Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 05.07.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 2393 fois

FAIT DU JOUR 20 ans et un tout nouveau bâtiment !

(Photo Anthony Maurin).

Le CHU Caremeau, à Nîmes, célèbre les 20 ans de son déménagement de la rue Hoche vers son emplacement actuel.

Nicolas Best le directeur du CHU de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

57 millions d’euros. C'est le coût de ce nouveau bâtiment qui va débloquer pas mal de situations. Le CHU de Nîmes fête ses 20 ans sur site et en profitait pour inaugurer une nouvelle structure. Cette construction de grande ampleur vise à regrouper sur une opération unique les activités de Médecine physique et de réadaptation (MPR), de Médecine gériatrique et du Service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT), en apportant les améliorations nécessaires aux conditions d'accueil, de travail et d'équipements techniques de ces services.

Vers un nouvel élan

Nicolas Best, directeur du CHU de Nîmes, est un homme heureux : « Bienvenue dans l'hôpital de demain ! » Et de poursuivre : « Regrouper sur un bâtiment moderne et novateur, l'ensemble des filières de médecine physique et de réadaptation, de maladies infectieuses et tropicales et de gériatrie, a été une volonté forte du CHU de Nîmes. Aujourd'hui, ce remarquable projet s'accomplit et ce de la plus belle des manières. S'implantant esthétiquement sur un site dont il revoit la composition urbaine et paysagère, profitant d'un fort dénivelé naturel pour créer une place centrale aménagée de gradines minérales et végétales, de plantations et emmanchements, plaçant chaque filière en façade sur la place, n'ayons pas peur des mots : plus qu'une œuvre d'architecture hospitalière, le nouveau bâtiment MPR/SMIT/Gériatrie est un point d'orgue architectural. »

Le nouveau bâtiment (Photo Anthony Maurin).

Nicolas Best cite même Tertulien avec son célèbre Tempus omnia revelat, le temps révèle toute chose. « Vous le voyez, l'hôpital se réinvente jour après jour. La pierre doit être au service de l'Homme et non l'inverse, et cette nouvelle construction d'ampleur ne doit pas nous faire oublier le travail réalisé par nos prédécesseurs. De Raymond Ruffi aux Consuls de Nîmes, de Maurice Rochaix à Jean-Olivier Arnaud, nous poursuivons avec dévouement et bienveillance sept siècles d'histoire en santé nîmoise. Le CHU de Nîmes poursuit sa métamorphose en y intégrant les valeurs multiséculaires de bienfaisance tout en demeurant le fer de lance d'une vision en santé, médicale et hospitalière, résolument tournée vers l'avenir. Plus que le simple aspect urbanistique et architectural, la vraie fierté de ce nouvel opus est de replacer l'humain comme mètre étalon d'une santé toujours plus innovante, toujours plus efficiente. »

Un vrai plus pour la région

Mais revenons à l’inauguration du jour, celle de ce bâtiment qui prend tout son sens. En enceinte de 13 500 m2 avec une galerie 300 m2 et un parking 5 000 m2 pour 240 lits et places. Pour le service MPR, on parle de dix lits SSR post-réanimation. Pour le service médecine physique et réadaptation, 24 lits SSR HC et 63 places HJ (dont huit enfants). Pour le SMIT, le service des maladies infectieuses et tropicales, il y aura 18 lits HC (extension à 23 en cas de crise sanitaire) et trois places HJ. Enfin, la gériatrie comptera 50 lits court séjour HC, 20 lits soins continus, 11 lits UCC, 21 lits SSR et 20 places HJ.

La balnéo (Photo Anthony Maurin).

La réflexion globale du projet MPR/SMIT/gériatrie s'inscrit dans une innovation sans précédent, allant bien au-delà de la réponse fonctionnelle au programme. L'anticipation de l'évolutivité, par une vision urbaine et organisationnelle globale, est un axe fort de ce projet. En s'inscrivant dans l'histoire de Nîmes le site du nouveau bâtiment MPR/SMIT/Gériatrie est construit sur son oppidum.

Adaptable aux crises sanitaires

Véritable forum central et vivant requalifiant le cœur du site, aérant l'espace, la place piétonne facilitera les accès et les parvis et gradins répondant à la déclivité du site, permettront plusieurs entrées de plain-pied (avec un parking sous site). Mais la Covid-19 a fait évoluer les mentalités, il fallait que les structures suivent.

L'accueil tout en lumière naturel (Photo Anthony Maurin).

Le CHU de Nîmes avait déjà opté pour une réorientation et un développement de fonctionnement Nord-Sud de l'ensemble du site, mais la crise sanitaire de la Covid-19 a porté des leçons. En pensant aux futures crises, le CHU de demain répondra aux crises sanitaires en préservant la prise en charge classique.

Une véritable adaptabilité s'est imposée pour créer des zones de haute et basse densité virale imperméables. Le nombre de lits, les secteurs isolables, l'ergonomie des services pour les soignants ainsi que des périmètres Covid ont donc été repensés. Les lits seront séparables en petites unités, pour isoler rapidement les malades en charge virale haute densité.

(Photo Anthony Maurin).

Enfin, ce bâtiment, qui hébergera environ 100 lits de médecine gériatrique, verra ses lits répartis entre trois unités de court séjour gériatrique, une unité de surveillance continue polyvalente à orientation gériatrique, une unité de soins de suite et une unité cognitivo-comportementale. Le CHU évolue d'une offre de gériatrie polyvalente vers une gériatrie couplée à des prises en charge critiques.

Un geste architectural

La flexibilité et l'évolutivité, en temps de crise du bâtiment MPR/SMIT/Gériatrie permettra d'apporter une réponse graduée tout en conservant sa souplesse au niveau des organisations.

Gérald Berry, architecte de l’agence Chabanne, présente son œuvre : « Urbanisme, environnement, architecture et organisations hospitalières sont intimement liés dans ce projet d'envergure conçu au service des usagers du CHU de Nîmes. Rares sont les projets permettant à des équipes d'architectes, ingénieurs et entreprises réunies de pouvoir s'exprimer à cette échelle et de pouvoir porter leur réflexion au-delà du projet bâtimentaire lui-même. »

(Photo Anthony Maurin).

Patients, professionnels et visiteurs pourront appréhender ce nouveau quartier hospitalier installé sur les hauteurs du site en toute sérénité, au sein d'un établissement à la pointe de la modernité, confortable, lumineux et largement ouvert sur son environnement paysager offrant par ailleurs de magnifiques vues sur l'agglomération nîmoise en contrebas.

L'architecte parle de son bâtiment (Photo Anthony Maurin).

Et l’architecte de poursuivre : « Une future découverte qui se fera soit en parcourant les allées à l'ombre des grands arbres, soit en profitant du formidable espace central de détente et de rencontre que va constituer la 'place forum' surplombant le site, soit en travaillant ou séjournant au sein de locaux ergonomiques, confortables adoptant un design de caractère hôtelier. Volontairement atypique et sculptée de volumes différenciés adaptés aux différents usages, l'architecture aux lignes tendues avec ses grandes casquettes protectrices s'élance véritablement sur le site et joue avec la couleur, lumière et les ombres si belles de la ville de Nîmes. »

Anthony Maurin

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