Publié il y a 3 h - Mise à jour le 10.10.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 251 fois

DÉPARTEMENT « Moi, j’assume ! » : face aux difficultés, la présidente défend sa ligne politique

Ce vendredi matin en séance publique au conseil départemental

Ce vendredi matin en séance publique au conseil départemental 

- Coralie Mollaret

Les élus ont longuement débattu des difficultés financières de la collectivité, relevées dans le rapport de la Chambre régionale des comptes. 

Séance publique cruciale, ce vendredi, sur l’avenir du Conseil départemental. Les élus ont débattu du rapport de la chambre régionale des comptes, alarmiste sur la situation financière de la collectivité. Le magistrat a passé au peigne fin les comptes de 2022 à 2025. La présidente PS résume scrupuleusement le rapport : « Jusqu’en 2022, la situation était favorable. En témoignent le fonds de roulement élevé à 231 M€ et la capacité de désendettement maîtrisée à trois ans. » Le revirement s’opère en 2023 et s’aggrave en 2024 : « La capacité d’autofinancement est insuffisante pour le remboursement de l’annuité de la dette », ce qui fait s’envoler la capacité de désendettement à 13 ans.

L’État en ligne de mire

Comment expliquer une telle situation ? « Comme la chambre le relève, 58 % à 70 % de la hausse des dépenses est liée à des décisions de l’État », insiste la présidente. Par exemple : les revalorisations des prestations sociales (RASA, PAP, PCH…) actées par le gouvernement, mais payées par le Département, à l'instar des mesures de pouvoir d’achat des agents. Dans le sixième département le plus pauvre de France, qui, de surcroît, voit sa population vieillir, la situation ne va pas en s’arrangeant. « Plus de dépenses et moins de recettes. L’équation est impossible », vulgarise le président du groupe Républicain, socialiste et écologiste Christophe Serre, pointant la baisse des taxes sur les transactions immobilières.

Alors que faire ? Françoise Laurent-Perrigot avance le plan d’économies de 31 M€ en 2025. Il comprend notamment la réduction du niveau d’intervention de la collectivité avec la révision des critères des aides et leur plafonnement. Les subventions versées aux associations et aux satellites se verront réduites. Sur la masse salariale, les CDD seront gelés, le reclassement interne favorisé et un travail devrait être mené sur l’absentéisme des agents.

Critiques sur la gestion de la majorité

Si l’opposition partage le constat sur la responsabilité de l’État, elle reste toutefois critique vis-à-vis de la majorité. La présidente du groupe d’opposition Le Bon Sens Républicain, Valérie Meunier, rappelle : « Cette situation n’est pas une surprise (…) Certes, la responsabilité de l’État et de tous les gouvernements successifs est à souligner. Mais quand même, depuis 45 ans, le Département n’aurait-il pas dû favoriser le développement de l’économie, le tourisme ? D’autres choix qui nous auraient amenés à moins de population fragile… »

Le président du groupe centriste, Philippe Ribot, rappelle à son tour : « On ne doit pas être exigeant uniquement envers les autres, en pointant les responsabilités de l’État. Nous devons l’être aussi envers nous-mêmes (…) Nous avons toujours demandé une plus grande maîtrise des dépenses de fonctionnement. C’est la condition indispensable à la poursuite des investissements, qui ne peuvent plus désormais être financés par l’emprunt… » Et de surprendre, en lançant : « Finalement, ce rapport est une chance, c’est un électrochoc qui débouchera sur des actions de redressement. »

Le « J’assume » de Françoise Laurent-Perrigot

En face, les groupes de la majorité de gauche ont défendu leur gestion. Le communiste Christian Bastid a même pointé : « La situation n’est pas catastrophique. Surtout si l’on compare avec d’autres collectivités… La dette de Nîmes métropole est supérieure à celle du Département, alors même que l’Agglo compte moins d’habitants que l’ensemble du territoire. » Le président de Nîmes métropole, Franck Proust, appréciera… Christophe Serre ajoute : « Nous n’avons pas été pointés du doigt, les conclusions sont claires : le Département se situe dans le haut du tableau parmi ceux dont la gestion est jugée sérieuse. Sans le Département, bon nombre de projets structurants ne verraient pas le jour ! »

Dans sa conclusion, Françoise Laurent-Perrigot a montré les dents : « Notre situation est passée d’excellente à préoccupante, sans que rien ne puisse nous être reproché. Je le répète à chaque fois, mais nous n’avons pas de levier fiscal. Notre seul moyen d’action est la réduction des seules dépenses que nous maîtrisons encore… Ce système est injuste, inefficace, et va à l’encontre de la décentralisation. » Sur le niveau d’investissement, qui inquiète la chambre : « C’est un choix politique pleinement réfléchi. L’investissement n’est pas une charge, mais un levier pour soutenir le territoire et faire vivre un cercle vertueux pour l’économie locale. Moi, j’assume ! »

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