La construction du nouveau groupe scolaire de Montfrin, de 12 classes, a pour but de regrouper les deux écoles, élémentaire et maternelle situées sur deux sites distincts de la commune, et présentant pour l'une des contraintes importantes d'accessibilité et de coût d'entretien-maintenance, ainsi qu'un aléa fort pour le risque d'inondation.

La commune de Montfrin a décidé de construire un nouveau groupe scolaire. Un bâtiment sur deux niveaux, projet, en plusieurs phases qui va consister à regrouper les deux écoles, élémentaires et maternelles, sur une parcelle limitrophe de la crèche et de l’EPHPAD, créant ainsi une unité intergénérationnelle. Il s’inscrit dans une démarche plus globale en vue d’anticiper les besoins de la population.

Ce nouvel équipement s'implantera sur une parcelle disponible au Sud-Est du centre du village. Elle est occupée actuellement par le parking de la crèche « la ruche enchantée », un bâtiment industriel au sud permettant le stationnement des véhicules de collecte des ordures ménagères de plusieurs communes, et un bassin de rétention qu'il conviendra de conserver et d'adapter en fonction du projet.

Le site du projet est bordé par le chemin du Mourre de la Violette et est entouré principalement d'habitations en RDC ou R+1. Cette implantation privilégie des orientations au sud/sud-est pour les salles de classe, les salles communes et les cours de récréation, afin de bénéficier d'un apport solaire optimal pour ces lieux de vie. Les grandes toitures en tuiles traditionnelles permettent à la fois de s'intégrer dans le site en employant les mêmes codes architecturaux des constructions voisines, mais aussi de mettre en place de larges débords de toits pour se protéger du soleil durant les périodes estivales.

À l'inverse, au nord, des ouvertures sont créées à l'aide de « sheds » (toitures inclinées) ou de patios pour éclairer naturellement les circulations et mettre en place un principe de ventilation naturelle dans les salles de classe et les salles de restauration.

Les volumes, le long du chemin du Mourre de la Violette, se décalent pour suivre l'inclinaison de la voie, ce qui permet de créer des parvis extérieurs et des accès aux différentes écoles, protégés et abrités des vents dominants.

Le parti pris architectural a été de créer de grandes lignes horizontales qui réemploient le vocabulaire local en utilisant des matériaux traditionnels comme la tuile canal. Ces lignes horizontales sont marquées par les larges débords des toitures qui permettent de protéger les façades du soleil et des intempéries.

Les contraintes techniques imposées par la tuile canal, comme le respect d'une inclinaison minimale, permettent de jouer avec les hauteurs et de créer des sheds orientés au nord pour bénéficier d'un apport supplémentaire en lumière naturelle douce.

Murs en pisé, bois en façade, tuiles canal, enduits en chaux. Un soubassement discret en béton permet d'assoir une ossature bois avec un remplissage en paille qui constituent presque intégralement la structure du bâtiment.

Ce complexe de bois et de paille est recouvert en façade par un enduit de chaux découpé par des tasseaux de bois reprenant le rythme structurel du projet. Ces éléments en façades créent des joints naturels pour contenir les zones d'enduit et limiter les risques de fissuration.

Ces épines de bois prennent de l'épaisseur sur les façades sud et ouest pour créer des brises soleil verticaux et pour y loger des BSO.

Les teintes terre, bois et terre cuite des tuiles s'intègrent parfaitement dans le paysage verdoyant et donne une ambiance chaleureuse, accueillante et naturelle au projet.

Des buttes végétalisées avec toboggans intégrés, vont plaire ! Comme le parcours découverte de l'école maternelle qui se décompose sous la forme de jeux d'équilibre, rondins de bois, tunnel, poutre avec corde et boules colorées. Mais aussi, d'une micro-rivière alimentée par une pompe manuelle reliée à une cuve de récupération des eaux pluviales.

Ce parcours découverte va ensuite prendre la forme d'un jardin potager où il y aura des bacs en bois pour cultiver des plantes maraichères et des aromatiques. Mais aussi, des massifs comestibles et fertiles.

Sur l'emplacement réservé pour la construction d'une future salle de classe maternelle, place à la friche des spontanées. En donnant un coup de pouce à la nature par la plantation d'une base végétale pérenne identifiée avec des étiquettes botaniques, il faudra compter sur les dynamiques naturelles en place pour végétaliser cette partie du site. C'est pour cela, qu'il n'y a pas de revêtement minéral formalisé sur cette zone. Les élèves et les enseignants traceront des cheminements en fonction de la flore identifiée.

Dans la cour élémentaire, le parcours de découverte prend la forme d'un parcours d'équilibre en bois et corde, puis d'un pont passant au-dessus d'une noue et d'une via ferrata le long du mur de clôture sud. Ce mur assure l'opacité nécessaire avec la voirie de desserte du hangar et du parking personnel.

De la même manière, une haie fertile et comestible sera fixée sur la limite ouest. Les fruits rouges, les grimpantes, les arbustes fruitiers assurent à la fois un rôle de support pédagogique, de brise-vue sur le parking et de garde-manger pour la biodiversité locale.

Pour les enfants, les jardins comestibles permettent de voir d'où vient la nourriture, comment elle est produite et le chemin parcouru jusqu'à l'assiette. Le jardin pédagogique est aussi un lieu d'engagement écocitoyen, qui permet aux enfants de participer à l'aménagement et à la transformation de leur propre milieu de vie.

Au-delà du développement de savoirs horticoles, ils développent leur esprit d'entreprise, créativité, patience, sens des responsabilités et faculté à travailler en groupe, autant de compétences indispensables qui permettront de réussir à chaque étape de la vie.

Le fonctionnement intérieur a été pensé de façon à dissocier les écoles avec leurs salles de classes et leur cour de récréation, tout en les reliant par des espaces partagés comme l'administration, la restauration, le BCD et la salle polyvalente.

Le hall central est dimensionné pour accueillir des groupes et des classes d'enfants. Il sert d'entrée pour le centre de loisir et les associations en dehors des périodes scolaires en ayant accès à la salle polyvalente, à la restauration et aux cours de récréation.

De cette zone centrale, l'accès à l'école élémentaire est possible par l'extérieur depuis un préau à l'écart de l'espace public, mais aussi par l'intérieur en empruntant les escaliers.

Chaque salle de classe donne sur la cour pour faciliter les déplacements des enfants entre les espaces intérieurs et extérieurs. Les espaces de déambulation intérieurs sont éclairés par des patios plantés au nord. Les enfants peuvent se rendre à leur salle de restauration ou à la salle polyvalente depuis l'extérieur lorsque la météo le permet, mais aussi depuis l'intérieur en passant par le hall commun du groupe scolaire, au centre du bâtiment.

Les matériaux utilisés à l'intérieur sont les mêmes que ceux employés à l'extérieur. On retrouve une ambiance douce et chaleureuse avec les murs en pisé, le bois et les teintes beige clair.

Les ouvertures en sheds, traitées en pavés de verre, permettent d'apporter une lumière naturelle diffuse et maîtrisées dans les salles de classe.

Les premiers chiffres annoncés faisaient état d’une école maternelle de 90 élèves et d’une école primaire de 170 à 180 élèves. D’une surface utile de 1 765 m², la parcelle s’étend sur plus de 3 650m². Ce nouveau bâtiment bioclimatique, équipé en énergies renouvelables, comprendra ainsi 12 classes, pour une surface plancher de 2 286 m².

Le mode de construction choisi est celui d’une école simple, efficace, à l’ancienne, mais tout à fait moderne. Des matériaux locaux et naturels seront utilisés afin de limiter l’impact environnemental.

Des murs en ossature bois, paille, et enduits à la chaux, des planchers mixtes bois/béton et des murs porteurs en bois lamellé croisé.

Les murs extérieurs seront enduits à la chaux avec de la fibre de bois et des bottes de paille (de 22 cm), les murs porteurs seront faits de laine minérale/biosourcée (de 4,5 cm) et de bois lamellé croisé.

La toiture, quand elle sera en pente, utilisera des tuiles et de l’ouate de cellulose avec des chevrons. Quand ils seront en terrasse, des panneaux OSB (Oriented Strand Board en anglais, composés de couches de lamelles de bois traitées par une presse thermique et liées entre elles) et de l’ouate de cellulose.