Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 14.01.2024 - Propos recueillis par Norman Jardin - 4 min  - vu 551 fois

L’INTERVIEW Lieutenant Bastien : « Il ne faut pas voir le gendarme que sous l’aspect répressif »

Le lieutenant Bastien à pris ses fonctions le 1e décembre dernier

- Photo : Norman Jardin

Depuis le mois de décembre, le lieutenant Bastien à pris en charge la Cob (communauté de brigades) de Calvisson-Sommières. La structure compte 32 gendarmes pour couvrir le secteur de la Vaunage et ses vingt communes. Après plusieurs années dans la Nièvre, le militaire apprend à connaître son nouveau territoire où il compte bien mener de nombreux projets dans les mois à venir. Rencontre avec un gendarme qui aime le sport, Dragon Ball Z, et qui a hâte de découvrir les fêtes votives.

Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter ?

Lieutenant Bastien : Je viens de passer vingt ans dans la région Bourgogne Franche-Comté, et plus précisément dans la Nièvre. C’est dans ce département que j’ai fait mon service militaire en 1994. Je suis rentré en 1997 dans l’école de gendarmerie et, en 1998, j’ai rejoint l’escadron de gendarmerie mobile basé à Perpignan. Ce qui m'a amené à travailler au Grau-du-Roi.

Et sur un plan plus personnel ?

J’aurai 49 ans au mois de février. Je suis père de trois enfants et j’ai grandi en Loire-Atlantique. Dans mon enfance, j’allais au stade de la Beaujoire pour supporter les Canaris. J’aime le sport et les grandes compétitions comme le Coupe du Monde de football. Je suis aussi un fan du manga Dragon Ball Z, qui est présent dans mon bureau sous la forme de figurines. La fille d’un gendarme m’a fait un beau dessin du personnage principal pour me souhaiter la bienvenue.

« J’ai mis en place un service pour surveiller les messes de Noël et ça s’est très bien passé »

Depuis quand êtes-vous en place dans le Gard ?

Je suis arrivé à Calvisson le 1er décembre dernier, à la suite d’un appel à volontaires et je commande la CoB qui regroupe les unités de Calvisson et de Sommières. Cela comprend 32 personnes pour vingt communes.

Comment se passent vos premières semaines à la tête de la CoB Calvisson-Sommières ?

Il y a eu les fêtes de fin d’année à gérer, la Sainte-Geneviève (la sainte patronne des gendarmes français, NDLR), la Sainte-Barbe (patronne des sapeurs-pompiers français, NDLR) et puis il faut essayer rencontrer les élus, mais ce n’est pas facile avec la période des vacances. Il suffit de savoir gérer les priorités. J’apprends à connaître mes collaborateurs pour leur donner tous les moyens pour leur action. Les débuts ont été prometteurs et je prends doucement mes marques.

Le lieutenant Bastien dirige la Cob de Calvisson-Sommières • Photo : Norman Jardin

Durant la période de Noël, quelles étaient les actions auxquelles ont participé les gendarmes qui sont sous votre autorité ?

J’ai mis en place un service pour surveiller les messes de Noël et ça s’est très bien passé. C’est traditionnel et on a sécurisé les lieux de culte.

Comment comptez-vous lutter contre les incivilités des automobilistes, sachant que la mortalité sur les routes du Gard est très importante ?

Avec des contrôles de police sur les routes. Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, nous étions sous le commandement de la chef d’escadron Léa Pernelle qui commande la compagnie de Vauvert. Pour éviter les accidents, il n’y a pas de recette miracle, mais on tente de marquer notre présence sur le terrain pour au moins alerter les gens.

« Une victime de violence intrafamiliale n’est pas prise en charge de manière classique »

Qu’avez-vous constaté lors de la nuit de la Saint-Sylvestre ?

Que les automobilistes étaient très sérieux. Ça s’est très bien passé, chaque conducteur avait son Sam (la personne qui conduit est celle qui ne boit pas). Les gens étaient très disciplinés et ça fait plaisir. Cela veut dire que les messages passent bien.

Qu’en est-il des violences intrafamiliales ?

Elles sont, malheureusement, de plus en plus courantes. La victime qui pousse la porte de la gendarmerie n’est pas prise en charge de manière classique. Il y a un protocole qui se met en place autour d’elle et nous avons des enquêteurs formés. Ce n’est pas une plainte comme les autres, c’est beaucoup plus sensible. Tout est prévu dans les locaux de la gendarmerie. C’est une situation qui s’est déjà produite depuis mon arrivée. À côté, il y a aussi des associations et on travaille main dans la main. Nous avons une intervenante sociale qui entre dans le cadre de notre travail et nous lui transmettons nos éléments.

Dans le privé, le Lieutenant Bastien est fan du manga « Dragon Ball Z » • Photo : Norman Jardin

Avez-vous des projets pour 2024 ?

J’aimerais faire de la prévention auprès des seniors, une population très vulnérable, pour les sensibiliser sur les cambriolages et les escroqueries. Nous pourrions faire des interventions avec des gendarmes qui amènent la bonne parole et qui prodiguent des conseils.

Et pour les plus jeunes ?

Nous avons des intervenants spécialisés pour les établissements scolaires. Durant le mois de janvier nous interviendrons dans un collège à Sommières, pour mettre en garde les jeunes face aux dangers d’Internet et des réseaux sociaux. Il faut prendre en compte le harcèlement scolaire.

« Je ne sais jamais à quoi va ressembler ma journée »

Comment vous épanouissez-vous dans votre métier ?

Le plaisir que j’ai, c’est que je ne sais jamais à quoi va ressembler ma journée, c’est toujours différent. Avant d’être gendarme, j’ai travaillé dans le civil, dans la restauration et en usine, et c’était toujours la même chose. Ce n’est pas le cas dans la gendarmerie.

La peur du gendarme existe-t-elle encore ?

Il ne faut pas voir le gendarme que sous l’aspect répressif qui va tout de suite vous verbaliser. Non, il y a une action en amont d’information et la communication fonctionne. Notre cœur de métier est de produire de la sécurité et ça se traduit par des surveillances des commerces, des lieux publics ou des lieux de culte. En ce qui concerne la délinquance et les cambriolages, je vais la découvrir au fil du temps et nous ferons en sorte qu’ils diminuent. Et puis, il y a les fêtes votives que je vais découvrir. On m’a dit que c’est bon enfant alors j’ai hâte de voir ça.

Propos recueillis par Norman Jardin

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