Publié il y a 4 h - Mise à jour le 22.05.2025 - Propos recueillis par Corentin Dimanche - 3 min  - vu 241 fois

L'INTERVIEW Philippe Ribot : "Le salon permet de faire un pas de côté et se projeter"

Président de l'Association des maires du Gard et organisateur du salon des communes et intercommunalités de ce jeudi 22 mai au Parc des expositions de Méjannes-les-Alès, Philippe Ribot compte profiter de cette journée pour renforcer les liens et relations entre élus, entreprises et associations pour "parler d’une même voix".

Objectif Gard : Comment pressentez-vous cette 9ᵉ édition du Salon des communes et intercommunalités ?

Philippe Ribot : Je la pressens bien, le nombre de stands sera à peu près de 140, comme l’an dernier. On tutoie les plafonds avec un beau taux de renouvellement. On s’y prend assez tôt, on comptait 600 inscrits en début de semaine, mais les demandes s'accélèrent dans la dernière ligne droite, on attend au moins 2000 personnes sur la journée. On proposera une part de technique, avec des entreprises, des produits, du matériel et des technologies spécifiques, présentées par des partenaires avec qui on travaille déjà, comme Enedis, Orange ou Bouygues. Cela permet de parler des sujets habituels, mais de manière décalée, hors des réunions de travail ou de chantier. Faire un pas de côté et se projeter, ouvrir des perspectives.

Il y aura en effet des partenaires pour les communes mais pas seulement, des associations seront aussi présentes...

J’ai à cœur de mettre en avant certains partenaires du monde associatif, c'est aussi notre responsabilité. Cette année, on accueille ainsi la banque alimentaire et le Centre EPIDE d'Alès La Grand'Combe, qui travaillent sur l'insertion économique, l'aide aux gens "perdus" pour les remettre en selle, rappeler les règles de vie en société et former des projets professionnels. Les Shifters, une association de 20 000 bénévoles portée sur la décarbonation et montée par Jean-Marc Jancovici, le spécialiste et pionnier en la matière, seront aussi présents. J'ai pu passer une journée avec eux, à réfléchir sur des questions de mobilité, chauffage, matériaux et j'ai souhaité les inviter.

L'événement permet bien de créer du contact et de renforcer les relations, notamment entre élus...

On a réussi à créer une attente autour du salon. Il ne faut pas négliger le soutien entre élus, la force du collectif et le fait de parler d’une même voix. Je compte axer mon discours d'inauguration là-dessus. Les intercommunalités ont compris la nécessité de cette voix unique du bloc local, l'AMF est, en ce sens, une force de frappe intéressante avec de vrais outils d’analyse et de ciblage. On se doit d'insuffler et tenir une dynamique positive, c'est ce que les citoyens attendent de nous. On a des désaccords bien sûr, mais il ne faut pas s’opposer systématiquement. Être constructif, aller de l’avant, et ne pas se plaindre en permanence. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Association des maires de Mayotte sera présent pour nous remercier pour l’opération 1 000 fontaines.

Cette édition a-t-elle quelque chose de particulier en tant que dernière avant les municipales 2026 ?

Je ne ressens pas que l'approche des municipales change quelque chose. Même si on s'attend à un renouvellement de 40 à 50 % des maires, ce qui est dans la norme, les élus et/ou candidats n'ont pas toujours une démarche électoraliste. On constate et enchaine beaucoup d’inaugurations en ce moment car les projets ont été lancés en début de mandat, et ils mettent souvent quatre ou cinq ans à aboutir.

L'AMF profitera-t-elle de l'événement pour continuer de se développer ?

Nous avons de nouveaux statuts à voter. Les précédents étaient très anciens, certains faisaient même des mentions au franc. Les nouveaux permettront à l'association de se porter partie civile en cas d’agression verbale ou physique. C'est possible depuis quelques années dans les textes, mais les status ne le prévoyaient pas. Nous avons encore quatre ou cinq communes récalcitrantes à l'adhésion dans le département, mais je n'y prête pas réellement attention. Tant que les relations avec les élus sont bonnes, c'est le principal.

Peut-on s'attendre à des nouveautés et particularités pendant la journée ?

On traitera davantage de cybersécurité pour cette édition. J'ai récemment assisté à une conférence au lycée Daudet, animée par la gendarmerie et la police nationale, c'est passionnant et essentiel de nos jours. Les collectivités, petites ou grandes, se font de plus en plus hacker en ce moment. Les coupables cherchent notamment à bloquer nos fonctionnements et s’attaquer à la distribution d’eau pour demander des rançons ou saisir des données, on doit s'en protéger. Une de mes premières formations en tant que président de l'AMF30 il y a cinq ans portait sur ce sujet, alors que quasiment personne n'en parlait à cette époque. Mais c'est devenu un sujet majeur. Tout comme les énergies renouvelables étaient le sujet de prédilection il y a trois-quatre ans. Les choses évoluent et le salon permet de s’initier à ces enjeux et pratiques.

Corentin Dimanche

Gard

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