Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 16.11.2023 - Norman Jardin et Coralie Mollaret. - 3 min  - vu 878 fois

FAIT DU SOIR Des riverains veulent protéger le square Guiu, menacé par des travaux hydrauliques.

Les riverains sont déterminés à protéger leur square - Photo : Norman Jardin

Niché entre les chemins de Russan et des limites, le square Wladimir-Guiu devrait être impacté par des travaux de protection face aux inondations, mais des habitants du quartier dénoncent des lacunes dans le projet et un manque de concertation.

Les beaux arbres ne devraient pas survivre aux travaux • Photo : Norman Jardin

C’est un petit parc d’environ 3 000 m2 qui représente un ilot de verdure mais aussi un lieu de lien social. Le square Wladimir-Guiu (1937-2011), du nom d’un ancien adjoint au maire de Nîmes, propose des bancs, une fontaine, une boîte à livre, un boulodrome, une table de tennis de table et un peu de végétation dans le quartier de chemin de Russan. Mais depuis quelques jours, les riverains sont inquiets car une enquête publique (qui se termine le 17 novembre) vient d’être lancée au sujet de l’installation d’un ouvrage hydraulique, sur une partie du square.

Le square est le lien social du quartier Russan – Terre de Rouvière • Phot : Norman Jardin

Des arbres seronts arrachés 

Alors, mardi matin, certains habitants du quartier se sont retrouvés dans ce lieu qu’ils aiment tant. S’ils partagent l’objectif commun de réduire les risques d’inondation, les riverains craignent que le square Guiu ne soit défiguré par les travaux. « On découvre que des caniveaux de 2,30 m à 5,56 m seront implantés de part et d’autre du parc avec des emprises de 3,50 m à 4 m. Le raccordement au tunnel se fera par un gros ouvrage d’un dizaine de mètres d’envergure », s’inquiète le comité de quartier Russan – Terres de Rouvière.

Selon le comité de quartier, le projet pourrait impacter 40% de la superficie du square • Photo : Norman Jardin

« C’est un dossier invraisemblable »

« C’est un dossier invraisemblable qui considère que le patrimoine végétal et les piétons sont sans importance. On nous dit que l’impact sera marginal mais cela va toucher 30% à 40% du parc », estime Claude Allet, l’administrateur du comité de quartier Russan - Terres de Rouvière. Situé entre le chemin des Limites et le chemin de Russan, le square devrait perdre une quinzaine d’arbres et des arbustes. Cet augure suscite de le désarroi de Mathieu : « Je suis écœuré car ce square est magnifique. Ce quartier est un petit village. J’aimerais que l’on conserve nos arbres, notre patrimoine et notre paysage nîmois. Je vais y chercher des livres, je regarde les oiseaux et je respire les arbres. Ce jardin est essentiel pour les gens de ce quartier populaire. »

Les riverains dénoncent un manque d’information • Photo : Norman Jardin

Des trottoirs déplacés 

Avec les travaux, les trottoirs longeant le square devraient être déplacés de l’autre côté de la voie. C’est une des conséquences qui inquiètent le plus les riverains. « C’est déjà hyper dangereux de traverser la rue, car les gens roulent comme des fous », appréhende Isabelle. Si le projet hydraulique perturbe autant les riverains, c’est aussi parce qu’ils estiment ne pas être assez informés. Combien d’arbres seront abattus ? Où seront stockés les engins et matériels nécessaires au chantier ? Quelle sera la mise en état ? Quelles sont les plantations prévues ? Quelle sera la nouvelle physionomie de parc Guiu ?

Chantal May : « L’enjeu, c’est bien la protection des personnes »

Voilà autant de questions que le comité de quartier Russan – Terre de Rouvière pose avec la ferme intention d’avoir des réponses. Ces réponses, elles sont à aller chercher du côté de Claude de Girardi, élue de Nîmes métropole chargée du troisième plan de lutte contre les Inondations et de Chantal May, adjointe à la ville de Nîmes chargée des Espaces verts et ancienne présidente du comité de quartier de la Croix de fer. « Il va falloir être pédagogue et expliquer le projet aux gens. Il fallait que l’on fasse des réunions avant que le projet ne sorte dans la presse… », reconnaît Chantal May.

Chantal May, adjointe déléguée à la végétalisation. Elle est aussi présidente du conseil de quartier Garrigues nord
Chantal May, adjointe déléguée à la végétalisation. Elle est aussi présidente du conseil de quartier Garrigues nord

Un mea-culpa sur méthode mais pas sur le fond du dossier. Les travaux concernent la création d’un cadereau reliant le site d’Hoche jusqu’au square. « L’enjeu, c’est bien la protection des personnes. Il ne faut pas oublier les terribles inondations de 1988 qui ont causé des morts et des maisons rasées à Nîmes. Effectivement, des arbres vont disparaître. Ça me fend le cœur mais il faut savoir ce que l’on veut », poursuit Chantal May.

Claude de Girardi a repris la gestion du dossier de Nîmes métropole concernant les travaux de lutte contre les inondations 
Claude de Girardi a repris la gestion du dossier de Nîmes métropole concernant les travaux de lutte contre les inondations 

De son côté, Claude de Girardi rappelle que « les travaux sont prévus en 2026. Nous sommes bien au courant des inquiétudes. Nous proposerons une réunion pour montrer ce qui est prévu et nous ajusterons tout ce qui sera possible de l’être. » Chantal May a déjà proposé que la base de vie des travaux - qui devraient durer deux ans - soit différente afin de « conserver le plus d’arbres possibles ». Alors si « convaincre les habitants sera sans doute difficile », les élues rappellent que « ce projet n'est pas nouveau : il est connu depuis plusieurs années ». 

Norman Jardin et Coralie Mollaret.

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