, puis après le 2 novembre, la finale de Pescalune. C’est un plateau digne d’une finale des As, il y avait tous les meilleurs taureaux présents", lâche-t-il. Il espère pouvoir maintenir une dernière course en novembre. L'ensemble des acteurs de la course camarguaise se sentent impuissants face à cette décision, "rare et exceptionnelle, d'autant plus qu'elle touche l'ensemble du territoire national." Et tous partagent l'espoir que l’interdiction soit levée après le 4 novembre. Pour tenter de terminer cette saison.